L’utilisation des intrants chimiques représente un danger pour le sol, l’agriculteur mais aussi pour le consommateur. De ce constat est né le projet « Appui à l’amélioration de la qualité nutritionnelle des aliments à travers l’adoption de l’agroécologie dans un contexte de changement climatique au Togo ». Initié par le Centre d’Action pour le Développement Rural (CADR) en collaboration avec l’Alliance pour la Nutrition au Togo (ANT) avec l’appui financier de « SAVE the children United Kingdom », ce projet veut améliorer la qualité nutritionnelle des aliments grâce à l’adoption des pratiques agroécologiques. Pour atteindre cet objectif, 50 agriculteurs dont 25 femmes de 10 villages de la préfecture de Kloto se forment sur la fabrication et l’utilisation des biofertilisants et bioprotecteurs comme alternatives aux produits chimiques.
C’est à la ferme pédagogique de l’ONG CADR située dans le village de Kuma-Konda (132 Km de Lomé, dans la région des plateaux) que se regroupent les 30 et 31 janvier 2024, ces producteurs mais également des centres de formations dont les étudiants de l’Institut National de Formation Agricole (INFA) de Tové. Les échanges durant les deux jours portent sur le changement climatique, la biodiversité, les bonnes pratiques agricoles.
Ils seront également formés sur les dangers de la production conventionnelle à base d’intrants chimiques de synthèse et les alternatives grâce aux bio-intrants.
La pratique de l’agriculture occasionne des dangers de toute sorte pour le producteur du fait de l’utilisation des intrants chimiques. Nous avons élaboré ce projet justement pour d’abord conscientiser les producteurs puis les amener à adopter les pratiques agricoles durables notamment la préparation et l’utilisation des bio-intrants comme alternative aux intrants chimiques , a déclaré KUMESSI Yawovi Evenunye, le Directeur Exécutif du CADR.
Le changement climatique et la dégradation de la biodiversité et des terres amènent les producteurs à opter pour l’utilisation des produits chimiques de synthèse. Malheureusement, ceux-ci nuisent non seulement au sol, à la santé même de l’agriculteur mais aussi aux valeurs nutritionnelles des aliments mis sur le marché. La solution reste les biofertilisants et les bio-protecteurs.
De façon pratique, la formation consiste à l’apprentissage de la fabrication des biofertilisants et bio-protecteurs. Il s’agit de trois types de biofertilisants (Bokashi, Super Magro Solide, le Compost Liquide) et de quatre types de bio-protecteurs notamment bouillon de feuilles de Neem (solution Nonon), bouillon de cendre, Apichi et bouillon de chaux soufrée. L’ONG compte sur ces producteurs pour relayer l’information et surtout les femmes : « Le message des bonnes pratiques agricoles doit passer par les femmes », a affirmé Alexandre PITASSA, environnementaliste et chef division agriculture durable à l’ONG CADR à écouter en podcast.