L’Université de Lomé a accueilli ce 17 Avril 2025, un dialogue riche dans le cadre de la campagne nationale de communication « Femme et éducation au supérieur » organisé par le webmagazine AfrikElles. Cette conférence a réuni étudiantes et enseignantes-chercheures membre du Réseau des Femmes dans l’Enseignement Supérieur du Togo pour un échange intergénérationnel sur les « Disparités femme-homme dans l’enseignement supérieur, défis et opportunités ». Objectif : encourager les jeunes femmes à poursuivre des études supérieures. Au terme des échanges, des recommandations ont été formulées, notamment la réduction des frais d’études pour les femmes dans les Universités Publiques du Togo.
Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée internationale des droits de la femme, vise à briser le silence sur les disparités entre hommes et femmes dans l’enseignement supérieur.

« Très peu de femmes atteignent les hautes sphères académiques. À mesure que l’on monte dans les niveaux d’études, leur présence diminue surtout dans l’éducation supérieure », a affirmé Eugénie Gadedjisso Tossou, Directrice de Publication du magazine AfrikElles, dans son discours.

Elle s’est appuyée sur des chiffres révélateurs : en 2013, seules 21 % des étudiantes étaient inscrites dans les écoles et facultés scientifiques des deux universités publiques togolaises. Des données qui traduisent un enjeu majeur : l’accès équitable aux études supérieures et la lutte contre les stéréotypes qui cantonnent encore les jeunes filles à certaines filières dites « douces ».
Dr Agnélé Lassey, présidente du Réseau des femmes de l’enseignement supérieur du Togo (ReFEST), a renchéri : « Entre exigences académiques, responsabilités sociales, et barrières culturelles, les femmes doivent faire preuve d’une résilience hors du commun pour exister pleinement dans un monde encore inégalitaire », a-t-elle ajouté.

Un panel composé de Dr Agnelé Lassey, Enseignante Chercheure et Présidente du Réseau des Femmes dans l’Enseignement Supérieur au Togo (ReFEST), de Maurice Gnamatsi, Fondateur de ISLA Langcenter International et de Dr Amatso Obitokoli Assemboni, Enseignante-Chercheure à l’Université de Lomé a tenu en haleine les étudiant(e)s et invité(e)s sur les thèmes « Études supérieures : atouts et défis pour la jeune fille » ; « Étude et Entrepreneuriat, le juste milieu » ; « Etudes supérieures : comment réussir malgré les obstacles en tant que femmes/jeunes filles ? ».


L’autre moment fort de la rencontre fut la découverte de parcours de deux femmes engagées et influentes : Ariellah HOUNGUE AWUTE Manager Achats Yas Togo, membre de WiLAT Togo (Women in Logistics and Transport) et de Patience ADJIVON, co-fondatrice de Lomé Business School.


Les échanges ont permis de mettre en lumière les défis spécifiques que rencontrent les femmes dans l’univers académique : le manque de confiance, l’absence de modèles, l’orientation par défaut, l’isolement dans les filières scientifiques, le harcèlement.
Les témoignages et expériences partagées des enseignantes-chercheures ont redonné un nouvel espoir aux jeunes participants. Néanmoins, la grande recommandation formulée est la réduction des frais d’études au niveau universitaire pour les femmes. Ce sera un mécanisme d’encouragement comme l’a instauré le gouvernement togolais pour le secondaire.
La problématique du harcèlement en milieu universitaire a été soulevée. Les discussions ont permis aux étudiantes de savoir que l’Université de Lomé à travers le Centre des Œuvres Universitaires de Lomé dispose d’un psychologue pour écouter et orienter pour ces cas et bien d’autres.
À travers cette conférence, c’est une réelle prise de conscience collective qui s’est opérée. Il est temps de valoriser les talents féminins, de créer des environnements propices à leur éclosion, et de faire de chaque jeune fille une actrice du développement national.