Interview : « Lorsqu’on a une âme d’entrepreneur, il est difficile de conserver un emploi salarié », Claudine K. PIETRI KOUEVI

Toutes les circonstances de la vie, les échecs comme les succès ont contribué à la femme entrepreneure bâtie qu’elle est devenue. Inspirante, discrète, gracieuse et radieuse, Claudine Kafui PIETRI KOUEVI est une entrepreneure chevronnée, cheville ouvrière des boutiques Claudia Lingerie à Lomé et des sociétés de commerce international. Sa résilience, sa soif d’excellence et son âme d’innovation sont un modèle pour toutes les femmes et filles qui peinent encore à se frayer un chemin dans la société. Claudine Kafui PIETRI KOUEVI, assistante administrative et gestion des Ressources humaines a exercé pendant une quinzaine d’années dans plusieurs entreprises en tant que salarié avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. Une expérience professionnelle unique qui lui sert aujourd’hui dans sa vie d’entrepreneure. 1er prix de la catégorie Meilleure Initiative entrepreneuriale Féminine de l’Année 2024 à la 7ème édition de Togo Top Impact grâce à ses boutiques de lingeries, Claudine Kafui s’est aussi engagée à relever ses pairs et jeunes sœurs en s’engageant dans plusieurs organisations de la société civile dont SYFA TOGO (Synergie des Femmes d’Action du Togo). Elle en est d’ailleurs la Secrétaire Générale.

Dans cette interview exclusive, à la veille de la célébration de la Saint Valentin, fête de l’amour, Claudine Kafui PIETRI KOUEVI, celle qui s’est engagée à offrir des lingeries uniques, atouts de séduction, éclaire sur son parcours, ses engagements, ses défis et sa vision entrepreneuriale. Bonne lecture !

 

Brève présentation de votre parcours professionnel

Titulaire d’un diplôme d’Assistante Administrative et de gestion des ressources humaines, option management des Entreprises, j’ai exercé pendant une quinzaine d’années environ en entreprise dans différents secteurs d’activités au Togo avant de me lancer dans l’entrepreneuriat.
Promotrice des boutiques Claudia Lingerie à Lomé, je suis également Directrice des Sociétés spécialisées dans le Commerce international (import-export) et les marchés publics.
J’ai milité dans plusieurs associations à but non lucratif nationales et internationales. Secrétaire Générale et membre active de SYFA TOGO (Synergie des Femmes d’Action du Togo).
Femme leader reconnue par le magazine DIANE en 2021.Magazine qui valorise la promotion des femmes pour l’égalité des genres.
Lauréate de la catégorie Meilleure Initiative entrepreneuriale Féminine de l’Année 2024 des grandes catégories populaires de la 7ème édition de Togo Top Impact qui contribue à célébrer des femmes et des hommes qui de par leur travail et leur dévouement impactent positivement leurs secteurs d’activités.

 

Quatre de vos qualités qui vous reviennent le plus

Religion : Amour et crainte de Dieu
Dans la société : Respectueuse et Respectable, Résiliente
Dans ma profession : Discrète, efficace, serviable, vraie et sincère
Mes goûts : Elégante, Eloquente

 

Quelle est la citation qui traduit actuellement votre état d’âme ?

En septembre 1998, Nelson Mandela avait utilisé avec sagesse cet adage pour souligner le besoin de résilience face à l’adversité : « Si nos attentes, si nos prières et nos rêves les plus chers ne se réalisent pas, alors nous devrions tous garder à l’esprit que la plus grande gloire de la vie ne consiste pas à ne jamais tomber, mais à se relever chaque fois que nous tombons« .

 

 

Vous avez été pendant de bonnes années ‘Assistante administrative’, qu’avez-vous le plus apprécié dans l’exécution de votre travail ?

L’Assistante Administrative est comme on le dit souvent, le couteau suisse de l’entreprise. Objet multifonction (couteau, tire-bouchon, ciseaux, décapsuleur, etc…), multi-générations, multi-âges, multi-activités et multi-saisons, le couteau suisse ne connait pas véritablement de limite d’utilisation. Chaque couteau suisse constitue un exemple de praticité, de compacité et de solidité. Et pour mettre en œuvre des solutions innovantes et assurer un leadership responsable et créatif, mes expériences managériales sont mes principales clés de réussite durant mes 15 années. Le cap fixé sur les atouts polyvalents avec une grande capacité d’adaptation devant chaque situation simple ou complexe, ce parcours a forgé en moi des convictions indéboulonnables sur ce que je sais et que j’aime faire avec une forte détermination.

 

La vision a besoin d’une perspective et doit être hors de portée, mais pas hors de vue.

Quel a été le déclic pour migrer de salarié à entrepreneur ?

Lorsqu’on a une âme d’entrepreneur, il est difficile de conserver un emploi salarié. Un entrepreneur a besoin de créer, de se développer et surtout de se sentir libre dans son élan. Personnellement, je voulais avoir plus d’autonomie et d’épanouissement et par la même occasion avoir plus de temps pour ma petite famille.

Les premières années, quels ont été les plus grands défis ?

L’entrepreneuriat n’est pas une voie aisée. Dans les premières années, les plus grands défis portent essentiellement sur les problèmes de financement, d’approvisionnement et surtout les problèmes de qualité. Au début, chaque nouveau jour apporte un nouveau challenge…

Qu’auriez-vous aimé savoir sur l’entrepreneuriat avant de s’y lancer ?

Au cœur du paysage économique moderne, l’entrepreneuriat est bien plus qu’une simple notion. C’est un phénomène dynamique et en constante évolution qui incarne la force motrice de l’innovation et de la création d’activités nouvelles. Me préparer suffisamment à accepter le risque et à gérer l’incertitude serait normalement mieux.

Vous avez une entreprise de lingerie, pourquoi particulièrement ce choix d’entreprise au Togo ?

« Allez là où personne n’est allée et laisser une trace d’excellence derrière vous ». Cette citation de Robin SHARMA m’inspire profondément. J’étais mue par le choix de la culture de l’excellence qui m’habitait avec la passion de faire ce que j’aime et la ferme détermination de laisser une empreinte indélébile sur mon passage. J’ai fait le choix de l’excellence en apportant ma modeste lumière à la population sur l’importance de l’utilisation d’une lingerie saine au quotidien.

 

En dehors de cette entreprise, vous offrez des services de commerce import-export et de passation de marché, dites-nous, concrètement, à quel besoin répond cette offre ?

Nos Sociétés sont spécialisées dans la fourniture et prestations de services dans l’import-export. Elles travaillent avec les structures publiques comme privées au Togo. Nous proposons des biens et services (fournitures et services dans des domaines de mobiliers de bureau, d’entretien de bureau, de matériels informatiques et autres services etc…) Nous répondons aux critères de jeunes et de femmes entrepreneurs donc éligible aussi au programme de commandes publiques mise en œuvre par le gouvernement togolais.

 

Que faut-il selon vous pour avoir de grande femme entrepreneure et investisseuse togolaise ?

– Rêver grand et voir loin
– Passer à l’action avec audace : Il faut oser. Pour que ton rêve devienne réalité, il faut passer à l’action parce que chaque micro pas que tu feras, deviendra un effet de boule de neige.
– La discipline de la vision : La force la plus puissante sur terre est la puissance de la vision.

La vision a besoin d’une perspective et doit être hors de portée, mais pas hors de vue. Il est important de comprendre que la vision consiste à voir l’avenir à partir du passé et à se tenir sur le porche du présent pour mieux voir l’avenir. J’affirme avec conviction que lorsque le but est vu, la vision nait. Notre vision n’est pas devant nous, elle est en nous.

Un message pour les jeunes femmes entrepreneures ?

Entreprendre en tant que femme est une aventure particulière. Dans un environnement économique très masculin, les femmes ont parfois du mal à trouver leur place. Leur carrière professionnelle se heurte souvent au fameux « plafond de verres ». « Rien n’est impossible tant qu’on n’a pas essayé » et surtout ne jamais abandonner « Never give up ».
Chères jeunes femmes, je vous renouvelle mon soutien avec cette citation de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. » Aller de l’avant.

Pour conclure, je tiens à dire MERCI à la Directrice Générale du Magazine AfrikElles pour cette belle opportunité que vous m’offrez au travers de cette interview.

Bon vent à AfrikElles pour que le rêve d’une société d’excellence par l’exemple des femmes modèles se concrétise effectivement.

 

 

Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU