Sport : les arts martiaux, une nécessité pour la femme
Sport de combats, de plus en plus pratiqué dans le monde, l’art martial est aussi une discipline morale, pratiquée à l’origine uniquement par les guerriers et les gardes royaux, ce qui lui vaut le nom « art de guerre ». Il s’élargira avec le temps aux civils et deviendra un sport. Sport qui n’exclut pas les femmes.
En Afrique, très peu de femmes pratiquent les arts martiaux comme sport. Les raisons se trouvent sans nulle doutes dans nos conceptions culturelles africaines. La société pense que ce sport n’est réservé qu’aux hommes. Du coup, les familles ne permettent pas aux filles de le pratiquer pourtant les arts martiaux peuvent permettre à celles-ci de se protéger et de se défendre face aux violences de tous genres qu’elles subissent. Charles KOUTOWOU, coach en Karaté et cinéaste, responsable de Infinité Karaté Club le dit si bien « en réalité les femmes ont plus besoin de ce sport vu que c’est un art qui permet de se protéger et de protéger les autres, de tenir physiquement devant le plus fort.»
En dehors de l’auto défense, les arts martiaux aident l’individu à mieux s’orienter et à se positionner dans la vie. L’autodéfense, la maîtrise de soi, la confiance en soi ; la persévérance, la discipline, la rigueur, l’esprit d’équipe, la culture de l’excellence, l’équilibre mental et physique, sont quelques atouts de ce sport.
La technique enseignée ne varie pas en fonction du sexe. Les femmes suivent exactement les mêmes entraînements que les hommes et de la même manière, ce qui confirme l’universalité de ce sport. Les femmes peuvent donc choisir en fonction de leur goût le karaté, le judo, le taekwondo… Micheline Akoko ATAYI-AMATE, est un fan de ce sport. Ceinture noire 1er DAN, compétitrice et évoluant dans l’équipe nationale feu Togo, elle s’intéresse au Karaté : « grâce à lui je suis plus rigoureuse, persévérante, disciplinée, et ponctuelle. C’est un sport qui inculque beaucoup de valeurs et qualités » a-t-elle confié.
Le coach Charles KOUTOWOU a vu des vies transformées grâce à ce sport. « Parmi celles que j’ai eues à former, certaines ont décroché la médaille d’or nationale et sous-régionale ; et dans leurs habitudes beaucoup de choses ont changé, comme l’image de soi, elles ont plus confiance en elles, se respectent mutuellement, elles n’ont plus peur devant l’adversité. Car la philosophie de ce sport les a préparées aux difficultés de la vie. »
Une sensibilisation accrue autour de ce sport sera un avantage dans le processus d’autonomisation de la femme et dans la lutte contre les agressions qu’elles subissent.
Sylvie OUEDRAOGO