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TOGOCOM – FORFAIT EN HAUT

INTERVIEW : « Je reçois plus de marchés parce que je suis femme» Imelda Y. M. SAVI, Artiste plasticienne sculptrice

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Le pinceau est son outil de travail. Le beau, c’est ce qu’elle recherche dans chacune de ses œuvres. Notre ‘Elle de la Semaine’, Imelda Ayawa Mawulawoe SAVI est artiste plasticienne sculptrice. Son art est un don, puisque, n’ayant suivi aucune formation. Les dernières œuvres d’Imelda, les fresques à la maison des jeunes et de la femme de Tsévié au Togo et celles de l’hôtel ‘De Palms’ au Nigéria sont la matérialisation de son talent. Si elle n’utilise pas ses doigts pour métamorphoser un lieu, elle utilise sa voix pour transmettre des émotions.

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L’artiste plasticienne, sculptrice et chanteuse d’opéra, grâce à son art, a voyagé un peu partout dans le monde et y a laissé ses empreintes. Dans cette interview, Imelda Ayawa Mawulawoe SAVI nous raconte son art, sa vie et ses rêves. Bonne lecture !

 

Comment a commencé votre histoire avec l’art ?

L’art m’a toujours fasciné. Depuis les bancs d’école, je reproduisais, dessinais ce qui m’entourait ou me venait à l’esprit. Je passais mon temps à dessiner partout où je suis, même en classe. J’aimais beaucoup les sciences naturelles, car elles me donnaient l’occasion de reproduire des croquis. Je dessinais aussi des modèles d’habits. À partir de l’Université (j’ai fait mes études supérieures en sociologie), j’ai commencé à rechercher de la matière pour matérialiser mon art. Je fabriquais des bijoux en perles, des tableaux d’art et je faisais le batik (teinture textile). Plus j’avançais en expérience, plus je ressentais le besoin de me réaliser aussi dans la sculpture. À chaque étape de mon évolution je me découvrais moi-même à travers mes œuvres.

Quelles sont vos prestations ?

Je réalise des sculptures murales (fresques ou bas-relief) un peu partout, dans des maisons privées et endroits publics. Je réalise des travaux de décoration extérieure et intérieure sur des chantiers d’hôtels, créations d’espaces culturels. Ici, au Togo par exemple, j’ai réalisé des fresques à Tsévié dans des résidences privées et publiques et principalement à la maison des jeunes et de la femme. À Lomé, dans plusieurs quartiers comme Baguida, Agoè, Avédji, Légbassito, pour ne citer que ceux-là. J’ai eu à réaliser des fresques en France, au Burkina, au Nigeria et j’espère en réaliser encore sous d’autres cieux. J’ai participé à des réalisations de fresques murales dans un centre culturel avec d’autres artistes togolais. Je fais des prestations d’opéra et d’autres genres musicaux à des de réception, des mariages, soirées.

 

Quelle est la formation à faire pour devenir artiste plasticienne comme vous ?

Personnellement, je n’ai fait aucune formation. J’ai appris sur le tas, puisqu’il n’y a d’ailleurs aucune école d’art au Togo, ce que je déplore. Pour être artiste plasticienne comme moi, il faut tout d’abord aimer l’art, être passionné et avoir le sens du sacrifice et de la présence pour arriver à bien assimiler les contours.

 

Quelles sont les matières utilisées généralement ?

 

Pour les fresques, c’est le ciment. Les tableaux d’art, la peinture.

 

Quelle est la réaction des hommes quand ils vous retrouvent sur un chantier ?

Surprise et curiosité. La plupart du temps, les hommes qui me trouvent en train de travailler sur les fresques sur un même chantier qu’eux, la première fois, me demandent si c’est moi-même qui les réalise. Pourtant, ils me voient séance tenante, j’éclate de rire…

Vous arrive-t-il de ne pas recevoir un marché pare ce que vous êtes femmes ?

Je ne me souviens pas n’en avoir pas eu parce que je suis une femme. Au contraire, j’en reçois plus parce que je suis femme. Les clients, la plupart du temps, sont curieux et en même temps fiers et confiants. Facilement, ils me confient leur chantier.

Quelles sont les contraintes quand on est femme et exerçant ce métier ?

Ce métier demande beaucoup d’énergie physique et morale. Physiquement, il faut noter l’inconfort. Travailler parfois sous le soleil, la pluie, le vent n’est pas si facile. Moralement, le regard de la société… D’aucuns, considère ce métier comme celui réservé qu’aux hommes. Cependant, rien n’est impossible à celui qui a la volonté et la passion dans l’âme.

 

Quelles sont vos ambitions ?

Transformer le monde avec mon art. Lui donner plus d’éclat et de couleur. Mettre de la joie dans les cœurs. Et justement, ma récompense est l’émotion positive qui se dégage des yeux de ceux qui voient mes œuvres.

 

 

Un message aux filles !

J’en ai deux :
Ne laissez personne vous convaincre de ne pas pouvoir exercer un métier qui vous plaît.
Tout vous est accessible, car il n’existe nulle part une liste qui classe de part et d’autre les métiers des hommes et des femmes.

 

 

Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU

 

 

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