Beaucoup de femmes meurent à cause d’avortements clandestins. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 97% des avortements non sécurisés ont lieu dans les pays en développement avec un fort taux de morbidité. L’association FEDIA (Familles Engagées pour le Développement Inclusif en Afrique) dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre a organisé une marche blanche à Lomé grâce à l’appui financier de ACTIEFUND. L’objectif est de plaider pour la légalisation et la sécurisation de l’avortement au Togo.
Au Togo, la loi sur l’avortement est très restrictive. Il n’est autorisé que dans le cas d’une malformation grave du fœtus, lorsque la vie de la mère est en danger à cause de la grossesse ou lorsque la grossesse résulte d’une relation incestueuse ou d’un viol. C’est avec cette triste réalité que l’association Familles Engagées pour le Développement Inclusif en Afrique (FEDIA) invite la population togolaise à repenser la question de l’avortement, en plaidant pour sa légalisation et sa sécurisation.
Ce plaidoyer vise à sensibiliser sur les conséquences dramatiques des interruptions de grossesse non encadrées. Selon les chiffres partagés, près de 60 % des avortements ont entraîné des complications sanitaires, conduisant la majorité des femmes à une hospitalisation. Selon Essénam ETOU, sage-femme d’État, l’avortement clandestin a des conséquences sur la santé et l’autonomie de la femme. « Il est responsable des décès maternels. Nous devons sécuriser cette pratique et protéger nos femmes ».
L’association FEDIA appelle à la mise en place d’un cadre légal qui permettrait aux femmes d’accéder à des structures de santé pour des avortements encadrés, dans le respect de leur dignité et de leur santé. Pour la Présidente Padayodi Pialo, « FEDIA veut non seulement informer, mais aussi transformer la perception sociétale de l’avortement. Nous ne demandons pas un avortement systématique, mais un avortement sécurisé. Les femmes doivent avoir le droit de choisir dans un environnement médical adapté, sans peur ni stigmatisation », a-t-elle clarifié.
L’association FEDIA a également présenté le collectif CLUDAT, un collectif d’association pour la lutte pour l’avortement sécurisé, un partenaire stratégique qui s’engage à accompagner ce plaidoyer. Ensemble, ces deux structures souhaitent intensifier les actions de sensibilisation dans les communautés et à changer les mentalités des femmes et filles.
En garantissant aux femmes et aux jeunes filles le droit de décider librement de poursuivre ou non une grossesse, l’accès à un avortement sécurisé leur permet de maintenir leur parcours éducatif et de renforcer leur autonomie économique. Ce choix est non seulement un droit fondamental, mais aussi un levier puissant pour briser les chaînes de la pauvreté intergénérationnelle.
Ahoefa NUTSUGA