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Étude ADDAD Togo : les travailleuses domestiques victimes des VBG, les employeurs, premiers responsables

Les violences Basées sur le Genre existent dans la société, encore plus chez les femmes en situation de vulnérabilité comme les travailleuses domestiques et les aides ménagères. L’Association de Défense des Droits des Aides ménagères et Travailleuses Domestiques du Togo (ADDAD Togo) a commandité une enquête afin d’identifier les violences basées sur le genre et l’accès aux services de Santé Sexuelle et Reproductive des aides ménagères. De cette enquête, il ressort clairement que 96% des aides ménagères et 95% des travailleuses domestiques sont victimes de violences psychologiques. Au-delà, les violences physiques et sexuelles n’en manquent.

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L’étude menée par Docteure AMEKOUDI A. D. Germaine, consultante en sciences sociales a porté sur 142 aides ménagères et travailleuses domestiques du District Autonome du Grand Lomé et a couvert les préfectures de Golfe et Agoè Nyivé. L’étude a permis d’analyser la situation générale des aides ménagères et travailleuses domestiques à Lomé, de documenter les formes de VBG dont elles sont victimes, d’analyser leurs accès aux services SSR aussi à domicile que dans les services de santé.

 

Les violences psychologiques sont plus observées chez celles-ci : 96% chez les aides ménagères et 95% chez les travailleuses domestiques.

 

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Les résultats de l’enquête indiquent que la grande majorité des enquêtées sont des travailleuses domestiques, à hauteur de 60%. En effet, on retrouve plus de jeunes femmes et de femmes travaillant et vivant au domicile des patrons et patronnes. 44,7% des interviewées travailleuses domestiques sont âgées de 19 à 25 ans contre 26,3% des aides ménagères, les plus jeunes sont plus représentées dans le secteur du travail domestique. Cette prépondérance des jeunes filles dans le secteur s’explique, selon l’étude, par le désir des employeurs d’avoir à leur disposition des jeunes filles encore jeunes à même d’être « éduquées » à leur manière et qui seront aptes à effectuer les travaux domestiques et assurer la garde des enfants sans aucune contrainte d’ordre relationnel ou familial.

 

elle a complètement changé, moindre erreur, elle m’assène des coups et me tire par les cheveux…

S’agissant des VBG, l’étude menée cette année 2023, souligne que les travailleuses domestiques et les aides ménagères subissent déjà un certain nombre de violences liées notamment à leurs conditions de vie et de travail. Les violences psychologiques sont plus observées chez celles-ci : 96% chez les aides ménagères et 95% chez les travailleuses domestiques. Toutefois, en dehors des violences psychologiques, note -t -on dans le rapport provisoire, les violences physiques (les coups) sont aussi majoritairement représentées, surtout à l’égard des travailleuses domestiques, avec un pourcentage triste de 68%. En ce qui concerne la violence sexuelle, même si elle est faiblement représentée, elle touche plus les travailleuses domestiques que les aides ménagères. « Un jour, alors que j’étais en train de nettoyer la cuisine, il est entré dans la pièce et a commencé à me toucher sans mon consentement. J’ai essayé de me défendre, mais il était plus fort que moi. Depuis lors, il me harcèle régulièrement, en me touchant et me fait du chantage pour que je n’en parle à personne », a témoigné une travailleuse domestique à l’équipe de l’étude. Une autre, s’agissant des violences physiques, a affirmé : « Quand j’ai débuté chez ma patronne, les premières semaines, elle était très gentille, un mois plus tard, elle a complètement changé, moindre erreur, elle m’assène des coups et me tire par les cheveux… », a témoigné l’une des interviewées au cours de l’étude. Ces violences observées, malheureusement, sont régulières. Les auteurs de ces violences ne sont autres que les employeurs, constate -t- on dans le rapport.

L’autre volet de l’étude a porté sur leurs accès aux services de la Santé Sexuelle et Reproductive. 72,9 % des travailleuses domestiques et 63,2% n’ont pas accès aux services de Santé Sexuelle et Reproductive. Cela peut être mis en lien direct « avec leurs connaissances assez limitées, mais également leur âge, et surtout le fait que ces dernières vivent avec leurs patrons ».

L’étude recommande des sensibilisations et des formations au profit des employeurs, travailleuses domestiques, aides ménagères et la société en général sur les violences basées sur le genre, leurs répercussions et leur prévention, le renforcement des lois et des politiques, la garantie de l’accès des travailleuses domestiques à des recours judiciaires et non judiciaires, tels que les services d’aide juridique et les mécanismes…

Déjà, le 25 avril 2023, ADDAD Togo a tenu un atelier de dissémination des résultats à l’endroit des ministères de l’action sociale, de la promotion de la femme ; celui de la justice ; des ONG et des autorités traditionnelles.

 

 

Eugenie GADEDJISSO TOSSOU.

 

 

 

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