Journée Mondiale de la Télévision : la caméra, pas qu’une affaire d’Hommes ; à la rencontre de 3 cadreuses
Les cadreurs connus généralement sous le nom de cameramen font partie intégrante d’une équipe de Télévision. Généralement absents des téléviseurs, ils sont pourtant un moteur incontournable de ce média. Longtemps, ce métier était réservé aux hommes. D’ailleurs, le nom utilisé pour les désigner « cameraman » (homme de caméra) démontre combien les postes de cadreurs étaient occupés par les hommes. Le monde célèbre chaque 21 Novembre, la journée mondiale de la télévision. Votre média Afrikelles pour cette édition a décidé de faire un zoom sur 3 femmes cadreuses de 3 pays : Côte-d’Ivoire, Togo Et Burundi.
1- Affoué Carine KASSI
Journaliste de formation, Affoué Carine KASSI, 30 ans, s’est formée sur le terrain en tant que Journaliste Reporter d’Image JRI. « En tant que journaliste simple, j’avais droit à des images qui ne me convenaient pas » nous confie-t-elle. Amoureuse d’un travail parfait et bien peaufiné, mais aussi et surtout son amour aux appareils photographiques, l’ont vite amenée à l’école de la caméra.
J’adore dénoncer les abus de pouvoir, les méchancetés et les injustices. Imaginez donc comment je m’éclate sur le terrain.
La cadreuse de la Nouvelle Chaîne Ivoirienne NCI Caméra au poing sur un lieu de reportage ou un plateau de tournage affiche toujours une sérénité : « parfois certaines personnes tentent de m’intimider parce que je suis une femme et surtout pas grande de taille. Malheureusement pour eux, ils tombent sur un bout de fer et à la fin, ils se rallient et tout se passe bien » raconte-t-elle avec humour.
À travers son métier, celle qui est plus connue sous le nom de Carine Kassi rétablit la vérité et la justice. « J’adore dénoncer les abus de pouvoir, les méchancetés et les injustices. Imaginez donc comment je m’éclate sur le terrain. » Femme de terrain et d’action, Affoué Carine Kassi en dehors de la télévision aime capturer des images d’animaux, de dame nature. Elle est également présente sur des événements tels que les mariages, les baptêmes…
2- Adjo Vessou
T-shirt ou chemise sur un pantalon jean ou slim avec des chaussures baskets, voilà comment vous rencontrerez Adjo Vessou sur le terrain. La cadreuse de New World Télévision, un média basé à Lomé, la capitale togolaise est une passionnée de la caméra. Dès son enfance, elle s’est orientée vers ce métier en jouant à la « caméraman » des événements avec des appareils téléphones. En grandissant, elle s’est intéressée au métier et s’est donné les moyens de l’exercer. Adjo Vessou est souvent déployée sur les terrains de reportages et quelques fois tourne des émissions.
Dans son pays le Togo, elles sont peu de femmes à exercer ce métier. Cela lui vaut des encouragements sur les terrains de reportages : « je me sens à l’aise sur le terrain de reportage puisque je reçois des encouragements des personnes que je rencontre, particulièrement des hommes qu’ils exercent ou pas le métier. » a-t-elle déclaré.
3- Divine Kwizera
Elle sert de modèle au Burundi son pays natal. Divine Kwizera, journaliste et cadreuse a démarré ce métier depuis 2013. Elle y est allée d’abord par curiosité ensuite pour briser le tabou sur le métier : « j‘ai voulu tester si une femme/fille pouvait entrer dans cet univers purement masculin et porter toute la journée une caméra, un trépied et les autres accessoires. Je m’y suis glissée et ai réussi à m’y intégrer parfaitement » confie-t-elle.
Son courage et l’amour pour son métier lui permettent d’être sollicitée ici et là surtout par des organisations de femmes. Quelques fois, ces femmes cadreuses sont obligées de rester debout pour une longue période avec le poids de leur matériel de travail. Tout ceci est adouci par « l’intérêt que je porte pour ce métier » rassure Divine Kwizera qui est plutôt focalisée sur le résultat. Journaliste indépendante, Divine collabore sur de grands événements notamment le Tour du Rwanda Cyclisme en 2019 et 2020.
En attendant de retrouver plus de femmes dans ce métier, celles qui existent déjà font leurs preuves et méritent soutiens et encouragements.
Eugenie GADEDJISSO TOSSOU