Trois (3) organisations notamment le Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des Femmes et des Enfants CIAF/Togo, Togoverein et la Ligue Togolaise des Droits de la Femme (LTDF) ont célébré ce 06 février 2023, la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. C’était à travers une conférence meublée de débats suivis d’une phase de démonstrations pratiques des différentes formes de mutilations existantes en Afrique.
Au Togo depuis 1998, la loi N 98-016 portant interdiction des mutilations génitales féminines au Togo punit d’une peine de prison et d’amende toutes les formes de mutilations génitales féminines, l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes des fillettes, des jeunes filles ou des femmes, puisqu’elles sont une forme de violences faites aux femmes. Si aujourd’hui, le Togo peut se réjouir de la baisse de la pratique, il faut tout de même relever, qu’elle se poursuit de la plus belle des manières avec de stratégies variées. Ces aspects sont ressortis au cours de la conférence débat.
Associer les hommes dans la lutte est une nécessité selon les 3 organisations. D’ailleurs, le thème international de cette journée est « Partenariats avec les hommes et les garçons pour transformer les normes sociales et de genre afin de mettre un terme aux mutilations génitales féminines ». « Malgré les interventions, malgré toutes les stratégies utilisées, les MGF persistent. C’est pourquoi, on a dit, il faut maintenant avoir recours aux hommes et aux garçons, qui vont aider les femmes. Nous retenons pour cette journée, que l’excision n’est pas qu’une question de femmes, mais plutôt de santé publique, de violation des droits humains, de violences basées sur le genre et un obstacle au développement holistique de notre pays », a déclaré la Présidente du CIAF/Togo et de la LTDF Assibi Napoe.
Présents à la conférence débat, les chefs traditionnels du grand Lomé, ont renouvelé leur engagement à continuer par lutter contre la pratique. Ils ont d’ailleurs proposé que les MGF soient reconnues comme des crimes. « Enlever un organe humain est un crime. Il faut donc considérer les MGF comme des crimes. Cela pourra dissuader mieux » ,a affirmé Togbui Dzidzoli Mawuto Détu X, chef canton de Djidjolé.
Les communautés qui les pratiquent évoquent la tradition et la religion ou considèrent que les MGF sont une garantie de virginité et de fidélité.Pourtant, les conséquences sont multiples et cruelles.