Les femmes ont plus de difficultés à accéder aux ressources financières. La problématique est au cœur d’un dialogue politique à Lomé les 26 et 27 février 2025. Organisé par WiLDAF- AO (Women in Law and Development in Africa- Afrique de l’Ouest), cette rencontre sous régionale veut d’abord créer un cadre de discussion entre des représentants des gouvernements, des institutions financières (BCEAO, BOAD, BAD), des organisations de défense des droits des femmes, ainsi que des femmes agricultrices du Togo, du Ghana et du Bénin, ensuite faire prendre des engagements à chaque partie prenante.
Malgré des avancées législatives en faveur de l’accès aux ressources financières des femmes, celles en milieu rural notamment les agricultrices d’Afrique de l’Ouest continuent de faire face à de grandes difficultés d’accès au crédit et aux financements pour leurs activités économiques. En raison des taux d’intérêt élevés pratiqués par les structures classiques et des discriminations persistantes, de nombreuses femmes se tournent vers des solutions alternatives comme les AVEC (Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit). Malheureusement, ces systèmes restent limités, et l’inégalité de traitement entre hommes et femmes dans le secteur financier freine l’autonomisation économique des femmes.

« On ne doit pas cantonner les femmes uniquement aux coopératives d’épargne et de crédit. Elles doivent pouvoir avoir le même accès aux institutions financières classiques. Nous avons l’intention avec elles, d’insister sur cet aspect et de faire en sorte que des engagements concrets soient pris pour qu’on n’ouvre les portes davantage aux hommes comme aux femmes », a précisé Mme Kafui ADJAMAGBO-JOHNSON coordinatrice de WILDAF -AO.


Ce dialogue politique régional permet de créer un espace d’échanges pour analyser les politiques en place et proposer des pistes de solutions concrètes afin de garantir un meilleur accès aux ressources financières pour les femmes. Il est question de faire d’abord l’état des lieux des politiques actuelles et initiatives en cours, ensuite d’analyser les contraintes rencontrées par les femmes agricultrices et commerçantes, de faire des propositions et enfin de faire prendre des engagements à toutes les parties prenantes pour des mesures concrètes.
Les conclusions de cet atelier seront suivies de recommandations et d’un mécanisme de suivi, permettant aux femmes de s’assurer que les engagements pris seront respectés. Il marque une étape essentielle vers une plus grande justice économique pour les femmes rurales en Afrique de l’Ouest, contribuant ainsi à leur autonomisation et à leur participation active au développement économique de la région.
Le projet « Justice économique pour les femmes rurales en Afrique de l’ouest » mise en œuvre depuis deux ans a pour objectif de « contribuer à une plus grande justice économique pour les femmes agricultrices et membres des groupements AVEC, dans deux pays d’Afrique de l’ouest, le Bénin et le Ghana et au niveau sous régional ».
