La question de la place des femmes dans les médias et dans la vie publique a été au cœur d’une conférence-débat ce vendredi 21 décembre 2024 à Lomé. Sous le thème « Médias, Femmes et Élections : Pratiques et Défis », l’activité est organisée par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), l’Observatoire Togolais des Médias (OTM) et FAMEDEV. Elle s’inscrit dans le cadre du projet « Promouvoir la liberté d’expression et des médias et protéger les défenseurs des droits de l’homme au Togo », financé par l’Union Européenne.
Ce projet, qui s’étend de 2023 à 2025, vise à renforcer la liberté d’expression et à protéger les défenseurs des droits de l’homme, avec un accent particulier sur la place des femmes dans les médias. Bien que des progrès notables aient été réalisés, notamment avec la participation accrue des femmes lors des élections récentes, il reste encore beaucoup à accomplir. Lors des élections législatives d’avril 2024, par exemple, 593 femmes se sont portées candidates, représentant près de 25 % des candidatures, mais seulement 21 femmes ont été élues parmi les 113 sièges attribués. Cette faible représentation des femmes dans les institutions publiques, malgré les réformes législatives en faveur de la parité, souligne la nécessité d’une prise de conscience collective et d’actions concrètes.
La conférence a réuni des journalistes, des universitaires, des activistes des droits humains, des membres du gouvernement et des représentants d’ONG pour discuter du rôle des médias dans la couverture des élections et des défis rencontrés par les femmes en politique.
Les recommandations principales incluent le renforcement des actions de sensibilisation pour promouvoir l’acceptation des femmes dans des rôles de leadership, ainsi que l’augmentation de la formation des journalistes sur la représentation féminine. Il a également été proposé d’encourager l’implication des femmes dans les organes décisionnels en augmentant les quotas de candidatures féminines et en réduisant les obstacles financiers pour les candidates.
Fabrice Pétchezi, président de l’Observatoire Togolais des Médias, a souligné l’importance de cette conférence : « Nous avons constaté, à travers nos études et nos suivis, que les femmes sont sous-représentées dans les médias et dans les institutions. Bien que des progrès aient été réalisés, il reste encore beaucoup de travail à faire. Cette conférence vise à trouver des solutions concrètes pour corriger ce déficit et promouvoir une plus grande égalité », a-t-il précisé.
La conférence a ouvert un débat crucial sur l’égalité entre les sexes et la place des femmes dans les médias et la politique. Bien que le chemin reste semé d’embûches, la volonté de changement est clairement présente. Il revient à chacun de s’engager pour que ces recommandations se traduisent concrètement dans la vie de tous les jours.