Interview : Mme KLOLLY Akouvi Soké fait le point sur les consultations nationales des femmes de la ZLECAf
Les consultations nationales des femmes de la Zone de Libre Echange Continentale Africain (ZLECAf) lancées le jeudi 23 juillet 2021 se sont achevées lundi 09 Aout 2021. L’équipe a sillonné pendant ces jours, huit (8) préfectures à l’intérieur du Togo et a collectionné les attentes des femmes commerçantes et entrepreneures sur la ZLECAf.
Des femmes commerçantes et entrepreneures du Togo ont exprimé leurs difficultés dans l’exportation et l’importation de leurs marchandises au cours des consultations nationales des femmes de la ZLECAf. Des échanges qui ont permis de recueillir un certain nombre de difficultés et de recommandations pour permettre à celles-ci de faire leurs activités en toute quiétude. Cette tournée a également permis de visiter les postes et bureaux de douanes des différentes frontières. Nous faisons le point de cette tournée avec KLOLLY Akouvi Soké Leslie, point focal Togo des consultations nationales des femmes de la ZLECAf. Dans cet entretien exclusif qu’elle a bien voulu nous accorder, elle revient sur les difficultés des femmes, la suite à donner aux consultations :
Afrrikelles: Madame KLOLLY Akouvi Soké Leslie bonjour!
Mme KLOLLY: Bonjour Madame!
Afrikelles : Quel bilan faites-vous des consultations avec les femmes entrepreneures et commerçantes sur toute l’étendue du territoire Togolais ?
Mme KLOLLY : Le bilan est positif car les objectifs poursuivis par ces consultations nationales sont atteints. Les différentes rencontres avec les groupes cibles tels que les femmes commerçantes transfrontalières et les agents de douane des différentes frontières nous permet de dire que les femmes commerçantes transfrontalières rencontrent beaucoup de tracasseries dans l’exercice de leurs activités commerciales. Elles sont nombreuses à n’avoir jamais entendu parler de la ZLECAf mais sont prêtes à saisir et à tirer profit des opportunités que le gouvernement leurs offres à travers la ZLECAf. Pour les agents de douane, les textes en matière de procédures douanières sont généraux et ne spécifient pas de manière particulière les règles à appliquer aux femmes commerçantes, la plupart des opérations se font avec les commissionnaires agréés en douane qui sont des intermédiaires entre les femmes et la douane.
Afrikelles : Quelles sont les plus grandes préoccupations des femmes ?
Mme KLLOLY : Ces préoccupations sont nombreuses. D’abord, les
Tracasseries au niveau des frontières telles que la non maîtrise des formalités administratives et des droits de douanes ou taxes qui leur sont prélevés aux postes frontières que ce soit sur les produits locaux ou transformés à l’exportation; les faux frais auxquels elles sont soumises par les différents corps sur les corridors et postes frontières tels que les policiers, gendarmes, forestiers, l’immigration, les militaires et des fois les douaniers; la méconnaissance des règles de commerce international traduit par le non-respect des normes de qualité, des procédures douanières en se faisant assister par les transitaires qui par moments les arnaquent ; les problèmes de langues liés à l’analphabétisation; leur absence aux foires et expositions internationales traduit par le manque de confiance entre elles dans les associations, coopératives et réseaux. Ainsi que certaines difficultés liées à l’accès au financement dans les microfinances et banques qui exigent des garanties qui ne sont souvent à leurs portées (titres fonciers…)
A moyen terme nous allons élaborer une stratégie nationale qui prendra en compte l’implication des femmes dans le protocole d’accord de la ZLECAf, définir un plan d’action de cette stratégie à mettre en œuvre afin de permettre aux femmes commerçantes transfrontalières d’étendre réellement leurs activités commerciales à l’ensemble du continent africain.
Afrikelles : Quelle est la suite à donner à ces consultations ?
Mme KLOLLY: Ces consultations serviront à court terme à organiser un atelier de validation du rapport provisoire desdites consultations prévu le 19 août 2021 afin de voir si la consultante a pris en compte dans le rapport toutes les préoccupations et les recommandations des groupes cibles. Ensuite, ce rapport définitif sera partagé avec les partenaires techniques et financiers que sont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ONU femmes et le secrétariat de la ZLECAf. A moyen terme nous allons élaborer une stratégie nationale qui prendra en compte l’implication des femmes dans le protocole d’accord de la ZLECAf, définir un plan d’action de cette stratégie à mettre en œuvre afin de permettre aux femmes commerçantes transfrontalières d’étendre réellement leurs activités commerciales à l’ensemble du continent africain. Ensuite, à long terme les états partis vont mettre en œuvre cette stratégie au niveau régional, continental et veuillez à l’effectivité du protocole d’accord des femmes dans le commerce de la ZLECAf. Ceci permettra aux femmes productrices, entrepreneures et commerçantes transfrontalières de commercer librement dans la zone de libre-échange continentale africaine.
Afrikelles: Merci Madame!
Mme KLOLLY: Merci également à vous.