SOCIÉTÉ : Le Bénin renforce son arsenal de répression des violences faites aux femmes
La répression des infractions commises en raison du genre au Bénin prend une autre tournure. Le gouvernement de Patrice Talon prend les taureaux par les cornes après les récents événements de violences faites aux femmes enregistrées en République du Bénin. Un projet de loi est sur la table des députés.
Le chef d’Etat béninois Patrice TALON a tenu ce jeudi 23 septembre 2021 une séance avec les députés. Il s’est agi de débattre de la proposition de loi portant mesures spéciales de répression des infractions commises en raison du genre et de protection de la femme en République du Bénin. Une nouvelle catégorie d’infractions est créée et est dénommée « Infractions à raison du genre ».
Les infractions à raison du genre se définissent comme étant les Infractions pour la commission desquelles le sexe de la victime est la considération essentielle. Sont rangées dans cette catégorie d’infractions : le harcèlement sexuel, le viol, l’interruption forcée de grossesse et les mutilations génitales féminines. « Je voudrais vous rassurer que si cette loi est votée, nous combattrons les infractions liées au genre avec autant de rigueur que nous combattons déjà la corruption et la mauvaise gouvernance dans notre pays. Les violences faites aux femmes et aux personnes vulnérables sont un fléau qu’il nous faut bannir. » a déclaré le Président TALON.
L’une des innovations de ce projet de loi est l’attribution de la répression des infractions liées au genre à la Cour de Répression des Infractions et du Terrorisme (CRIET). Elle sera désormais compétente pour réprimer les infractions commises à raison du genre.
Sybille HOUETON OGOUA, juriste de formation et coordinatrice du comité femme de Amnesty International salue cette initiative du gouvernement et espère que tous les autres textes qui existent et encadrent les violences basées sur le genre seront tout autant appliqués avec rigueur pour le bien de tous. Il faut par ailleurs, « briser les liens des stéréotypes liés au genre sous toutes ses formes, ce n’est pas facile dans un pays patriarcal mais la lutte continue » a-t-elle conclu.
Le vote donc de ce projet de loi est très attendu au niveau des acteurs intervenants dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Jessica ABRAHAM GAUTHE