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Interview: « Ce qui me manque, c’est un atelier proprement dit», Solange SALLAH, cordonnière

Les métiers n’ont pas de sexe. Des jeunes filles et femmes l’ont compris. Elles n’hésitent pas à s’accrocher à des métiers, jadis, réservés aux hommes. C’est le cas par exemple de Solange SALLAH, jeune étudiante en Sociologie à l’Université de Lomé, cordonnière de profession et promotrice des marques de chaussures Ewoe Shoes (Les chaussures Dieu l'a fait). La jeune Togolaise, passionnée des causes sociales, s’affirme en tant que féministe et milite au sein du Mouvement "Girls Motion". Malgré les violences basées sur le genre qu’elle rencontre dans l'exercice de son travail, elle ne compte pas abandonner et travaille dur pour avoir un atelier de cordonnerie moderne avec des apprenties, surtout des jeunes filles. Solange SALLAH, à travers son engagement et son métier, est la "Elle de la semaine" du 1ᵉʳ août sur AfrikElles. Elle nous parle volontiers de ses débuts, de son quotidien et de ses ambitions. Bonne lecture.

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Tout cela contribuera à rendre mes ambitions palpables, celles de faire connaitre les marques de chaussures Ewoes shoes dans le monde entier.

 

Le choix de la cordonnerie : comment cela s’est passé ? Racontez-nous vos débuts

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Mon aventure avec la cordonnerie a débuté véritablement après l’obtention de mon baccalauréat en 2019 Mais bien avant, je faisais du bricolage avec des petites tapettes usées avec du carton. C’était bien clair dans ma tête, il fallait devenir une cordonnière de renommée au Togo et en Afrique. Dès mon admission au BAC2, j’ai décidé de poursuivre ma passion en m’inscrivant à une formation en cordonnerie et en parallèle à m’inscrire en sociologie à l’Université de Lomé. À la formation, je me suis rendu compte que j’étais la seule fille. Malgré le poids et la pression que cela peut constituer, j’ai pu maintenir le cap et finir ma formation. Juste après, je crée ma propre marque de chaussures dénommée Ewoè shoes.


Quelles sont les chaussures que vous fabriquez ?

Je fabrique toute gamme de chaussures ayant trait à la maroquinerie : les tapettes, les cuirs fermés, les sandales à talons, les mocassins pour hommes, femmes et enfants. Les matières utilisées sont entre autres du cuir, similicuir en général que j’achète dans les marchés de Lomé. J’espère avec le temps avoir de bon et grand fournisseur de ces matières premières.

 

briser les mythes et préjugés autour du monde professionnel et passer à l’action

Qu’est-ce qui est le plus dur pour vous ?

Mon plus grand souhait, c’est de faire une bonne carrière. Vivre de mon métier. C’est pour cela que malgré vents et marrés, je suis debout. Pour une jeune entrepreneure comme moi, vous pouvez vous en douter ! C’est le manque de ressources financières nécessaires pour le décollage de mon entreprise. Dès que j’ai assez de ressources financières, je me lancerai dans l’achat de beaucoup de matières premières, ce qui réduira les coûts et me permettra d’avoir d’autres apprentis. Tout cela contribuera à rendre mes ambitions palpables, celles de faire connaitre les marques de chaussures Ewoes shoes dans le monde entier.

 

Comment vos clients, surtout les hommes, vous perçoivent-ils ?

Vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes dans une société patriarcale où l’on pense que certains métiers sont réservés aux hommes et d’autres aux femmes. Il y a certaines personnes qui n’arrivent pas à digérer le fait que je sois cordonnière et m’infligent des violences essentiellement verbales et psychologiques. On n’hésite même pas parfois à me dire ouvertement que je suis garçon ou que je suis garçon raté. En réalité, cela ne me gêne aucunement pas et ne saura freiner mon désir de faire carrière en tant que cordonnière. Au même moment, il y a des personnes qui m’admirent pour mon audace et mon courage. Cela me permet de rééquilibrer la balance.

Une chaussure Ewoe

 

Un dernier mot pour les filles en général ?

D’abord, je vous dis merci pour l’opportunité, ensuite dire à toutes les personnes qui nous lisent que je suis disponible à leur faire des chaussures de qualités selon leur gout. Elles peuvent nous rendre visite en face Total adidogomé au niveau du camp militaire (Lomé).
Aux filles, je leur dis juste de briser les mythes et préjugés autour du monde professionnel et passer à l’action tout en se mettant à fond et à donner le meilleur d’elles-mêmes.

 

 

Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU

 

 

 

 

VIOLENCE
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