Elle s’intéresse au rythme et aux mouvements du corps. Carmen SYMENOUH, très jeune, a été fascinée par la musique Salsa. Plus tard, elle s’y est intéressée de façon particulière en décidant d’apprendre à danser sur ce rythme unique et singulier. Carmen découvre à travers la danse Salsa, une passion et un excellent moyen de communication avec les autres et avec soi-même. Elle décide de partager cette expérience en créant une école de danse : Carmen Danse et Groove Experience. Depuis dix (10) ans, elle s’attèle à sa vision : celle de rendre la salsa accessible au plus grand nombre à travers plusieurs activités et présenter Lomé, la capitale togolaise sur la scène internationale de la Salsa. Au-delà de la Salsa, Carmen Danse offre l’opportunité à ses apprenants de découvrir et d’apprendre d’autres danses à l’instar du kizomba, du kompa, du bachata, de la salsa con, de l’afro danse, la danse heels, la zumba, la Rueda, la danse africaine.
Dans cette interview, elle raconte sa passion pour la danse, son parcours entrepreneurial et les offres de l’école Carmen Danse. Bonne lecture.
Brève description de votre parcours professionnel
Depuis toute petite, la musique latino a rythmé mes journées. Les rythmes de la salsa m’ont toujours fascinée. J’ai commencé à danser très jeune avec une joie de vivre. Après mon parcours scolaire, notamment le Bac en France ; j’avais déjà une vision clé de ce que je voulais qui était de partager ma passion pour la danse avec les autres. Alors, j’ai suivi des formations intensives avec des professeurs renommés et participé à de nombreux événements et compétitions. Ces expériences m’ont permis d’acquérir de solide technique et une grande connaissance des différents styles de salsa ; kizomba, kompa, bachata.
Comment est née l’idée d’une école de danse à Lomé ?
L’idée de créer ma propre école de danse à Lomé qui est aujourd’hui CARMEN DANSE qui aura bientôt 10 ans d’ailleurs est née du fait que je voulais offrir un lieu où les passionnés de salsa pourraient se retrouver pour apprendre, danser et partager leur amour de cette danse si émotionnelle, magnifique surtout que ce n’est pas très prisée en Afrique. Je voulais en tant que femme africaine apporter un plus au développement et à la culture togolaise.
AfrikElles: Que pouvez-vous dire de la danse et des femmes ? Elles s’y intéressent réellement ?
Carmen SYMENOUH: La danse comme moyen d’expression et d’émancipation est un langage universel : La danse a toujours été un moyen d’expression privilégié pour les femmes, leur permettant de communiquer des émotions, des histoires et des aspirations sans avoir besoin de mots.
Un espace de liberté : Dans un monde souvent contraint par des normes sociales strictes, la danse a offert aux femmes un espace de liberté où elles pouvaient s’exprimer librement et affirmer leur identité. Bien plus qu’un simple art, c’est un vecteur d’émancipation, de créativité et de bien-être pour les femmes. Elle leur permet de s’affirmer, de se réinventer et de transformer le monde qui les entoure. Beaucoup de femme s’intéressent à la danse mais n’arrivent pas à passer à l’action soit par un complexe ou encore le jugement que porte notre société africaine sur les femmes qui font cette danse.
AfrikElles: Avez-vous des anciennes étudiantes de votre école qui ne vivent que de cet art ?
Carmen SYMENOUH: Oui, bien sûre mais elles sont toutes en à l’international (Suisse, France, Guyane et aux USA).
AfrikElles: Quels sont les avantages de la danse pour l’Homme en général et pour la femme en particulier ?

Carmen SYMENOUH: Alors, les avantages ici pour l’homme sont les bienfaits mentaux et émotionnels, amélioration de l’humeur : La danse est un excellent antidépresseur naturel.
Augmentation de la confiance en soi : La danse permet de se dépasser, de prendre confiance en ses capacités et d’améliorer son image corporelle.
Renforcement des liens sociaux : La danse est une activité qui se pratique souvent en groupe, ce qui favorise les rencontres et les échanges.
Développement de la sociabilité : La danse permet de développer des compétences sociales telles que la communication, l’écoute et l’empathie.
Je dirai la même chose pour les femmes, ajoutant le développement des muscles, flexibilité, douceur, maitrise de soi, développement des méthodes de séduction révèle la féminité réduit le stress.
AfrikElles: Qu’est-ce que l’école offre en matière de services ?
Carmen SYMENOUH: Nous offrons des stages de perfectionnement, des cours de danse avec plusieurs disciplines telles que la salsa, kizomba, kompa, bachata, salsa con, afro danse, danse heels, zomba, Rueda, danse africaine suivi de certificat à la fin. Nous proposons également des cours particuliers.
AfrikElles: Quelle est votre ambition pour cette école ?
Carmen SYMENOUH: Promouvoir la culture salsa à Lomé et au-delà : Faire connaître la salsa : Je souhaiterais rendre la salsa accessible au plus grand nombre, en organisant des événements, des ateliers et des cours pour tous les niveaux afin d’éduquer et de former les générations à venir, les reconnecter avec leurs histoires.
Je souhaite également représenter Lomé sur la scène internationale de la salsa, faire rayonner Lomé en créant des liens avec d’autres écoles de danse à travers le monde afin de permettre une sorte de fusion entre l’équipe du Togo et celle des autres pays.
AfrikElles: Vous êtes une femme entrepreneure dans un domaine qui intéresse très peu en Afrique. Quels sont les défis auxquels vous faites face au quotidien ?
Carmen SYMENOUH: Les défis sont nombreux. Les femmes entrepreneures dans des secteurs peu conventionnels peuvent avoir du mal à se faire reconnaître et à gagner en crédibilité.
Réseau professionnel restreint : Il peut être plus difficile pour les femmes de développer un réseau professionnel solide dans des domaines où elles sont sous-représentées comme la danse.
Stéréotypes de genre : Les femmes entrepreneures de mon secteur peuvent faire face à des préjugés liés au genre ou à la culture, qui peuvent limiter leurs opportunités.
Concilier vie professionnelle et vie personnelle : Il peut être difficile de concilier les exigences de l’entrepreneuriat avec les responsabilités familiales.
Nous avons aussi la problématique du corps : le corps de la femme qui est changeant au fil des années suite à plusieurs causes comme la maternité, prise de poids etc…
AfrikElles: Quel sera votre message à une femme qui a un projet d’entreprise et qui hésite encore !
Carmen SYMENOUH: Mon message à une femme qui hésite à se lancer dans l’entrepreneuriat serait le suivant : « Croyez en vous et en votre projet ! »
L’entrepreneuriat est une aventure passionnante qui vous permettra de développer vos compétences, de réaliser vos rêves et de contribuer à votre communauté. Bien sûr, le chemin sera semé d’embûches, avec de la constance dans l’effort, de la discipline et la consistance, le résultat arrive toujours. N’ayez pas peur de sortir de votre zone de confort, Entourez-vous de personnes qui vous soutiennent et qui vous élève dans l’école de la vie. Et si vous croyez en un DIEU, n’hésitez pas à le prier chaque matin.
Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU
