La photographie l’a prise en otage. Notre Elle de la semaine, Harmonie SOMDA, journaliste de profession et photographe par passion, a marqué l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN Côte d’Ivoire 2024). L’Ivoirienne fait partie des femmes qui ont décidé d’aller chasser les images des supporteurs et joueurs avant, pendant et après les matchs. Avec une Maîtrise en philosophie et une Licence en communication des organisations, dame Harmonie s’est tournée par passion vers la photographie, métier qu’elle exerce brillamment d’ailleurs. Ses chefs-d’œuvre témoignent de sa pugnacité et de sa créativité. Focalisée sur l’événementiel, notamment les célébrations (mariage, Naissance, anniversaire), événement Corporate, Concerts, Harmonie est passée à l’étape de la photographie sportive en couvrant la CAN. Les exigences de son métier, surtout pour un si grand événement qu’est la CAN, confirment une fois de plus que les femmes sont tout autant douées que les hommes.
Harmonie SOMDA, parle de son métier de photographe et également de sa belle expérience de la couverture de la CAN.
Quelle est votre routine matinale ?
Généralement, je me réveille à 05 h 30 pour profiter de la tranquillité du matin. Je fais ma séance de méditation qui dure une heure avant de prendre mon petit déjeuner tout en consultant les dernières actualités, ma profession me l’oblige. J’établis ma liste de tâches prioritaires pour le travail en tant que journaliste, en incluant les rendez-vous ou événements à couvrir, je vérifie mes e-mails professionnels et je réponds aux messages importants. Au tour de 08 h 30, si j’ai un reportage prévu, je prépare mon équipement photo, je vérifie les détails logistiques et je me rends sur le lieu. En tant que photographe, je consacre la matinée à capturer des moments significatifs liés à ses reportages.
Comment êtes-vous devenue photographe ? Passion, occasion ?
Par occasion et ensuite par passion. Bien qu’étant journaliste et étant formé aux outils de ce métier, la photographie ne me disait pas plus que ça. Tout commence en 2017 lors du concert de la star internationale Booba. J’y étais avec une connaissance qui assure la couverture médiatique. Étant en sous-effectif, elle m’a demandé de lui prêter main-forte pour assurer la captation des images. C’était la toute première fois pour moi de tenir un appareil photo numérique entre les mains. Le résultat de mes clichés a été apprécié, c’est de là que tout est venu.
J’ai alors pris une chaise sur laquelle je suis montée, je disposais d’un grand objectif, je pouvais donc à ce moment capturer de loin la scène.
Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans ce métier ?
Ce qui est le plus passionnant dans ce métier, c’est de transmettre les émotions les plus inattendues. Avoir des images de personnes pendant des émotions qu’on ne peut avoir après est formidable.
Qu’est-ce qui est difficile en tant que femme dans ce métier ?
Si cela peut être qualifié de difficulté, je dirai le temps. Quand on est très jeune encore, ça va. Mais quand on fonde une famille, il faut avoir du temps pour l’éducation de ses enfants, pour son partenaire et tout cet équilibre passe en majeure partie par la femme. C’est un métier non seulement passionnant, mais prenant. Je dirai donc que la difficulté que je rencontre actuellement, c’est souvent le manque temps pour mes proches. Mais tout est une question d’organisation.
Peut-on vivre de la photographie selon vous en Afrique quand on est une femme ?
Quelques années en arrière, la photographie était spécifiquement attribuée aux hommes. Mais nous sommes dans une société concurrentielle aujourd’hui qui offre la possibilité aux femmes d’exercer des métiers qu’on pensait uniquement destinés aux hommes. Pour moi, il n’y a aucune différence. Autant un homme arrive à vivre de cela en Afrique, cela est également possible pour une femme, tout se détermine par le professionnalisme et la qualité du travail. J’en vis et plusieurs femmes photographes ivoiriennes en vivent.
Avez-vous déjà subi du harcèlement ou toute autre forme de violences basées sur le genre au cours de votre travail ?
Personnellement, je n’ai jamais subi de harcèlement ou de VBG en plein exercice. Bien au contraire, je reçois des encouragements et en général les gens trouvent que c’est plutôt magnifique de voir une femme exercer dans ce domaine.
Qu’est-ce qui a suscité votre envie de couvrir ce grand événement ?
C’est quand même la Coupe d’Afrique des Nations ! Sourire… Quand on est tout petit, on suit cet événement à la télévision avec toutes les émotions et aujourd’hui où mon pays a eu l’occasion de l’abriter, forcément, on a envie d’écrire une petite histoire de cette CAN, en y apportant sa touche en tant que Photographe. C’était aussi l’occasion de montrer que des femmes peuvent assurer une couverture médiatique pour un événement d’une telle envergure.
Une histoire qui vous a particulièrement marquée pendant la couverture de cet événement ?
Je dirai que j’ai été particulièrement marquée par la détermination d’un photographe masculin, qui malgré son handicap et sa condition (en béquille) ne reculait devant rien pour capturer ces merveilleux moments de la CAN. Tout ceci renvoie à un message : rien ne justifie l’oisiveté.
Quelle est la plus belle image que vous avez prise pendant cette CAN ?
La plus belle image pour moi, est celle du président de la République ivoirienne, Alassane Ouattara, en train de partager et communiquer la grande joie de la victoire de ce troisième sacre avec le public Ivoirien à travers un baiser. Pour moi, cela traduit une grande émotion, surtout que cette coupe était inespérée. Puisqu’il y avait tellement de monde et de ferveur, pour avoir une belle image, il faut se battre. J’ai alors pris une chaise sur laquelle je suis montée, je disposais d’un grand objectif, je pouvais donc à ce moment capturer de loin la scène. La photo est disponible sur mes comptes sociaux.
Quelle est la leçon que vous avez tirée de cette expérience ?
Il est possible d’atteindre ses objectifs et de réaliser ses rêves, à force d’acharnement et d’abnégation.
Un message particulier aux femmes et filles qui hésitent à faire des métiers généralement faits par les hommes ?
Chères Sœurs, aucun travail n’est spécifiquement pas réservé aux hommes. Si vous avez l’amour d’un métier, lancez-vous, croyez-y et surtout apportez votre touche personnelle, c’est ce qui vous distinguera.
Pages et comptes sociaux
X: https://x.com/harmoniesomda/status/1755562635850850365?s=48
Facebook: https://www.facebook.com/yelmaly.art?mibextid=eQY6cl
Propos recueilli par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU
Félicitations Harmonie Somda ma mamoune Chérie ❤️❤️❤️