Belle et ambitieuse, Mimiche Diabaté est, à la base, une journaliste animatrice, très connue dans son pays, la Guinée-Conakry. De son vrai nom, Aminata Diabate, elle s’est taillée une place de choix dans le digital grâce auquel, elle a une popularité et une influence. La gérante de Midiacom, structure de communication événementielle, capitalise ses acquis et les met au service de la valorisation et de la promotion de la culture africaine en général et celle de son pays en particulier. Mimiche ne traine pas les pas quand il s’agit d’aider les femmes à s’émanciper et à protéger les enfants et adolescents qui sont parmi ses abonnés. Elle assume entièrement son statut d’influenceuse puisque celui-ci lui procure des avantages, même si, tout comme les autres pays, la Guinée a des défis liés à l’accès des populations à la connexion Internet de qualité.
Toge manquée, « Mesdames/Messieurs bonjour »
Née à Beyla dans la région de N’zérékoré au sud de la Guinée-Conakry, Aminata Diabate pour sa famille et ses anciens camarades, est passionnée de culture, mais précisément de mode et de danse. En 2007 déjà, Mimiche, participe à des concours de mode et de beauté et rapidement se fait une grande renommée dans la capitale forestière, sa ville natale. Sa passion ne l’éloigne pas des études, elle a gardé la tête sur les épaules et obtint son baccalauréat en 2013. À l’Université Mahatma Gandhi de Conakry, elle fut orientée vers le droit des affaires. Étant dévouée et assidue, elle obtint son diplôme de licence en droit des affaires quelques années après. Diplôme en poche, Mimiche décide de suivre ses passions contre vents et marées. Puisque au-delà de la culture, les médias sont pour la belle Guinéenne, une fascination, elle demande dès lors une période de stage au groupe CIS médias. Son premier contact fut avec la radio en tant que chroniqueuse dans l’émission la Matinale dudit organe. Mimiche sera présenté au Directeur Général par Daraba Moussa, un journaliste de la boite. Ce dernier aujourd’hui est fier de la femme joyeuse, lumineuse, respectueuse que Mimiche est devenue : « Ce qui m’inspire le plus chez Mimiche, c’est son courage, son humilité aussi. C’est une fille qui n’a pas été dénaturé par le succès fulgurant qu’elle a eu », se réjouit le journaliste Daraba. Elle est une fierté pour sa famille et pour ses géniteurs. C’est avec beaucoup d’émotion que son père, Docteur Adama Diabaté parle de celle qu’il a nommé « 555 ». Témoignage en poadcast:
De chroniqueuse, elle devient en 2019 animatrice et coanime une émission dénommée « Cis family » cette fois-ci, à la télévision. Les Guinéens découvrent dans leur petit écran une fée dont la langue française n’a pas de secret. Son aisance orale à l’écran est séduisante. Rapidement, celle qui est la plus jeune des journalistes de ce média devint chroniqueuse dans l’une des émissions phares de la panafricaine du sport et de la culture dénommée « On se parle ».
La grande porte du digital ouverte, aucune excuse pour l’inaction
Mimiche, dans une forêt, s’identifie à une lionne. « Depuis toute petite, je me faisais appeler la lionne, même sur mon compte Instagram, c’est écrit Mimiche the lioness », nous confie-t-elle. Benjamine de sa famille, cela n’empêche pas celle qui est connue comme la « reine des réseaux sociaux » de nourrir de grandes ambitions. En conséquence, elle n’hésite pas à affronter l’obscurité s’il le faut ou à braver la tempête pour se démarquer. L’énergie qu’elle transporte dans son « petit corps » pour prêter ces mots est inépuisable. Si le proverbe « Pierre qui roule n’amasse pas mousse » a convaincu plus d’un, notre « Elle de la semaine » démontre plutôt le contraire puisqu’elle arrive à gérer plusieurs projets à la fois et surtout à bien les mener à bout.
« Croyez en vous et en vos rêves ; vous pouvez le faire avec amour et passion ».
Ses premiers pas dans l’univers du numérique furent avec le réseau Facebook. Elle a dès lors commencé à partager son talent et ses passions sur son compte. En 2015, elle s’accroche véritablement aux réseaux sociaux, tout comme un bébé qui s’accroche au sein de sa mère. Mimiche n’aura pas besoin de sponsoriser sa page pour gagner des abonnés, tout a été fait naturellement. Son plus grand secret : des publications avec de très belles photos. En 2018, son compte était saturé et il fallait penser à une page officielle. Là, des photos, elle passe aux contenus vidéos de ses passages dans l’émission, des vidéos de danses en mettant essentiellement les musiques, les danses, les textiles de son pays. Elle ajoutera plus tard, des capsules vidéos de conseils pour les jeunes.
« Ne lâche pas, tu es une étoile dans une société de méchants. »
Le statut d’influenceuse assumé au service des plus fragiles
L’émergence du digital a fait naitre de nouveaux métiers au rang desquels ‘l’influenceur’. Si plusieurs s’autoproclament influenceurs sur les réseaux sociaux, faisant fuir des personnes qui ont une grande communauté, Mimiche, elle autre accepte ce statut même si c’est avec réserve. Parmi les personnes qui apprécient sa personnalité, il y a des jeunes et adolescents, mais aussi des personnalités publiques qui lui confient des projets et des entreprises la sollicitent comme Ambassadrice de leur produit. « Oui, j’influence positivement même si parfois, je préfère le nom créateur de contenus qu’influenceuse » avoue- t -elle.
Un métier est censé nourrir son homme et de temps en temps les autres membres de sa communauté. Mimiche ne s’en plaint pas : « Moi, je vis bien de ça aujourd’hui malgré que l’accès à la connexion internet dans mon pays n’est pas autant facile. Pour avoir des abonnés, c’est difficile. Mais si tu travailles et que tu arrives à créer ton monde autour du digital, tu en profites pleinement à travers les placements de produits et la monétisation » confie-t-elle. À ce jour, Mimiche a 1.3 million d’abonnés sur Tiktok, 945 000 followers sur Facebook…
Le revers de la médaille
Être une personnalité publique exige beaucoup d’engagement et beaucoup de contrôle de soi et de son image. Et avoir une communauté sur les réseaux sociaux et la fidéliser surtout est un travail perpétuel : « Tu es dans l’obligation de faire ce que tes abonnés aiment. Parfois, quand certains ne sont pas d’accord avec tes idées, ils n’hésitent pas à t’insulter, à critiquer ton habillement. Parfois, cela case le moral », souligne celle qui préfère l’appellation « Créatrice de contenus ». À ces insultes et critiques, Daraba Moussa l’encourage : « Ne lâche pas, tu es une étoile dans une société de méchants. »
Aujourd’hui, même s’il est vrai que Mimiche Diabaté vit de son influence sur les réseaux sociaux, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle souhaite mieux pour les créateurs de contenus africains. Son plus grand plaidoyer est que ceux-ci bénéficient légalement des fonds de créateurs et que l’internet soit un outil de développement et non de destruction.
« Croyez en vous et en vos rêves ; vous pouvez le faire avec amour et passion ».
Eugenie GADEDJISSO TOSSOU