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TOGOCOM – FORFAIT EN HAUT

SOCIÉTÉ: Qui pour habiller ces femmes nues dans les rues ?

Dans les rues de la capitale Lomé ou encore à l’intérieur du pays, il y a de ces hommes et femmes sédentaires qui sillonnent les rues. Ce sont des personnes en situation de trouble mental, qui, séparés du monde extérieur, vivent dans le leur. Si certains sont vêtus, d’autres par contre non. La situation devient encore plus complexe quand il s’agit des femmes, surtout en menstruation. Leur passage dans les quartiers attire parfois les tous petits voire des adultes. Qui pour les habiller?

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La maladie mentale, son lot de conséquences

Partie de leur domicile pour des logements de fortune, ces citoyens sont pour la plupart des nomades et parfois sédentaires. Ils peuvent se retrouver partout sur la planète et à tout moment. Communément, ils sont appelés des fous mais sur le plan médical, l’on parle plutôt de personnes souffrantes d’une maladie mentale: « Ces personnes en souffrance, à un moment de leur vie, font face à certaines difficultés, mais n’ayant pas été soutenues ni traitées, sombrent », a déclaré Dr Sonia KANEKATOUA, Médecin Psychiatre.

Parmi les malades mentaux existent certains qui circulent en habit d’Ève. Le phénomène prend de l’ampleur et devient plus inquiétant, lorsqu’il s’agit de la femme qui donne vie : « La nudité de la femme ne s’expose pas, mais là tout son corps est au-dehors, et pire les voir circuler nue en pleine menstruation. Ça devient plus grave quand elle est tombent enceintes. Qui sont les auteurs ? », s’interroge Awa. Marceline, pour sa part, va plus avec les interrogations: « qui sont leurs enfants ? leur famille ? quel rôle l’État joue pour qu’elles ne sortent pas ainsi dans la rue ?». Interrogations partagées et pour lesquelles au Groupe de Réflexion et d’Action Femme, Démocratie et Développement, l’on fait une analyse: : « Cette situation de femmes en situation de vulnérabilité dans l’espace public peut être dû à une combinaison complexe de facteurs sociaux, économiques, psychologiques et de santé et n’est pas à négliger normalement. Mais peu sont les actions qui sont menées dans ce sens« , a déclaré Ginette Bayi ADEKAMBI.

 

Mettre tous la main à la pâte

L’une des structures qui Depuis 2017, l’association Hands From Above travaille pour une prise en charge des personnes souffrant de maladie mentale ainsi que leur réinsertion socio-professionnelle. Avec son projet Agbéyéyé, l’association HFA a fait sorti des mères de la rue: « Nous avons sorti 12 femmes de la rue pour les centres de prise en charge médicales de nos partenaires. Après, nous recherchons leurs familles. Dès qu’elles sont stabilisées et le contact avec les familles est rétabli, on les ramène à leur domicile et on les accompagne avec une activité génératrice de revenus » a déclaré Peace Vera AHADJI, Présidente de Hands From Above. Voilà une action concrète, qui a besoin de soutiens pour étendre ses actions et réduire le nombre de ces femmes en situations de vulnérabilités.

Hands From Above en train de préparer une patiente dans la rue pour un centre de prise en charge.

 

Au-delà, il faut des actions qui engagent toute la société. Ginette Bayi ADEKAMBI, chargée de programme au GF2D propose :

• La sensibilisation et l’éducation: Mener des campagnes de sensibilisation pour éduquer le public sur les problèmes de santé mentale et les troubles psychiatriques qui pourraient affecter certaines femmes. L’objectif sera de réduire les préjugés et la stigmatisation entourant ces problèmes et d’encourager la compassion, l’empathie et éventuellement une aide en donnant de quoi vêtir cette femme.

• La collaboration avec des experts en santé mentale : Travailler avec les professionnels de la santé mentale et les organisations locales pour mettre en place des programmes de soutien et de traitement appropriés à ces groupes vulnérables. Et cette approche en dehors de l’hôpital de Zébé.

• Un plaidoyer pour les droits des femmes : Mener des actions pour la promotion et la protection des droits des femmes, y compris leur droit à la santé mentale, à la dignité et à la sécurité. Plaider en faveur de politiques gouvernementales qui garantissent un accès équitable aux soins de santé mentale et à l’assistance sociale.

• La sensibilisation des forces de l’ordre : Collaborer avec les autorités locales, y compris la police, pour les sensibiliser à la vulnérabilité des femmes en situation de détresse psychologique. Encourager des approches plus humaines et respectueuses pour aider ces femmes, en évitant les arrestations abusives ou la violence. Également, travailler ensemble pour mettre en place des mécanismes d’alerte de cas de traite, d’exploitation et d’abus auxquels ces femmes peuvent faire face.

S’il est possible, dans des pays, de ne pas voir des malades mentaux circuler dans les rues, il est donc une urgence pour le Togo de se pencher sur la question et de préserver la dignité de ces personnes qui hier étaient en parfaite santé. Aussi, faut-il peut être le rappeler, la maladie, qu’elle soit mentale ou physique, ne choisit pas sa cible. Elle s’en prend à qui elle veut et quand elle le souhaite.

 

Espoire TAWI

 

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