DOSSIER : le body shaming, l’autre mal amplifié par les réseaux sociaux
Il est récurrent de voir des personnes se moquer ou faire des remarques désobligeantes sur le physique d’une autre personne. Le phénomène est nommé le body shaming. Traduit de l'anglais, "la honte corporelle" est l'acte de se moquer de l'apparence physique d'une personne. Il s’est amplifié avec les réseaux sociaux. Les femmes en sont très souvent victime, surtout après la naissance de leur enfant. Le body shaming fait énormément de victimes, les plus fragiles s'empressent de quitter les réseaux sociaux ou de perdre estime et confiance.
Les utilisateurs des réseaux sociaux pourront mettre un nom sur un phénomène observé, le lynchage à cause du physique : le body shaming. Phénomène très observé sur les réseaux, il n’épargne ni les novices ni les professionnelles du numérique.
Marthe Nounfoh Fare, écrivaine et activiste des Droits de l’Homme en sait quelque chose puisque, dernièrement elle en a été victime. Sa réaction « a été claire et cinglante. C’est de dire à qui veut l’entendre que j’aime mon corps et que je l’assume tel qu’il est. N’en déplaise à celui qui n’est pas content, qu’il aille se fabriquer un monde où je n’existe pas. » a-t-elle lancé.
Si l’activiste des Droits de l’Homme a su rapidement s’en sortir, ce n’est pas le cas d’une jeune dame que nous nommons Alice. Alice est une jeune fille courte mais en surpoids. Après l’obtention de son BAC série C, elle a entamé des études supérieures. Malheureusement, son cursus prendra un coup, à cause des propos désobligeants de ses camarades sur son corps. « Les camarades me taquinent sur ma forme. Et cela me déstabilise. Je manque de confiance en moi et mes rendements académiques sont en baisse. » La jeune fille sera sauvée de justesse après une consultation psychologique.
Apprendre aux gens le respect, mais aussi l’acceptation des différences parce qu’une personne qui va insulter son camarade sur sa différence, c’est qu’elle ne respecte pas le corps de l’autre, ne respecte pas sa différence. C’est la base.
Ce que Alice a subi, est une forme de violence verbale et psychologique, renseigne Docteur Degboe Zinsou Selom, Psychologue Clinicien. Le psychologue et psychothérapeute souligne que le body shaming peut « entraîner chez certaines personnes, des troubles psychopathologiques/psychiatriques à l’instar de la dépression, des conduites addictives aux substances ou comportementales, des conduites suicidaires, des phobies sociales. » Il est aussi noté « chez ces personnes une estime de soi faible ou très faible, un manque de confiance en soi. » a conclu Docteur Degboe Zinsou Selom.
Au regard de ce que le body shaming peut engendrer comme conséquences, il est important de se pencher sur la recherche de solution pour l’éviter.
Marthe Nounfoh FARE en propose une : « Apprendre aux gens le respect, mais aussi l’acceptation des différences parce qu’une personne qui va insulter son camarade sur sa différence, c’est qu’elle ne respecte pas le corps de l’autre, ne respecte pas sa différence. C’est la base. » Elle précise en outre que cette éducation doit commencer depuis le bas âge, « quand on est encore enfant pour éviter que les discriminations nous suivent » termine l’écrivaine et activiste des Droits de l’Homme.
Lutter contre le body shaming, pourra permettre à plusieurs personnes de s’afficher sur les réseaux sociaux en étant authentique, en évitant de paraître, d’utiliser des filtres pour les photos. Aussi, en s’exposant sur les réseaux sociaux, c’est important d’avoir un moral fort pour subir la méchanceté des autres.