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Togo : meurtre de femmes à Sotouboua, mourir de faim que d’être sauvagement assassiné

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La ville de Sotouboua, environ 284 Km au nord de Lomé, a été le champ de théâtre d’une série de meurtres depuis le début de cette année 2024. Plusieurs personnes ont été assassinées, principalement des femmes. Ces meurtres ont lieu généralement dans les champs. La police nationale togolaise a arrêté un suspect, mais les femmes ont toujours la peur au ventre. Elles peinent à reprendre leurs activités champêtres, le traumatisme est là.

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Les faits

Abra âgée de 61 ans est l’une des victimes de ces meurtres dans la ville de Sotouboua. Ce vendredi matin 16 février 2024, elle s’est rendue dans son champ pour ramasser les tiges de sorgho. Elle n’est plus revenue. Elle a été sauvagement assassinée. Toute la journée de ce vendredi, personne n’a eu de ses nouvelles. « Nous avons alerté les autorités et les recherches ont commencé le lendemain. Son corps mutilé a été découvert dans les environs de son champ », nous a confié Hilaire, le jeune frère de la victime. Mère de six enfants, Abra ne pourra plus vendre à ses sœurs les tiges de sorgho qui servent de bois de chauffe pour la préparation de la boisson locale ‘Tchoukoutou’.

 

Il faut qu’on se retrouve en groupe pour le faire, mais le souci, c’est que nous n’avons pas le même champ, on devra se séparer à un moment donné.

Tout comme Abra, nombreuses sont ces femmes dans la ville de Sotouboua qui vivent de la vente des bois morts ou encore des tiges de mil qu’elles vont chercher dans les champs. Par peur d’être les prochaines victimes, des femmes préfèrent mourir de faim à leur domicile que d’être sauvagement assassinées.

La plaie béante, le traumatisme persistant

Les femmes de Sotouboua sont pour la plupart agricultrices. Elles vivent des produits des champs. Depuis les meurtres, elles sont à la maison. Maman Grâce n’a plus mis pieds dans les champs depuis plusieurs semaines déjà. Elle a pour activité la vente des tarots qu’elle achète, prépare et revend. « J’étais à Kara en février pour les funérailles. Je suis revenue trouver Sotouboua dans cet état. Comment me rendre encore au champ pour chercher le bois mort et revenir reprendre mon commerce ? », S’interroge-t-elle.

Marceline a son champ à Tabendè à l’est de la ville de Sotouboua. C’est aussi chose impossible pour elle de se retrouver au champ. Elle explore néanmoins des pistes de solutions : « Je veux aller, j’ai assez de choses à faire, mais impossible. Il faut qu’on se retrouve en groupe pour le faire, mais le souci, c’est que nous n’avons pas le même champ, on devra se séparer à un moment donné. C’est dur cette affaire », lance-t-elle avec un long soupir.
Pour dame Marguerite, mieux, il vaut bien mourir : « d’un jour à l’autre, nous allons toutes partir de ce monde. Mais, je préfère mourir dignement. Toutes celles qui sont assassinées, ont été inhumées très rapidement, sans attendre que leurs enfants qui sont loin, viennent les voir. Je n’irai plus au champ, jusqu’à ce qu’on ne trouve une solution définitive », a-t-elle déclaré, les mains sous le menton.

De décembre 2023 à février 2024, au total, huit personnes ont trouvé la mort dans des circonstances similaires dans la préfecture de Sotouboua et de Blitta, a renseigné la police. Ces victimes sont généralement des femmes et des personnes âgées. La police Nationale sur sa page Facebook dit avoir mis la main sur le nommé « ?. ??????????, ?? ???, ?????? ?? ???????, ??? ???? ??? ??????? ?? ?? ?????? ?̀ ?????????. ?? ??? ???́????́ ?????? ?? ????????? ???????? ??́??????? ?????? ???? ??? ????????́? ?? ????????? ?? ?? ?????? ».

Malgré les séances de sensibilisation des autorités locales, les femmes hésitent à reprendre leurs activités dans les champs par peur d’y laisser leur vie.

 

Espoire TAWI

 

 

VIOLENCE
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