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TOGOCOM – FORFAIT EN HAUT

INTERVIEW : « Nous invitons les autorités compétentes de l’Etat à renforcer les mécanismes de sensibilisation », BRYM Faridatou

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Le champ pour la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) est vaste. Il est donc nécessaire que les ouvriers soient aussi nombreux et équipés. Le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) intensifie ses actions pour apporter sa touche à cette lutte, surtout au regard des demandes d’assistance. Pour preuve, un membre du personnel au sein du département de protection de l’organisation est en charge de l’assistance des personnes. Le CACIT dès lors, apporte un accompagnement multifacette aux survivantes de VBG, fait des actions de plaidoyers et s’engage aussi pour les sensibilisations. Dans cette interview, Faridatou Brym fait le tour des actions du CACIT en faveur des VBG et évoque avec précision les appuis qu’ils apportent aux survivantes de VBG. Bonne lecture !

 

AfrikElles: Quelle est la situation des VBG au niveau du CACIT ?

Faridatou Brym: Tout d’abord, merci pour l’opportunité que vous nous accordez de parler de nos activités relatives aux Violences Basées sur le Genre (VBG). Concernant le travail du CACIT sur cette thématique, il faut relever que des avancées sont à noter au cours de ces dernières années. Je peux citer le renforcement du département de protection des droits de l’Homme pour le traitement des cas de violences basées sur le genre tant par les victimes que par leurs proches. On a pu constater la prise de conscience de certains auteurs de violences. Le travail de déconstruction des stéréotypes et des pesanteurs socio-culturelles s’est aussi accru. Il faut aussi noter que le CACIT a renforcé son implication dans les initiatives conjointes des OSC pour la lutte contre les VBG.

 

 

AfrikElles: Quels sont les types d’assistances offerts aux survivantes de VBG ?

 

Faridatou Brym: Le CACIT, dans sa mission de promotion et de protection des droits humains offre divers types d’assistances aux personnes victimes de violations des droits humains en général, dont les survivantes de VBG. Nous avons notamment :

L’assistance médicale : Le CACIT, à la faveur des partenariats qu’il entretient avec des médecins fourni une assistance médicale aux survivantes de VBG.

L’assistance juridique : Elle consiste à écouter, orienter, et accompagner les survivantes dans le cadre de la dénonciation des cas de violences. Elle consiste également à rédiger les actes juridiques notamment les plaintes, les assignations, les requêtes…pour la saisine des juridictions compétentes. Elle s’inscrit aussi dans une méthode collaborative qui se traduit par la médiation et la conciliation si nécessaire.

L’assistance psychologique : L’assistance du CACIT consiste à référer des personnes à un psychologue pour la prise en charge.

Il faut aussi relever que le CACIT offre de manière générale, l’assistance sociale à des personnes vulnérables et les survivantes de VBG peuvent aussi bénéficier si nécessaire de ce type d’assistance. Toutes ces assistances permettent aux victimes de se réinsérer dans la société/communauté.

 

AfrikElles: Quelles sont les actions menées par le CACIT lors des 16 jours d’activisme 2024?

Faridatou Brym: Il est à noter que lors de ces 16 jours d’activisme, le CACIT a été aux côtés de AfrikElles dans le cadre de sa campagne de communication contre les violences faites aux femmes handicapées. Nous avons eu l’opportunité de participer à des émissions télés et radios portant sur les violences faites à l’égard des femmes notamment celles handicapées, d’animer un panel au cours d’une rencontre de réflexion portant sur le thème « Agir ensemble pour lutter contre les violences faites aux femmes handicapées ». Nous avons aussi mené conjointement des plaidoyers à l’endroit de l’Etat, pour éliminer les violences et améliorer les conditions de vie des femmes handicapées au Togo.

Les mariages d’enfants et les mariages forcés constituent une forme de violation des droits humains

De manière particulière, le CACIT a organisé une campagne de sensibilisation au marché de Nukafu, dans le cadre de la commémoration des 76 ans de l’adoption de la DUDH couplée avec les 16 jours d’activisme contre les violences faites basées sur le genre.

Le CACIT a aussi participé à un cadre d’échanges avec les étudiants de l’Université de Lomé, une activité organisée conjointement par WANEP-Togo et AIEJ.

AfrikElles: En janvier 2025, il y a eu un cas de mariage d’enfant qui s’est soldé par un suicide, que pensez-vous de la situation ?

Faridatou Brym: La tragique histoire d’A. Agnon qui a été livrée à un homme déjà marié à deux femmes, par son père, dans le cadre d’un arrangement visant à rembourser une dette de 60 000 FCFA, témoigne des inégalités de genre que rencontrent les femmes surtout les jeunes filles en matière de mariage d’enfant et de mariage forcé.

Selon la définition du Haut-commissariat aux droits de l’homme , le mariage d’enfant se définit comme tout mariage dans lequel au moins l’un des conjoints a moins de 18 ans ; et par mariage forcé tout mariage dans lequel l’un des conjoints au moins n’a pas personnellement donné son consentement plein libre et éclairé à l’union.

Les mariages d’enfants et les mariages forcés constituent une forme de violation des droits humains et une pratique préjudiciable qui affecte les femmes et les filles du monde entier, les empêchant de vivre à l’abri de toute forme de violence.

Devant cette pratique dévastatrice, en effet, l’article 341 du code pénal punit cette infraction d’une peine de trois (3) à cinq (5) cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million (100000) a cinq (5 000 000) millions de francs CFA. Aussi, d’autres instruments juridiques comme le code de l’enfant et le code des personnes et de la famille fixe-t-il l’âge légal de mariage.

Ainsi, l’histoire d’Agnon nous interpelle sur la dénonciation des cas de mariages d’enfants et de mariages forcés, à une sensibilisation accrue dans les communautés afin de déconstruire les traditions favorisants ces genres de pratiques, et de trouver des approches de solutions pour éradiquer la pauvreté, qui est aussi une des sources des mariages forcés et des mariages d’enfants.

C’est aussi le lieu de reconnaître la synergie des différents acteurs, notamment les organisations de la société civile et les médias qui, dans une démarche collective, ont fait front commun face à cette situation et soutenu les actions menées dans ce sens.

 

AfrikElles: Quel est votre plaidoyer de façon générale pour la prévention et la lutte efficace contre les violences basées sur le Genre ?

Faridatou Brym: Avant de passer à notre plaidoyer nous tenons d’abord à saluer les efforts de l’Etat et des partenaires techniques et financiers pour l’élimination des VBG à travers la mise en place des instruments juridiques et des mécanismes de dénonciations et de prises en charge des survivantes de VBG.

En termes de recommandations, nous invitons les autorités compétentes de l’Etat à renforcer les mécanismes de sensibilisation ; renforcer les capacités des acteurs qui interviennent dans la prévention et dans la protection des VBG ; doter des ressources nécessaires les institutions de l’Etat qui interviennent dans la prévention et dans la protection VBG.

AfrikElles: Un dernier mot !

Faridatou Brym: Il est crucial de rappeler que les violences basées sur le genre, et en particulier le mariage forcé, sont des violations graves des droits humains. Ces pratiques, qui affectent des millions de personnes à travers le monde, notamment des jeunes filles et des femmes, doivent être éradiquées. Elles privent les individus de leurs libertés fondamentales, les empêchent de réaliser leur potentiel et d’avoir une vie épanouie. Il est de notre responsabilité collective de lutter contre ces injustices.

 

 

Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU

 

 

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