En Afrique du Sud, les hommes peuvent porter désormais, le nom de famille de leur épouse. La Cour constitutionnelle a statué dans un arrêt rendu ce jeudi 10 septembre 2025. Un droit jusqu’alors réservé exclusivement aux femmes, selon une législation datant de l’apartheid.
La juge Leona Theron, qui a rédigé la décision, a estimé que cette disposition de la loi de 1992 sur l’enregistrement des naissances et des décès était à la fois inconstitutionnelle et discriminatoire. Elle a souligné que cette règle « renforce les normes patriarcales en matière de genre ». Le Parlement dispose désormais de deux ans pour mettre le texte en conformité avec la Constitution.
Cette décision fait suite à une plainte déposée par deux couples : l’un souhaitait transmettre le nom de famille de la mère en hommage à ses parents, l’autre désirait adopter un nom doublement composé, relié par un trait d’union, une pratique courante dans de nombreux pays occidentaux. Jusqu’à présent, les hommes devaient faire une demande exceptionnelle auprès du ministère de l’Intérieur, sans garantie de réponse favorable.
Si cette décision est largement saluée comme une avancée progressiste et égalitaire, elle n’a pas manqué de susciter des débats. Sur les réseaux sociaux, certains internautes dénoncent une atteinte aux traditions culturelles sud-africaines, accusant même la justice de vouloir « détruire les valeurs communautaires africaines ».
Cependant, au-delà des controverses, cet arrêt s’inscrit dans la continuité de l’engagement de l’Afrique du Sud en faveur des droits civiques. Déjà pionnière sur le continent avec la légalisation du mariage homosexuel en 2006, la nation arc-en-ciel confirme une fois encore sa volonté de faire évoluer les normes sociales et familiales vers davantage d’inclusion et d’égalité.
Nadège ADIKI