L’association AfrikElles Act et l’association Together ont célébré en différé, ce samedi 18 octobre 2025, la Journée internationale de la femme rurale avec les femmes du canton de Bogou, dans la commune de Tandjouaré 1. L’activité a pris la forme d’une sensibilisation sur le cancer du sein, autour du thème : « Dépistage précoce, espoir en force : mobilisons les femmes rurales contre le cancer du sein ». Près de 200 femmes ont été sensibilisées et ont appris les gestes d’autopalpation des seins.
Le cancer du sein, première cause de mortalité par cancer chez la femme, touche chaque année des milliers de femmes. Pourtant, détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans plus de 90 % des cas. Dans les zones rurales, les inégalités d’accès à l’information, au dépistage et aux soins restent préoccupantes. Beaucoup de femmes ignorent encore les signes précoces de la maladie et ne maîtrisent pas les gestes d’auto-examen.

C’est pour répondre à cette urgence qu’AfrikElles Act et Together ont initié cette campagne de proximité, visant à informer, éduquer et mobiliser les femmes rurales autour de la prévention du cancer du sein.
Deux agents de santé, une sage-femme et un infirmier de la localité dépêchés par le ministère de la Santé, ont animé des sessions d’éducation sanitaire axées sur l’importance du dépistage précoce, les gestes d’auto-examen, les facteurs de risque et les possibilités de prise en charge.

Pour les organisateurs, cette action s’inscrit dans une volonté de rendre la prévention accessible à toutes, sans distinction de lieu ou de statut. « Sensibiliser les femmes rurales, c’est aussi leur donner le pouvoir de sauver leur propre vie. La lutte contre le cancer du sein doit être inclusive », a souligné Eugénie Gadedjisso-Tossou, présidente d’AfrikElles Act.


Des témoignages poignants, des échanges interactifs et des démonstrations pratiques ont rythmé la journée, avec pour objectif de briser les tabous et lever le voile sur une maladie qui touche de nombreuses femmes : le cancer du sein.
« Avant, nous n’avions pas d’informations sur les signes du cancer du sein. Grâce à cette sensibilisation, nous savons désormais pratiquer l’autopalpation et nous orienter vers les centres de santé », a témoigné Yome Talata, femme rurale de Bogou et membre de l’association Together.


La rencontre s’est conclue par un appel collectif à la mobilisation des autorités, des partenaires et de toute la communauté afin d’intensifier les actions de sensibilisation, notamment en direction des femmes vivant dans des zones reculées. Les participantes ont également plaidé pour l’instauration d’un dépistage gratuit du cancer du sein et du col de l’utérus.
Nadège ADIKI



