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VBG: la violence économique, tueuse silencieuse des femmes

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La violence économique est une forme de violence basée sur le genre qui occasionne des dégâts sous nos tropiques mais dont on parle moins. Elle est caractérisée par le contrôle total ou partiel de l’homme sur les activités commerciales de la conjointe ou le refus, la limitation des ressources du ménage.  Les cas sont légion et les femmes baignent dans la précarité et la misère.

 

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Madame Tania (nom d’emprunt), mère au foyer, vit une violence économique. Du fait de ses craintes de solitude liée à l’âge (30 ans), elle a décidé de se mettre en couple. Avec ce dernier, elle se consacrera uniquement à son foyer mais connaitra des privations: « je suis tombée enceinte et il m’a dotée devant ma famille. Après, j’ai eu deux autres enfants donc au total 3 enfants de bas âges. J’ai consacré toute ma vie à mon foyer, et l’erreur que j’ai faite est que je me suis complètement oubliée en acceptant de ne faire aucune activité commerciale. Aujourd’hui, je regrette amèrement », nous a-t-elle raconté. 

La vie de Tania sera monotone et l’époux, las de faire face seul aux charges du ménage. “ mon mari a honte de moi. Dès qu’il rentre à la maison, il a la mine foncée et avec ma coépouse son portable, il me manque de respect ainsi que ma famille, je suis très mal à l’aise parce que je n’ai pas de situation financière, ma famille est pauvre”, poursuit-elle, larmoyante. Tania ne retrouve plus la paix mais n’a d’autres choix que de subir en attendant de trouver une activité génératrice de revenue.

 

Si une femme peut travailler et avoir ses propres revenus, elle peut aussi les gérer.

 

Lucia, 41 ans, a passé plus de 15 ans dans un mariage où la violence était quotidienne. Elle aurait bien aimé quitter ce foyer mais n’ayant pas une situation financière, a dû se résigner: ” Il n’avait pas accepté que je continue par travailler après la naissance de notre fille. Je devais rester à la maison et m’occuper de notre famille. Les années sont passées, les coups ont commencé. J’avais eu tellement envie de partir mais pour aller où?”, s’interrogeait-elle. Finalement, elle a multiplié, contre la volonté de son conjoint, de petits jobs pour enfin trouver les ressources nécessaires pour se loger. ” j’ai lavé les linges sales contre de l’argent, vendu des articles en ligne pendant deux ans pour avoir suffisamment de ressource pour me trouver une pièce. Aujourd’hui, je rends grâce d’être toujours vivante” se console-t-elle. 

Si Lucia, a pu sortir de cette situation, ce n’est pas le cas de nombreuses femmes.” Souvent, ceux qui sont victimes des violences économiques, ce sont ceux qui manquent d’autonomie financière, celles et ceux qui dépendent des autres en ce qui concerne les moyens financiers ou tout autre moyen permettant de subvenir à leurs besoins “, renseigne Dr Jules Yaovi WAHARE, Anthropologue Expert en Décentralisation, Gouvernance locale, Management, Genre & Développement.

La violence économique peut même être considérée comme une sorte d’oppression, puisque, l’oppresseur use d’un levier économique pour contraindre sa victime, en refusant de lui fournir une aide financière ou en l’empêchant de travailler ou de gagner de l’argent. Les résultats de cette forme de violence basée sur le genre impliquent une baisse accrue de confiance en soi chez les personnes opprimées, une dépendance émotionnelle, affective et financière, un manque de motivation et un risque de dépression pouvant entraîner de lourdes conséquences.

 

De la nécessité de se défaire des violences économiques

L’État togolais met un point d’honneur à réduire les violences basées sur le genre en mettant en place des structures et des organismes de protection et d’appui. Elles ont pour objectif d’aider les victimes à guérir de leurs souffrances et à se reprendre en main. Depuis un certain temps, la politique nationale d’équité genre met l’accent sur l’automatisation de la femme. “Historiquement, on sait que par rapport à l’homme, la femme est plus défavorisée. Si on va en milieu rural, en termes d’héritage, les biens sont souvent hérités par les hommes. Aujourd’hui, on se dit qu’il ne faut pas seulement se baser sur l’héritage. Si une femme peut travailler et avoir ses propres revenus, elle peut aussi les gérer. C’est pourquoi tous ces mécanismes sont mis en œuvre pour accompagner les femmes à s’engager dans les activités génératrices de revenus, pour qu’elles soient plus autonomes”, renseigne Dr Jules Yaovi WAHARE.

L’un des derniers exemples en date dans les initiatives de soutiens aux femmes victimes de violences basées sur le genre au Togo est l’accompagnement financier d’une valeur de quatre-vingt mille (80000) Francs CFA à 500 femmes de la part du gouvernement par le biais du ministère de l’Action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation. Cette initiative devra permettre aux victimes, de commencer des activités génératrices de revenus.

Le travail est désormais le principal pourvoyeur de bonheur pour chacun, en particulier pour les femmes. Source d’indépendance, il pousse également au respect. Le mariage ne devrait pas être une forme de pression sociale pour des femmes aujourd’hui. Chacune doit s’assurer d’une autonomie financière pour être à l’abri des surprises désagréables du mariage, par conséquent, des violences économiques.

 

Ceci est un article sensibilisation dans le cadre du projet « Centre de promotion féminine d’Ogou1 et égalité femmes-homme dans les communes du Togo »

 

 

Estelle Komlani

 

 

VIOLENCE
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