INTERVIEW : Fatima SANT’ANNA, première et seule femme maintenancière à l’ASECNA Togo
Elle est la toute première femme à intégrer l’équipe du service de maintenance à l’ASECNA Togo (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar). Depuis 2004, Fatima SANT’ANNA épouse AGBANZO nourrit l’histoire des femmes engagées dans les métiers techniques. Mère de cinq enfants, chrétienne engagée, sa vie familiale et sa foi ne l’ont pas empêché de prouver ses capacités professionnelles et d’être dans un environnement socioprofessionnel dominé par des hommes. Avec un quotidien entre machines, électronique et famille, Mme SANT’ANNA trouve son bonheur. Notre ‘Elle de la Semaine’ s’ouvre à nous et à vous, chers lecteurs et lectrices. À travers cette interview exclusive, elle raconte son parcours et nous plonge dans son monde. Bonne lecture !
Parlez-nous de votre parcours scolaire et professionnel.
Tout a commencé après l’obtention de mon Baccalauréat deuxième partie en 2002. J’ai fait une année de prépa puis une formation de technicienne supérieure en électronique à l’École africaine de la météorologie et de l’Aviation Civile (EAMAC) au Niger. J’ai donc reçu mon diplôme en 2003 et je suis rentrée dans mon pays, le Togo. Avant d’intégrer l’ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar), j’ai travaillé au sein de la SBEE (Société Béninoise d’Électricité) dans le département informatique puis avec un consultant pour un projet externe de développement qui devrait modifier les systèmes de gestion informatique de la Société nationale des eaux du Bénin et de Société Béninoise d’Énergie Électrique. Je suis revenue en juillet 2004 à Lomé pour ma prise de service à l’ASECNA Togo.
La seule femme en maintenance à l’ASECNA Togo, comment êtes-vous arrivée là ?
Je dirais que j’ai eu la grâce d’être très tôt en contact avec l’ASECNA, car mon père était instructeur CA (contrôle aérien) à EAMAC. Aussi, je me suis intéressée à l’informatique et mes proches n’ont pas hésité à me soutenir et à m’offrir des opportunités d’exceller et de réussir.
Qu’est-ce qui a motivé le choix de ce domaine ?
En réalité, j’étais plus dans le dépannage télé et radio. Le montage des circuits électroniques me plaisait. J’avais fait un stage pratique au lycée technique Kalmharo à Niamey avec un ingénieur en informatique Robotique Japonais, M. Hiroki SHiRAKAWA du 25 juin au 27 juillet 2001. J’y avais beaucoup apprécié l’automatisation, la construction de robot, de minivoitures télécommandées. C’est après cette formidable expérience que j’ai viré vers la maintenance.
En quoi consiste votre travail à l’ASECNA?
Je suis à l’ASECNA au département CNS qui comprend les trois services essentiels à la Navigation Aérienne que sont la Communication, la Navigation et la Surveillance. Mon travail ici consiste à la supervision d’équipement technique, à l’entretien de ces équipements et au dépannage en cas de panne. Nous sommes appelés à intervenir sur le vol et d’autres choses que je m’abstiens de dire ici.
Comment arrivez-vous à vous épanouir professionnellement parmi les hommes?
L’ASECNA est une famille. Et le département maintenance, une équipe. Nous travaillons main dans la main pour la sécurité des vols. Il n’est pas question de religion, d’ethnie ni de sexe. D’ailleurs avec mes collègues, qui ne sont que des hommes, j’ai de très bonnes relations.
Votre message à la jeune fille togolaise.
Mon message essentiellement pour les jeunes filles est qu’elles se concentrent sur leurs études et formations. Je les invite à embrasser le travail de maintenance sans hésiter. Aussi, je veux rappeler à tous qu’on peut réussir professionnellement et avoir une vie de famille épanouie. J’en suis la preuve.
Propos recueillis par Espoir TAWI