PIERCING DU NEZ : considérations religieuses et traditionnelles
Le piercing est une pratique qui consiste à percer une partie du corps pour y mettre un bijou. Le piercing de la narine est pratiqué souvent en Inde, au Pakistan, au Bangladesh et au Népal et plus généralement en Asie du Sud. Il est devenu une pratique faite un peu partout dans le monde et a une signification selon les religions et les traditions.
Le perçage de la narine en Inde daterait du XVI ème siècle et aurait initialement été utilisé pour célébrer Parvati, la déesse du mariage. Aujourd’hui, ce piercing est encore très populaire en Inde et constitue l’un des incontournables de la parure de la fiancée lors du mariage. Les piercings sont également considérés en Inde comme une marque de beauté en général et le piercing du nez souligne en particulier le niveau de richesse de celle qui le porte.
Aujourd’hui, cette pratique est répandue un peu partout dans le monde. La rédaction de Afrikelles s’est intéressée au sujet et a recueilli des avis. Azia Adiza, musulmane de tradition, la quarantaine explique : « en Islam, le perçage du nez fait partie des ornements de la femme. Tout comme les boucles d’oreilles, les chaînes, les bracelets, les perles… La religion autorise la femme à utiliser tous ces outils pour s’embellir », a-t-elle fait savoir. Da Adzo, quant à elle, remonte dans l’histoire : « cette pratique est réalisée auparavant aux esclaves et après aux princes. C’est pourquoi dans certaines églises, elle est attribuée à l’esclavage, et les fidèles ne portent pas d’ornements ».
Emefa, apprécie le piercing du nez mais elle n’en a pas fait : « moi, j’aime le piercing du nez, mais la position de mes parents qui sont chrétiens et les réactions de la société m’ont découragée. Sinon j’aime bien cela et si un jour ma fille décidait de le faire, je ne verrai pas d’inconvénient ». Rodolphe fait partie des personnes qui trouvent mal le piercing du nez : « les femmes qui le font sont considérées comme des traînées et la religion chrétienne ne l’autorise pas aussi. J’éduquerai mes filles afin qu’elles ne s’adonnent pas à ces choses ».
Parfait rejoint Rodolphe : « je ne vois pas ça d’un bel œil, je peux admettre pour les oreilles, mais le nez, c’est extravagant, c’est se singulariser. Cette pratique n’est pas en vogue et est découragée dans l’église » a-t-il conclu.
Si la décision de faire un piercing du nez est personnelle, il faut toutefois se préparer au jugement positif ou au regard désapprobateur de la famille, de l’entourage ou du milieu professionnel sans oublier aussi que le piercing peut engendrer des conséquences néfastes (la cicatrice hypertrophique et les chéloïdes)s’il n’est pas réalisé par un professionnel.
Farrida Ouro-Adoï