Les préservatifs permettent d’éviter les grossesses non désirées et les Infections Sexuellement Transmissibles IST. Il en existe deux types : le préservatif masculin et celui féminin. Si le premier est prisé, le second l’est moins. Les raisons sont multiples notamment la communication autour du produit, la complexité de son utilisation…
Le préservatif féminin est moins utilisé que celui masculin appelé communément «condom ». Le constat est partagé par les organisations de la société civile qui en distribuent au cours des séances de sensibilisation.
Interrogé sur la question, Rodrigue Olympio, Chargé de communication de l’ONG FAMME (Force en Action pour le Mieux-être de la Mère et de l’Enfant) pense que le préservatif féminin est discriminé : « la propagande qui a entouré l’utilisation du préservatif masculin n’est pas la même que nous voyons avec celui féminin. Qui n’a jamais entendu parler à la télévision du slogan pincer et dérouler? Cela a permis aux populations de savoir comment utiliser le préservatif masculin. Au niveau du préservatif féminin, il n’y a rien qui a pu retenir les attentions. » a-t-il déclaré.
La défaillance au niveau de la communication est relevée également par Augustin Dokla, Président du Réseau des Associations des Personnes Vivant avec le VIH SIDA. Il ajoute d’autres aspects qui peuvent expliquer ce constat : « Souvent, les femmes n’ont pas la capacité de négocier le port de préservatif, et même de vouloir en acheter, c’est un facteur. Il y aussi la forme du préservatif même qui n’est pas esthétique selon les femmes et son port est également complexe. Je pense aussi que les hommes n’ont pas été vraiment associés à ce sujet. » a-t-il confié.
Le Partenariat de Ouagadougou appuie les pays dans la planification familiale. Daouda Idrissou, Chargé de liaison Togo, Bénin et Côte d’Ivoire de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO) constate qu’en dehors « des préservatifs féminins achetés par les projets, il n’y a pas d’autres marques sur le marché qui commercialisent ces préservatifs parce qu’ils ne sont pas rentables ».
D’autres raisons non évoquées ici peuvent expliquer le faible engouement au tour du préservatif féminin. Pour vider le stock disponible chez les organisations de la société civile, il y a donc nécessité de repenser les stratégies autour du préservatif féminin.
Eugenie GADEDJISSO TOSSOU.