INTERVIEW : « QUAND LA FEMME RIT C’EST LA NATION QUI RIT » Gbadamassi Yaya
Pour une première fois, le public togolais sera servi de l’humour 100% féminin. Une dizaine de jeunes femmes artistes humoristes seront sur scène ce samedi 12 Mars 2022 à Lomé. L’initiative est portée par Gbadas Productions et ses partenaires. Il est rare de voir des femmes dans l’art de l’humour au Togo. « Halou Wonga » expression Kabyè qui signifie en français « le rire de la femme » veut faire découvrir ces femmes au public togolais. Dans cet entretien exclusif, Agbleta Kokou, connu sous le nom de Gbadamassi Yaya, artiste humoriste, promoteur culturel parle de l’évènement et des projets parallèles.
Afrikelles : Un évènement humour uniquement avec des femmes humoristes, qu’est-ce qui a motivé l’organisation d’un tel événement ?
Gbadamassi : Les femmes sont pratiquement absentes dans l’art de l’humour. Pourtant, nous avons constaté qu’il y a des jeunes femmes qui se débrouillent très bien, qui sont talentueuses mais qui n’ont pas d’espace pour s’exprimer et se jauger. Nous avons donc souhaité créer cet évènement pour permettre à ces femmes de s’épanouir à travers leur art. Ce sera également un cadre pour promouvoir la pratique de ce genre de théâtre de la femme togolaise. Et puis, avec cette crise sanitaire mondiale, nous souhaitons faire rire les populations, précisément nos mères. Quand la femme rit, c’est la nation qui rit, quand la femme est contente c’est la maison, le quartier, le village, la ville, le pays, le continent et c’est toute la terre entière et ses occupants qui sont joyeux.
Afrikelles : Qui sont ces femmes qui seront sur scène ?
Gbadamassi : Pour ce premier exercice, elles seront plus d’une dizaine à être sur scène. Ce sont des jeunes femmes, certaines sont très bien connues de la scène, elles viennent de différentes écoles d’humour. Il s’agit notamment de Abiré, Rhoutia, Essenam, Akofa, Carole, Mamanpi, Victoire, Fayrouz, Zila, Maximilien Elza et Essohanam. Vous pouvez d’ores et déjà les connaitre en faisant un tour sur leurs comptes sociaux.
Afrikelles : Quelles sont les thématiques qui seront abordées au cours de cet événement ? féminin ?
Gbadamassi : Il y a divers thèmes qui seront abordés au cours de cet évènement. Commençons par l’actualité : la journée internationale des droits de la femme. Puisque cet évènement s’organise dans le cadre de cette journée, c’est tout naturel qu’elles aient à aborder ce thème avec humour bien sûr. On ne peut pas parler de la femme sans l’amour ! La femme en général n’aiment pas l’injustice. Elles vont nous raconter des histoires qui vont éveiller l’attention de tous. D’autres thèmes comme la cuisine, le Corona virus, le mariage etc. seront également abordés.
Afrikelles : Après cet événement, que deviendront ces femmes ?
Gbadamassi : ce spectacle constitue le début d’une longue aventure pour toutes ces femmes. Déjà, nous allons envoyer les meilleures d’entre elles à des festivals d’humour à l’international. Aussi et surtout, nous avons en projet, la création d’un fonds de soutien, de promotion des projets, de recherches et de créations de spectacle. Cela permettra évidemment à ces femmes de consacrer leur énergie à l’humour.
Afrikelles : Que faire pour que la femme humoriste vive pleinement de son art ?
Gbadamassi :
Je pense qu’on peut faire beaucoup pour celles qui ont choisi l’art et plus précisément l’humour. Il faut avant tout, leur offrir des scènes comme ce que nous ferons le 12 Mars prochain. Si à ce spectacle, le public répond massivement, je pense qu’elles seront plus que motivées et les entrepreneurs culturels se tourneront vers elles. Elles ont besoin d’outils de travail. Aujourd’hui à l’ère du numérique, elles ont l’obligation de faire de petite vidéo, d’alimenter leurs comptes sociaux. Pour cela, elles ont besoin de bons appareils (téléphones, tablettes.) Au-delà de tout cela, il faut leur accorder votre confiance, elles ont besoin de vos soutiens pour aller loin !
Afrikelles: Kokou Agbletta, merci et plein succès au projet « Halou wonga »!
Gbadamassi: Merci à vous.
Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU