ENTREPRENEURIAT : Des candidates pour une immigration irrégulière ou à risques bénéficient d’un accompagnement de CERDI
Parmi les 20 bénéficiaires de cet accompagnement, le cas des 10 filles retiennent notre attention. Elles envisageaient de quitter le territoire togolais pour aller chercher un fonds de commerce dans les pays voisins. Soucieux de l’autonomisation économique des jeunes filles, CERDI, grâce à un appui financier de l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) sur un fonds du Département d’Etat américain, entame un processus d’accompagnement pour 10 jeunes filles venues de diverses localités du Togo.
A 22 ans, Julienne (nom d’emprunt) a arrêté les études alors qu’elle était en classe de 1ère faute de moyens financiers. Depuis 6 ans, elle se ronge dans l’oisiveté. Elle s’est résolue dernièrement à rejoindre Cotonou qui est à une centaine de kilomètres de sa ville natale. Les bonnes volontés qui ont promis lui remettre les sous pour le transport n’ont pas encore tenu promesse avant qu’elle ne soit informée du projet « Appui à l’engagement de la diaspora pour promouvoir la réinsertion et la réintégration économique des jeunes au Togo » du Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International (CERDI). Elle n’a donc pas hésité à postuler. « Avant, je ne faisais rien comme activité. Je réfléchissais pour regagner le Bénin afin de faire un job et trouver quelque chose pour le commerce », nous a-t-elle confié.
Une autre fille confie qu’après une formation en gestion d’activité génératrice de revenues dont elle a bénéficié avec les autres jeunes, elle est rentrée avec pleins d’idées. « Avec l’argent qu’on nous a fourni, j’ai pu démarrer mon commerce d’alimentation générale. Avant dans le quartier, il faut aller obligatoirement au marché avant d’acheter par exemple du riz, de la tomate, des biscuits. Mais maintenant, ils viennent acheter chez moi » nous a confié la désormais gérante.
Elle se dit confiante et reconnaissante : « Je remercie vraiment les partenaires notamment l’OIM, CERDI et leurs collaborateurs. Je remercie toutes les personnes qui ont mis la main dedans et j’espère pouvoir aussi aider les autres jeunes à ne pas tomber dans le même problème que moi. » a-t-elle conclu.
Une autre a démarré le commerce de vente des fournitures scolaires. Celle-ci vendait de la bouillie devant sa maison. Elle s’est lancée avec un crédit de 25 000 francs CFA. Si elle arrive avec ce commerce à se nourrir, elle a des difficultés à épargner et à agrandir son projet. La première partie du financement reçu, elle n’a pas perdu du temps, elle installe un commerce de vente de fournitures scolaires. Son ambition, agrandir encore son commerce : « Je compte ouvrir un compte dans une microfinance, épargner les bénéfices et après acheter d’autres choses pour élargir mon commerce » a-t-elle déclaré.
Ce fonds de commerce est un soulagement pour ces jeunes filles. « C’est une grâce pour elle de bénéficier de ces fonds. Elle se débrouillait avant pour survivre, mais depuis qu’elle a commencé ce commerce, quand tu la vois, tu sens une joie. Ma prière, c’est que ce qu’elle a commencé devienne quelque chose de très grand », a souhaité une sœur ainée d’une des bénéficiaires.
Pour s’assurer de l’effectivité des activités des bénéficiaires, les premiers responsables du CERDI ont effectué une descente sur le terrain, dans les différents lieux de résidence de ces derniers du 23 au 30 juillet 2022. « Le projet a vraiment répondu aux besoins de notre cible, il a aussi contribué au changement de statut de ces jeunes, autrefois sans travail. Avec ce projet, eux tous se voient chanceux et pleins d’avenir dans leurs différents milieux », a confié Adjowavi Sélom Edwige DJISSENOU épouse BADABADI, coordinatrice du projet.
Pour la prochaine étape, l’équipe promet de poursuivre le suivi de ces jeunes pour apprécier l’impact du projet sur leur vie et garantir la sauvegarde des acquis et le partage des bonnes pratiques.
Rappelons que l’exécution de ce projet par le CERDI est possible grâce à l’appui financier de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) avec un fonds du Département d’Etat américain et la collaboration du Guichet Diaspora, du ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation (MASPFA) Togo, de la Direction des togolais de l’extérieur et de l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE).