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INTERVIEW : « Avec mon statut de femme, je me bats comme un homme », Yolande SOUKOU, PDG de Sada Groups

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Construire, s’écrouler, reconstruire, se réorienter, s’ouvrir aux opportunités, oser prendre des risques, et que sais-je, remonter une pente avec fierté malgré les obstacles qui s’y trouvent. Ainsi se résume la vie de Yolande SOUKOU, Togolaise de la diaspora, femme d’affaires à la tête de quatre sociétés, et pas des moindres. Ambitieuse, attentionnée, Yolande SOUKOU met la rigueur dans tout ce qu’elle entreprend. Chaleureuse et vivace, dame Yolande malgré une carrière à l’international, a à cœur l’emploi des jeunes togolais, d’où sa décision d’investir au Togo, son pays d’origine.
Mariée et mère de quatre (04) enfants, la Présidente Directrice Générale (PDG) de Sada Groups est entre quatre avions, mais bien présente pour ses enfants et son époux. « Tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais », cette citation de Xavier Dolan est la boule d’énergie de celle que nous surnommons la boss lady.
Sur les traces d’une femme d’affaires africaine agile, résiliente et intrépide dans cette interview exclusive. Bonne lecture !

 

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 Dans quels domaines opèrent vos différentes entreprises?

Avant tout propos, je tiens à vous dire merci pour l’intérêt que vous portez à ma modeste personne et à mes entreprises, et vous félicite pour votre engagement à mettre la lumière sur les initiatives féminines. Aussi, voudrais-je saluer chaleureusement les fidèles lectrices et lecteurs du magazine Afrikelles.

 

Je suis devenu Femme d’affaires car je voudrais apporter des solutions.

 

Quant à votre question, effectivement, j’ai fondé quatre entreprises qui interviennent dans divers domaines.

  • Premièrement, la société SAMEK SARL U, spécialisée dans la distribution des équipements professionnels (exemple : équipements des pompiers), la commercialisation de véhicules blindés et autres…. Elle intervient également dans l’import-export, ainsi que les travaux publics.
  • Deuxièmement, SOPROEM, qui est une usine de production des équipements médicaux textiles pour les blocs opératoires.
  • Troisièmement, la Société Solution immobilière, spécialisée dans la construction d’ouvrages, la rénovation, location, la commercialisation des villas et des équipements de construction.
  • Quatrièmement, la literie conforte, une boutique de literie de luxe, de maison, d’hôpitaux, d’hôtels et des Coussins de confort permettant de réduire des douleurs cervicales et lombaires.

Je tiens à préciser que ces quatre structures relèvent d’un engagement personnel à apporter ma pierre à la construction d’une économie nationale florissante et dynamique.

 

Comment êtes-vous devenue femme d’affaires ?

Devenir femme d’affaires, pour moi, n’est pas de la magie. Il faut se construire comme on construit sa maison. En toute chose, il faut inscrire la volonté au premier rang, ensuite s’adapter à son environnement et y puiser les forces et les matières vitales nécessaires pour sa concrétisation. Comme l’argile entre les mains du potier, l’idée de projet que nous avons, doit être minutieusement réfléchie et à force de forger, graduellement, étape par étape, pas après pas, avec amour et abnégation, la vision se matérialise et les fruits sont effectifs. Je suis devenu Femme d’affaires car je voudrais apporter des solutions.

 

Quelle est l’histoire derrière SOPROEM, l’usine de production des équipements médicaux ?

Les kits que nous mettons aujourd’hui à la disposition des blocs opératoires sont des produits que nous commercialisons depuis plus d’une quinzaine d’années sur le plan international. Un jour, en faisant l’analyse de la démarche managériale de notre structure, je me suis dit, pourquoi ne pas créer une entreprise ou une usine de production au Togo, qui va en même temps commercialiser et créer de l’emploi dans mon pays d’origine? L’idée a alors germé et s’est concrétisée avec l’aide de DIEU. Actuellement, nous employons plus de 50 jeunes hommes comme femmes togolais. Nous travaillons avec ardeur pour que l’usine tourne en plein régime afin d’assurer à tous ces jeunes, un emploi stable et durable pour leur mieux-être et celui de leur communauté.

 

D’abord, il faut noter que tout est grâce dans la mesure où l’on a cet équilibre (mari, enfants et vie professionnelle épanouie)

 

Que propose votre usine ?

De façon plus explicite, SOPROEM est une structure spécialisée dans la lingerie stérile et non stérile, du bloc opératoire (notamment les casaques stériles, les calots, les sur-chaussures, les masques chirurgicaux et d’autres produits que nous nous préparons à mettre bientôt sur le marché). Ces ensembles sont constitués selon des normes, et le plus communément connu est le pack trousse universelle. Mais nous avons l’ambition de tropicaliser nos kits pour nous adapter au mieux aux besoins des chirurgiens dans notre contexte.

 

La question du financement revient à chaque fois quand on parle d’entrepreneuriat. Avez-vous eu ce même problème ? Si oui, comment l’avez-vous surmonté, si non, qu’est-ce qui a été votre atout.

Comme vous le savez, l’industrialisation nécessite beaucoup de moyens. Il est vrai qu’aujourd’hui, le Togo dispose de plusieurs facilités et avantages qui encouragent l’investissement dans l’industrie, notamment le code des investissements et le régime de la zone franche industrielle, mais le parcours demeure long. Il faut noter que c’est une réalisation qui s’est faite avec le temps et nous nous sommes préparés pour cela. Toutefois, l’hypothèse d’un quelconque financement n’est pas à écarter. Pour la mise en œuvre de notre projet, nous avons pu bénéficier de l’assistance d’une institution financière de la place. À ce niveau, il faudra être agile et le dénicher au bon endroit.

 

Quelle est la plus grande leçon de vie apprise jusqu’ici ?

Les leçons, on en reçoit tout le temps, car la vie est une école où chaque individu reste maître et élève à la fois. L’essentiel pour moi, c’est d’aller de l’avant.

 

Pensez-vous que vos affaires se porteront bien mieux si vous étiez un homme ?

Bien mieux ? Je ne le pense pas vraiment… Puisque malgré mon statut de femme, je me bats déjà comme un homme.

 

le monde de demain sans l’Afrique n’est pas possible

 

Pensez-vous qu’il est possible de réussir dans les affaires et d’avoir également une vie familiale, mari et des enfants ? Quelle est l’arme qu’il faut selon vous ?

Je dirai que c’est possible de réussir dans les affaires et d’avoir au même moment un mari et des enfants. D’abord, il faut noter que tout est grâce dans la mesure où l’on a cet équilibre (mari, enfants et vie professionnelle épanouie). Ensuite, s’ajoute l’humilité, comme on le dit si bien, l’humilité précède la gloire et enfin la communication surtout. Il faut avoir une bonne communication, savoir mettre les mots qu’il faut à la place qu’il faut pour mieux comprendre ses semblables afin d’avoir une orientation claire.
L’arme qu’il faut selon moi est d’avoir un emploi du temps bien organisé, trouver un juste milieu pour tout et savoir déléguer certaines tâches élémentaires à des personnes dignes de confiance dans le but de consacrer le temps nécessaire pour sa famille.

Yolande SOUKOU

 

Un vœu ?

Nos vœux les plus sincères, c’est de voir dans quelques mois ou années nos produits MADE IN TOGO utilisés dans les blocs opératoires en Europe, aux États-Unis, au Canada, ou en Russie…

 

Votre dernier mot !

Pour finir, je dirai que le monde de demain sans l’Afrique n’est pas possible en mon humble avis. Elle constitue aujourd’hui, avec la ZLECAf, un important marché où nous devrons tirer le maximum de profits et d’opportunités. Mais pour y arriver, nous devons cesser d’être des éternels consommateurs. Produisons-nous aussi !

 

 

Propos recueilli par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU

 

 

VIOLENCE
  1. Jean Paul dit

    Mes encouragements à vous Madame.
    Un exemple à suivre….

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