Dossier : ces gadgets sexuels féminins dont on parle moins mais en vogue
L’épanouissement sexuel de la femme aujourd’hui se discute, il n’y a plus de tabous. Si longtemps, cela se fait avec un partenaire, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Des gadgets appelés « sex-toys » sont utilisés par la femme pour se masturber ou par le couple en renfort. Les sex-toys ne se vendent pas comme du pain dans les boutiques de quartier. Cela nécessite beaucoup de discrétion du vendeur, mais aussi de l’acheteur. Les réseaux sociaux facilitent les transactions. Parmi les utilisatrices, y figurent des profils diversifiés et les raisons variées. Si certaines sont conscientes du danger que représente leur utilisation, elles n’en sont pas moins découragées.
Les transactions
La femme peut aujourd’hui se faire plaisir tout seul dans sa chambre grâce à des sex-toys. Quelles que soient les envies et les tailles ou la couleur souhaitée, celle-ci dispose de tout un arsenal pour son plaisir. Le rabbit, le godemichet, le vibromasseur ou encore le gode perlé sont entre autres objets sexuels de femmes utilisés pour assouvir ses désirs. Pour les avoir, il faut soit faire des commandes en ligne ou aller dans des boutiques de lingeries. L’autre approche, c’est des messages de vendeurs dans les boites de messageries individuellement. « Bonjour, bienvenues au paradis de la femme. Des jouets intimes discrets pour plus de sensation, d’autre saveur », voilà un exemple de message envoyé par une vendeuse à une potentielle cliente sur l’application Messenger. Selon ce que Jeanne (nom d’emprunt pour la vendeuse) nous explique, l’approche messagerie permet de rassurer la femme derrière les écrans qui pourra facilement passer de commande et être livrée sans qu’elle ne soit confrontée aux regards soit du vendeur, soit du livreur. Pour Jeanne, ces jouets sont des trucs naturels pour « le bien de nous les femmes » . Les jouets coûtent à partir de sept mille (7 000) francs CFA et vont jusqu’à soixante mille (60 000) francs CFA. Jeanne nous explique que ses clientes sont de différentes classes sociales, de statuts différents et d’âges variés: « il n’y a pas de distinction d’âge, ni de statut. Tu peux avoir un mari, si tu es souvent insatisfaite ou que tu as envie de tenter d’autres saveurs, tu peux utiliser ces jouets comme tu veux à l’avantage de choisir la taille que tu souhaites », nous a-t-elle confié.
Les utilisatrices: profils diversifiés
Akoua,ingénieure documentaire, la trentaine utilise les sex-toys en compléments : « je les utilise souvent pour me masturber. Tout a commencé quand mon partenaire ne me satisfaisait pas bien. J’étais obligée de faire semblant parce qu’une fois, j’en ai parlé avec lui, mais il l’a mal pris et après, je me masturbais pour assouvir mes désirs». Elle les range dans un tiroir de sa coiffeuse afin de le cacher à son partenaire. Adèle a eu l’adhésion de son époux, sauf qu’elle ne l’utilise qu’en présence de son mari : « arrivé à un moment dans notre couple, sexuellement, ça n’allait pas, trop de monotonie et on a décidé de pimenter un peu. Ça nous arrive de temps en temps de les utiliser au cours de nos ébats sexuels, mais pas individuellement»,confie la maman au foyer. Régina autre a eu l’adhésion de son mari, et même plus : « j’ai commencé par utiliser les sex-toys un an après que mon partenaire ait quitté le pays pour l’étranger. Je me masturbais juste, mais un jour, on discutait et il m’a dit que ça ne lui gênerait pas si j’utilisais les sex-toys, qu’il préférerait même que je les utilise que de le tromper. Lui-même a fait le choix des gadgets en ligne en fonction de mes goûts et me les a achetés», affirme -t-elle. La jeune femme de 27 ans se fait plaisir avec ces objets jusqu’au retour de son partenaire. Elle sera confrontée à ce qu’elle appelle un problème surtout avec les codes : « mon vagin n’était pas serré quand mon partenaire était de retour. C’est comme si pendant un an et demi, je continuais à avoir des rapports sexuels. Ce qui m’a gênée mais heureusement pas mon partenaire», conclut-elle toute soulagée.
Le revers de la médaille
De ces problèmes soulevés par Régina, les utilisatrices de sex-toys en rencontrent souvent. Des malaises gynécologiques, mais aussi des infections. Docteure Pamela Allavo, médecin généraliste explique : « Lorsqu’une femme utilise les sex-toys, il y a un plaisir qu’elle obtient et qui pourra être différent de celui avec un partenaire. Elle deviendra donc dépendante de ces objets et cela va entraîner un repli sur elle-même et des incompréhensions dans le couple » affirme-t-elle. La Co-coordinatrice des « zopitaux et moi » explique qu’en-dehors de l’aspect psychologique, la partie intime de la femme peut en prendre un coup. « La femme peut faire une allergie aux matières de fabrications de ces objets. Par exemple, le polystyrène ou le latex peut amener la femme à faire une allergie au niveau de sa partie intime. Le plus grave, c’est la présence de corps étranger à l’intérieur de la femme. Les boules de geisha par exemple dans le vagin procurent du plaisir, mais elle peut se bloquer à l’intérieur de la femme faisant le nid justement aux infections », a-t-elle conclu.
L’épanouissement sexuel de la femme est important. Chaque femme, par maîtrise de son corps sait ce qui lui permet d’être sexuellement épanouie. Cela ne doit en aucun cas, prendre le dessus sur la santé mentale et physique.
Eugenie GADEDJISSO TOSSOU