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AFFICHE EN HAUT AVANT ARTICLE-ISLA
TOGOCOM – FORFAIT EN HAUT

REPORTAGE : quand la vie chère entraine mévente et dette des commerçantes 

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Le quotidien du Togolais ces derniers temps rime avec une précarité accrue. Avec un revenu journalier ou mensuel insuffisant et la hausse des prix des produits vivriers de première nécessité, particuliers et fonctionnaires ont un pouvoir d’achat réduit. Cette situation préoccupante occasionne une conséquence directe: la mévente et l’endettement des commerçantes . En début de semaine, Afrikelles a fait une immersion dans le quotidien triste des commerçantes pour découvrir la triste réalité socio-économique.

 

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Ça gronde, ça grince les dents dans les marchés de la ville de Lomé. Du grand marché de Lomé (Assiganmé), en passant par Akodessewa, Agoè Assiyéyé pour revenir au marché d’Adidogomé, la mévente et l’endettement sont au rendez-vous avec les commerçantes qui n’ont que pour quotidien des lamentations. Clémence, revendeuse de légumes au grand marché de Lomé (Abattoir),nous raconte son vécu durant ces deux dernières semaines: «  Pour être franche, les choses ne marchent plus. Je viens au marché pour devenir spectatrice. La vie est tellement chère, quand les clients arrivent et tu leur donnes les prix, ils te disent de laisser et ils repartent. Chaque jour, je paye le ticket au marché, je mange, de même que mes enfants. Mes marchandises, je les vendais avant en trois jours, au plus une semaine. Mais, actuellement, même en deux semaines je ne vends rien. Je suis sous le poids des dettes. Je cherche l’argent pour rembourser, mais je ne trouve pas aussi…c’est triste » a-t-elle témoigné.

Mon plus gros souci c’est de trouver la somme que je dois à la collectrice de WAGES. Durant tout ce mois, ce que j’ai pu vendre n’atteint pas ce que je lui dois. Et si je ne rembourse pas, comprenez que j’aurai des problèmes

Non loin d’elle, Christelle gère une boutique d’alimentation générale: « Mon plus gros souci, c’est de trouver la somme que je dois à la collectrice de WAGES. Durant tout ce mois, ce que j’ai pu vendre n’atteint pas ce que je lui dois. Et si je ne rembourse pas, comprenez que j’aurai des problèmes. Ma clientèle a considérablement diminué, je paie chez les grossistes qui me vendent l’huile, les pâtes, les tomates et les autres produits chèrement. Je suis dans l’obligation de les revendre chèrement pour avoir un petit bénéfice aussi et cela fait fuir naturellement ma clientèle. Nous sommes au début du mois, il y a le loyer de la boutique à payer, j’ai des enfants à nourrir. Très souvent, mes larmes coulent sans que je ne sache. » a-t-elle confié avec un ton désespéré.

Certaines commerçantes font le sacrifice ultime pour ne pas perdre leurs clientèles mais la mévente demeure. Anita, revendeuse de tubercules au marché d’Agoè Assiyéyé: « Avant, quand nous arrivons au marché, quand les prix n’ont pas augmenté, nous vendons bien. Mais actuellement les prix augmentent chaque jour, les clients ne viennent plus, nous payons chez les grossistes avec notre intérêt. Des fois, nous sommes obligés de réduire le prix pour certains clients pour ne pas retourner à la maison les poches vides » a-t-elle expliqué. Chérita, devant l’étalage de tomates, n’a pas caché ses lamentations: » Mes tomates sont en décomposition. Cela fait un mois et demi que j’ai reçu la livraison, ce matin je cherche à les liquider aux bonnes dames des bars et restaurants du marché mais elles sont toutes réticentes. Je suis inquiète, je n’ai plus de gain et je ne pense pas avoir non plus mon investissement » affirme t-elle avec grand soupir. 

Du marché d’Akodessewa à celui d’Adidogomé, les commerçantes ont plus adressé leurs requêtes aux femmes qui sont aux postes de décisions dans le gouvernement et à la Ligue Togolaise des Consommateurs(LCT). Kayi, revendeuse de maïs et de gari à Akodessewa :  » Moi je voudrais sincèrement m’adresser à nos grandes sœurs qui sont dans le gouvernement. Elles sont indifférentes vis-à-vis de notre calvaire apparemment. Normalement, elles devraient nous comprendre en tant que femmes. Actuellement, on a plus besoin qu’elles viennent seulement nous rendre visite au marché mais qu’elles tournent leurs regards vers nous parce que les dettes nous étouffent. En période de Covid-19 en 2020, nous avions pu vendre le maïs à 400 FCFA mais aujourd’hui c’est à 800 FCFA . Nous mangeons tous la pâte dans ce pays. Qu’elles entendent nos cris et qu’elles plaident en notre faveur et celle des fonctionnaires à l’Assemblée Nationale et au sein du gouvernement. »

Bernadette, revendeuse de fruits au marché d’Adidogomé, n’a pas manqué d’interpeller la Ligue Togolaise des Consommateurs (LCT): « Je me demande si la Ligue Togolaise des Consommateurs existe toujours dans notre pays. Ils sont juste là pour réagir quand il y’a des produits périmés sur les marchés? Tout est cher actuellement, c’est le moment pour eux d’être du côté des commerçantes et du peuple pour faire bouger les choses. Il faut que la ligue fasse son devoir« .

La vie chère est une situation alarmante au Togo et dans le monde. D’un marché à un autre sur toute l’étendue du territoire, les commerçantes vivent la mévente et l’endettement, il y’a lieu dans les jours à venir de penser à une politique de subvention pour soulager un temps soit peu les fonctionnaires et les commerçantes avant que la situation ne devienne plus chaotique.

Géoffroy AYEKE

 

 

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