INTERVIEW : » FIEF c’est le bas vers le haut. C’est aussi le haut qui tire la base vers le haut », Wendpuire Justine NANA
Wendpuire Justine NANA est une jeune femme entrepreneure du Burkina Faso. Entrepreneure, elle est activiste sociale et œuvre pour l’épanouissement de la jeune fille à travers sa fondation ASSETOU. Elle est l’initiatrice du Forum International des Elites Féminines de Bobo Dioulasso où elle réside. Comment est-elle arrivée là ? Elle nous en parle dans cette interview. Bonne lecture!
Parlez-nous de votre parcours professionnel.
Je suis institutrice, communicatrice d’entreprise de formation et entrepreneure de profession (j’ai une agence d’accueil et une boutique de lingerie fine/féminine).
Par vocation, je suis activiste sociale pour la cause de la gent féminine avec des diplômes et certifications.
Quelles sont les causes que vous défendez ?
Le leadership féminin, l’entrepreneuriat, le développement personnel, la santé, le sport et la culture ! En gros, le bien-être de la femme, plus spécifiquement de la fille.
Une femme engagée pour la cause de ses paires, quel a été le déclic ?
Le déclic ! C’est une pièce théâtrale pour sensibiliser contre le mariage précoce au centre Don Bosco (un centre religieux où chaque vacance, il y a des activités pour les enfants, Bosco Vacances). J’étais l’actrice principale, cette jeune fille qu’on donne en mariage forcé… J’ai vite compris le message et voulu apporter ma pierre pour refuser les abus et de permettre à la fille de décider.
Le Forum International des Élites Féminines (FIEF), porte vos empreintes, pourquoi une telle initiative?
Le FIEF ! Je me rappelle comme si c’était hier ! Je l’écris au moment des révisions pour le BAC en 2015, une telle initiative pour réunir les jeunes filles. J’ai joué dans un club de handball d’un groupe de filles. Un jour, une des mamans d’entre nous m’a dit qu’elle me trouvait plus éveillé que mon âge. Que j’ai grandi dans une grande famille ! J’ai répondu non. Mais que j’avais beaucoup fait un centre. Elle a souri et dit : voilà la raison ! Les centres de ce genre éveillent, et ton art oratoire est différent. J’ai alors compris que la clé de mon souhait de contribuer au bien-être de la gent féminine était une association de jeunes filles. J’ai créé l’association en 2013 avec des camarades ! Il fallait de l’argent. C’est alors qu’en 2014, j’ai pu trouver l’argent… FIEF il faut le vivre pour comprendre ! C’est une initiative pour les filles qui aspirent au leadership, qui veulent écouter et apprendre. FIEF c’est le bas vers le haut. C’est aussi le haut qui tire la base vers le haut.
Elles doivent y prendre part parce que pour commencer, il faut de l’envie, de l’image, il faut un modèle et le FIEF trouve des modèles, des mentors pour des Be to Be et des partages d’expériences. Surtout qu’il permet de se créer des contacts de paires et d’autres pays : Rencontrer, découvrir, vivre une expérience outre que celle de son confort !
La 9ᵉ édition s’est tenue en septembre à Bobo Dioulasso, quelles leçons tirez-vous de cet évènement ?
Beaucoup de leçons ! Une organisation à améliorer, des contenus à adapter, des groupes thématiques à créer, des sensibilisations à faire auprès des filles sur le vivre ensemble ! Davantage de mobilisation financière.
Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur la jeune fille africaine ?
Un regard de fierté déjà ! Un travail est fait. L’Afrique devient Africaine maintenant parce que les filles et les femmes ont compris la nécessité de la lutte féminine et l’intérêt de se tenir la main, d’où le slogan du forum « Ensemble, inspirons nos paires par nos actions. »
Quelles sont vos ambitions ?
L’ambition est de réunir le monde féminin au Burkina Faso autour du FIEF. Faire de ce projet un des rendez-vous incontournables de la gent féminine.
Un dernier mot?
Merci beaucoup à ces personnes qui me soutiennent, qui soutiennent le FIEF. Particulièrement pour cette 9ᵉ édition, permettez-moi de remercier le parrain, la marraine. L’Assemblée nationale, le ministère de la Culture, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et l’Institut National de de Formation des Personnels de l’Éducation (INFPE).
Surtout Merci beaucoup aux jeunes filles ! Ensemble ! Inspirons nos paires par nos actions.
Propos recueillis par Espoire TAWI