WILDAF AO: partage d’expériences et de bonnes pratiques sur le projet « Agir pour l’Abandon du mariage d’enfants »
Le projet « Agir pour l’Abandon du mariage d’enfants » (AAME) exécuté au Mali et au Togo est à mi-parcours. Les acteurs dudit projet se sont retrouvés au siège de Women in Law and Development in Africa – Afrique de l’Ouest (WILDAF AO), initiateur du projet, les 25 et 26 septembre 2024 à Lomé. Cette rencontre de deux jours a permis aux membres du mouvement EnfantpasEpouse, de partager les expériences et les bonnes pratiques acquises dans le cadre de ce projet. Avec des taux inquiétants de mariages d’enfants atteignant 52 % au Mali et 41 % au Togo, les actions de ce projet ont permis d’avoir un impact considérable sur le phénomène dans les zones d’implémentation du projet.
Le mariage d’enfant est une grave violation des droits des enfants, empêchant surtout les filles de jouir d’une bonne santé et de devenir autonomes. En Afrique de l’Ouest, ce phénomène est préoccupant. Au Mali et au Togo, de nombreuses jeunes filles se marient avant d’atteindre l’âge légal, souvent dans des conditions qui les exposent à des violences et à des conséquences négatives sur leur santé et leur avenir.
Beaucoup pensent que ce problème n’existe plus, mais des situations persistent, comme lorsque des parents forcent une jeune fille enceinte à vivre avec l’auteur de sa grossesse.
Lancé en février 2023, le projet AAME a pour mission de créer un mouvement solide en faveur des droits des filles et d’éradiquer cette pratique nuisible. Des activités de sensibilisation et de plaidoyer sont menées dans les communautés, ciblant les autorités religieuses et traditionnelles. Des discussions, des conférences et des dialogues communautaires ont permis de sensibiliser la population à ce sujet crucial.
Les femmes jouent un rôle clé dans ce projet. Andréa Aziabou, chargée de programmes chez WILDAF AO, souligne que les dialogues intergénérationnels ont mobilisé de nombreuses communautés autour de cette problématique. « Grâce à nos actions de sensibilisation, nous espérons voir disparaître les mariages précoces », déclare-t-elle.
Gnaro Méschak, cyberactiviste, met en avant l’importance des réseaux sociaux dans la lutte contre le mariage d’enfants. « Nous utilisons les réseaux sociaux pour dénoncer cette pratique. Selon les régions et les réalités, nous cherchons à montrer les différentes formes que peut prendre le mariage d’enfants. Beaucoup pensent que ce problème n’existe plus, mais des situations persistent, comme lorsque des parents forcent une jeune fille enceinte à vivre avec l’auteur de sa grossesse. Nous alertons la population sur les conséquences de ces pratiques sur le développement des filles et les obstacles à leur accès aux soins de santé sexuelle », précise-t-elle.
Des progrès sont déjà visibles : « Les gens commencent à dénoncer les mariages forcés, ce qui était rare auparavant. Renforcer l’éducation des jeunes filles est essentiel pour réduire ces inégalités. Lutter contre le mariage d’enfant revient à combattre les violences basées sur le genre« , explique Adjable Ama Abigael, présidente du mouvement EnfantpasEpouse.
L’atelier de WILDAF AO est une étape clé dans la lutte contre le mariage d’enfants. Le mouvement EnfantpasEpouse montre qu’ensemble, il est possible de transformer des vies et de bâtir un meilleur avenir pour les jeunes filles au Mali et au Togo. La mobilisation des jeunes et des acteurs communautaires est cruciale pour changer les mentalités et mettre fin à cette pratique. La voix des femmes et leur détermination sont essentielles pour faire évoluer les mentalités et les pratiques.