Offrir un avenir digne aux femmes et aux jeunes migrants : c’est autour de cette ambition que s’est tenue ce mardi, 17 juin 2025 à Lomé l’atelier de lancement du projet OUESTAF, un programme régional ambitieux pour la prévention de la migration irrégulière, la lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, avec un accent particulier sur la protection des femmes et des jeunes en situation irrégulière. Financé par l’Union européenne et contracté par l’International Centre for Migration Policy Development (ICMPD), le projet est mis en œuvre par We World en collaboration avec WiLDAF-AO.
Institutions étatiques, organisations internationales et Organisations de la société Civile (OSC) se sont mobilisées dans une démarche collaborative pour repenser la migration sous l’angle d’une approche humaine, inclusive et durable. Cette rencontre a permis de dévoiler les contours du projet « Parcours régionaux pour prévention de la migration irrégulière, la lutte contre le trafic de migrant, la traite des êtres humains et la protection des femmes et des jeunes en situation irrégulière en Afrique de l’Ouest, y compris dans la sous-région du Sahel » (OUESTAF). Ce projet ambitionne de renforcer la gouvernance migratoire en Afrique de l’Ouest par des interventions concrètes déployées simultanément dans cinq pays dont le Togo, Bénin, Mali, Côte d’Ivoire et Burkina Faso. Cela permettra de créer une dynamique de partenariat entre tous les acteurs impliqués autour de possibilités de collaboration tangibles et mesurables.
« 40% des personnes en situation irrégulière dans notre pays auront désormais un appui juridique pour rester au Togo et vivre dignement », affirme Kpédji Anne Colette, Directrice Exécutive de WiLDAF-Togo. « Les régions des Savanes et de la Kara seront les premières à bénéficier du projet. Les leaders communautaires et les ONG locales joueront un rôle clé dans l’identification et l’accompagnement des migrants vulnérables », a-t-elle ajouté.
De même, cette régularisation partielle s’inscrit dans une logique de protection renforcée, particulièrement pour les femmes et jeunes qui sont souvent victimes de violations de leurs droits et de Violences Basées sur le Genre (VBG). Dans cette dynamique de coopération régionale et d’action concertée, les acteurs impliqués entendent donner un véritable dimension stratégique au projet : « c’est un projet à plusieurs cycles, avec pour objectif de créer des synergies avec les organisations des nations unies et les différents ministères sectoriels spécialisés dans le domaine. Il y aura plusieurs types d’activités, notamment l’activité phare qui est la mise en place de mécanismes de concertation, car elle constitue l’essence même du projet en permettant de mener des études et des recherches. » affirme Gnavor Komi Déla, Chargé du projet Ouestaf et assistant de WiLDAF-AO.
Ouestaf ne naît pas dans un vide politique. Il s’encre dans le cadre de politique migratoire pour l’Afrique 2018 – 2030, démontrant une volonté d’harmonisation des approches à l’échelle continentale.
ADIKI Nadège