Les femmes handicapées restent souvent les grandes oubliées des politiques de lutte contre les violences basées sur le genre. À l’occasion des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, AfrikElles, a organisé, le 09 décembre à Lomé, une rencontre de réflexion et de plaidoyer, avec l’objectif clair de faire entendre la voix de ces femmes trop souvent laissées dans l’ombre.
Initiée par AfrikElles en partenariat avec le ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la femme, et soutenue financièrement par le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA Togo), cette rencontre est l’une des activités de la campagne de communication média et hors média initié pour sensibiliser contre les violences faites aux femmes handicapées.
Elle a permis de relever les violences spécifiques auxquelles font face les femmes handicapées. Le thème de cette campagne, « Agir ensemble pour prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes handicapées » résume parfaitement l’urgence de la situation.
Les chiffres sont accablants : les femmes handicapées subissent des violences deux à trois fois plus que leurs homologues non handicapées. Eugenie Gadedjisso Tossou, Directrice de Publication d’AfrikElles, l’a affirmé lors de son discours : « Quand nous observons notre société, il est évident que les femmes handicapées subissent une double peine, celle de la violence et celle du silence. »
Les formes de violence auxquelles ces femmes sont exposées sont variées : violences physiques, émotionnelles, sexuelles, économiques, ainsi que des pratiques traditionnelles nuisibles comme le lévirat et le sororat. Mais ce qui rend leur situation encore plus dramatique, c’est l’isolement dans lequel elles vivent, souvent sans possibilité de dénoncer ces abus.
Il est essentiel de proposer des solutions concrètes. La rencontre a permis de poser les bases de la rédaction d’un document de plaidoyers destiné aux décideurs politiques et aux organisations de la société civile. Ce document devra permettre de mieux comprendre les besoins spécifiques des femmes handicapées et guider la mise en place de projets adaptés. Il sera aussi mis en place des mécanismes de dénonciation accessibles pour protéger ces femmes.
Cette rencontre n’était pas seulement un moment de réflexion, mais aussi un acte d’engagement pour AfrikElles. La lutte contre les violences faites aux femmes handicapées est un combat qui s’inscrit dans un processus d’inclusion sociale plus large, soutenu par une politique gouvernementale affirmée.
Ahoefa NUTSUGA