Le cancer du sein est une épreuve qui confronte des milliers de femmes à la fragilité de la vie. Ce mardi 21 octobre 2025 à Lomé, journée marquée par la marche rose au Togo, la parole a été donnée à W. Mélanie, preuve vivante qu’on peut surmonter cette maladie. Son récit, de la découverte du nodule à la lourdeur du traitement, rappelle l’importance vitale du dépistage précoce. À travers son expérience, elle souligne que la vigilance reste la meilleure alliée face à ce mal.
Tout bascule en 2014. Alors qu’elle se sentait bien, W. Mélanie découvre elle-même un petit nodule dans son sein droit. Grâce aux campagnes de sensibilisation qu’elle avait suivies, son réflexe est immédiat : consulter. Après une mammographie, le diagnostic tombe : la boule est cancéreuse. « J’ai été très inquiète, surtout après qu’ils ont enlevé le nodule et confirmé qu’il était méchant, alarmant », confie-t-elle.
La chimiothérapie devient alors inévitable. Un mot qui, pour beaucoup, est synonyme de combat ultime. Elle subit six séances. Mais son épreuve n’était pas uniquement médicale. Le véritable coup dur est financier. « J’étais complètement démoralisée, à cause des moyens. J’avais épuisé toutes mes économies », raconte-t-elle. Le traitement, qui a duré près de deux ans, lui a coûté son emploi et a même sollicité les ressources de sa famille. « J’ai même perdu mon boulot. C’est un vrai traumatisme. Jusqu’à aujourd’hui, financièrement, je suis à terre. »
Aujourd’hui, l’issue est positive. Grâce à des contrôles réguliers, elle est en rémission. Les examens sont désormais semestriels. « Ils m’ont rassurée que ça va mieux, mais il est crucial de continuer les contrôles car le cancer peut revenir à tout moment », explique-t-elle. La vigilance est devenue sa norme de vie.
De son expérience, Mélanie lance un message à toutes les femmes. Elle veut déconstruire le mythe d’une maladie incurable et terrifiante : « Ce n’est pas une maladie telle que les gens la perçoivent. Il suffit de faire le dépistage tôt. Si on découvre le cancer à temps, le traitement est plus simple, et la prise en charge aussi. » Elle interpelle également les décideurs face au coût élevé du traitement : « Je supplie qu’on revoie la prise en charge du cancer. Si on pouvait subventionner cette maladie, ou au moins en réduire le coût, ce serait un grand soulagement pour les malades », a-t-elle proposé.
Le témoignage de Walla Mélanie est celui d’une survivante, mais aussi d’une messagère. Son parcours rappelle que la lutte contre le cancer ne se gagne pas seule, mais avec la vigilance, la solidarité et surtout, le dépistage précoce.
Nadège ADIKI



