Société: Le Togo manque de femmes ingénieures
Les efforts entrepris dans le monde pour inciter les femmes à se lancer dans les métiers scientifiques voire professionnels n’ont pas encore trouvé gain de cause significativement. En réalité, les femmes sont encore à la traîne dans les domaines scientifiques et professionnels car elles continuent à se ruer vers d'autres filières. Ainsi, on trouve plus de femmes en coiffure (dame), couture, en secrétariat, qu'en menuiserie, en ingénierie, en maçonnerie par exemple. Ces derniers métiers ayant été longtemps réservés aux hommes par la société. Au Togo, c’est d’ailleurs ce que confirme le tableau des ingénieurs autorisés à exercer la profession, publié par l’Ordre National des Ingénieurs du Togo (ONIT). En effet, sur 527 personnes dont les candidatures ont été jugées recevables, seules 30 femmes y figurent contre 497 hommes.
Une situation déconcertante
Le manque de femmes dans le domaine de l’ingénierie au Togo pourrait s’expliquer par le fait que de plus en plus d’entre elles sont visiblement désintéressées par les domaines dits d’hommes. Souvent, à cause de l’éducation qu’elles ont reçue, laquelle met la femme dans un certain enclos dont il ne faut franchir les portes. Comme conséquence directe, de moins en moins d’entre elles optent pour les filières scientifiques et dans la part minime de celles qui s’y intéressent, nombreuses désistent en chemin.
Les femmes doivent repousser leurs limites
Dans la réalisation de chaque projet, le point de départ demeure la volonté. Pour se lancer dans les domaines scientifiques, la connaissance, l’intelligence ne suffisent pas. Il faut de la volonté. Pour plus de représentativité des femmes au sein des différentes corporations, il faudrait plus de volonté de la part de la gent féminine. Et cela commence par l’éducation à la maison.
Une éducation égalitaire pour une société égalitaire
“L’enfant est le père de l’homme”, dit-on. Si l’on désire obtenir des femmes ingénieurs, la société peut être le point de départ. Ainsi, il ne devrait plus y avoir de différence entre les tâches domestiques des petites filles et celles des petits garçons, entre tant d’autres disparités. Autant la fille est à la cuisine, autant elle devra être à l’école dans les domaines scientifiques et vice-versa pour le petit garçon.
Dans une logique d’équité genre, le gouvernement togolais a pris des mesures pour donner les mêmes chances aux femmes qu’aux hommes. À travers des programmes et initiatives, les meilleures filles dans les domaines scientifiques obtiennent des bourses d’excellences, entre autres. Les femmes devraient davantage se former, exercer leurs activités et surtout se faire enregistrer puisque, pour toutes activités, il est d’importance capitale d’appartenir à une corporation et d’avoir un statut juridique légal. Enfin, il serait judicieux que les parents mettent au même pied d’égalité garçons et filles en matière d’éducation afin de créer une société de chances égales pour un développement durable.
Estelle Komlani
