Les écoliers ont fait leur retour dans les différents établissements scolaires depuis 25 septembre. Les petits écoliers, eux aussi, n’ont pas manqué au rendez-vous. Pour certains d’entre eux, c’est le tout premier pas à l’école et pour d’autres la seconde année. Très souvent, le personnel féminin est sollicité pour leur éducation. Communément appelées Tata, il n’y a pas qu’elles pour encadrer les enfants, désormais des hommes, des tontons viennent à ce métier d’enseignant au préscolaire dans les écoles au Togo.
Le personnel de la maternelle au visage féminin
À la maternelle, les enfants sont admis à partir de leurs trois ans d’âge. Généralement, ils quittent leurs parents pour se retrouver dans un monde dépaysé. Ceci se manifeste par des pleurs, des cris et parfois même avec l’idée pour les enfants de retourner à la maison avec leurs parents qui les conduisent à l’école. Une situation qui s’explique, selon la directrice du jardin d’enfant catholique, JEC Tchaloudè à Kara, Mme Gertrude BALANA : « Les enfants sont habituellement attachés à leur maman à la maison. Et c’est difficile pour eux de venir à nous, puisque c’est leur première fois de nous voir », explique-t-elle.
Pour compenser ce manque de maman à l’école, les enfants sont accueillis très souvent par des Tatas pour avoir encore un visage féminin en face : « Avec les tatas à la maternelle, ce n’est pas un hasard. C’est pour dire à l’enfant qu’il y a une autre maman ici qui peut l’aimer comme sa propre mère. C’est quand nous donnons cet amour que nous arrivons à avoir la confiance des enfants et c’est ainsi qu’ils acceptent de rester à l’école. Voilà pourquoi il y a plus de femmes que d’hommes dans notre métier. Avant, il n’y avait que des femmes », conclut dame Gertrude.
Des tontons viennent au métier
Au-delà du personnel féminin, les hommes sont dans l’encadrement des enfants à la maternelle. Bien qu’il ne soit pas assez nombreux comme les femmes, les hommes sont présents dans les jardins d’enfants au Togo. C’est le cas de Dassa TOKOTE LARE, Enseignant au jardin d’enfant public JEP Nano centre, dans la région des Savanes. Ce travail, il le fait par amour pour les enfants : « J’ai choisi d’être tonton parce que j’aime les enfants. Il y a bien longtemps que ce travail était réservé uniquement aux femmes, mais aujourd’hui, les Écoles Normales de Formation de Professeurs d’École (ENFPE) forment aussi les hommes », nous renseigne tonton Dassa.
Le préscolaire, la préparation
Le préscolaire est un cours préparatoire au primaire, les enfants y sont formés en prenant en compte tous les paramètres qui leur donnent les aptitudes à mieux comprendre les classes à venir. « La maternelle, ce n’est pas la garderie d’enfant. Nous amenons les enfants d’abord à comprendre les grandes parties du corps, leur environnement, les animaux. Des activités sportives sont également dans leurs programmes », renseigne dame Gertrude BALANA, la directrice du JEC Tchaloudè à Kara. « Le jardin d’enfant se confond à la garderie d’enfant sur le plan ou quand les enfants font leur besoin, nous les entretenons comme cela se fait à la maison », ajoute-t-elle. Et là, les tontons aussi entretiennent les enfants, comme le confirme Dassa TOKOTE LARE du JEP Nano Centre : « Je le fais avec aisance. C’est tout comme mes enfants à la maison et donc quand il y a l’amour, il n’y a plus de contraintes. Tout se fait naturellement », affirme-t-il.
Les parents veulent le meilleur
Confier son enfant à une tierce personne, un acte de confiance. L’accueil que les enseignants réservent aux parents et aux enfants, encourage ceux-ci à y rester ou non. Awoussi a inscrit son enfant à la maternelle cette année :« que ce soit tata ou tonton, je veux que mon enfant soit bien encadré. D’ailleurs, je n’ai jamais croisé de tonton dans les maternelles”, énonce-t-il. Reine par contre, confie que les femmes feraient bien l’affaire dans les maternelles: « Le travail à la maternelle, je crois qu’il faut avoir plus d’amour pour les enfants, les chérir. Pour ça, je fais plus confiance aux Tatas qu’aux Tontons avec l’expérience que nous avons avec les papas à la maison ».
Bien qu’ils ne soient pas nombreux comme les femmes dans l’enseignement au préscolaire, les hommes sont également formés dans les écoles nationales d’instituteurs du Togo pour l’encadrement des enfants à la maternelle. Un travail qui nécessite de l’amour, de la patience pour gagner la confiance des petits enfants qui n’hésitent pas à reprendre le chemin de la maison, si toutes ces conditions ne sont réunies.
Espoire TAWI
