Togo: Youth Panel Sotouboua engagé contre le harcèlement des jeunes filles
"La première fois elles disent non. Donc il faut insister pour leur arracher le oui". C'est une assertion qui continue de faire du chemin dans l'esprit des jeunes garçons, voire même des adultes lorsqu'ils courtisent les jeunes filles. Mais en insistant, " ils ne savent pas que c'est du harcèlement", affirme Aïcha, membre du Youth Panel Sotouboua
Youth Panel, est une plateforme de jeunes impliquée dans le projet dénommé » Autonomisation des filles et jeunes femmes pour l’engagement citoyen au Togo, Girls Lead ». C’est un projet financé par Plan International Allemagne. Il appuie les organisations et réseau de jeunes dans l’entreprise de leurs actions collectives contre les fléaux qui freinent leur émancipation et leur épanouissement. Le harcèlement sexuel fait partie de ces fléaux et c’est une réalité dans la préfecture de Sotouboua, située à environ 284 km de Lomé.
Les jeunes de Youth Panel de la préfecture en ont pris conscience. Ils sont à pied d’œuvre pour apporter un réel changement au niveau des cadres politique, budgétaire et législatif.« Nous voyons dans la communauté qu’il n’y a pas assez d’élèves filles. A cause du harcèlement, elles n’arrivent pas à vraiment se concentrer sur leurs études. L’année passée, une camarade de classe est tombée enceinte vers la fin de l’année. A la reprise des classes, son ventre est vraiment sorti. Elle a dû abandonner les cours entretemps, estimant ne pas vouloir déranger les autres avec sa grossesse. Elle est revenue deux mois après l’accouchement du bébé. Je ne sais pas si elle a pu recopier les cours ratés », témoigne Aïcha.
C’est l’une des raisons qui ont poussé Youth Panel Sotouboua á passer à l’action en mettant en place une stratégie de communication: « Nous animons des émissions radiophoniques. Dans ces émissions, nous encourageons les jeunes filles victimes de harcèlement sexuel á saisir les services de l’action sociale, de la police ou de la gendarmerie pour porter plainte. Nous sensibilisons les jeunes garçons aussi parce que la plupart ne savent pas ce que c’est que le harcèlement. Ils disent par exemple que, si on drague une fille, la première fois, elle refuse. Donc il faut insister, or c’est du harcèlement. Nous collaborons également avec la mairie, la gendarmerie, la justice et les chefs cantons« , a indiqué Aïcha avant d’ajouter que l’objectif principal de la plateforme actuellement, c’est de soumettre un document de plaidoyer à la mairie pour le vote d’un budget et d’un plan en vue de soutenir les actions de lutte contre le harcèlement sexuel dans la localité.