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EVALA : Entre tradition, job de vacances et le sexe, les femmes luttent

La ville de Kara est le centre de toutes les attentions en juillet, période des Evala, une fête traditionnelle qui rime avec les affaires. Plusieurs sociétés et entreprises profitent de ces huit jours de luttes pour augmenter leur visibilité ou encore accroître leur chiffre d'affaires. Ces sociétés qui se déversent à Kara recrutent des jeunes filles de la localité voire ailleurs pour faire valoir leur produit. Elles sont utilisées comme agent commercial, hôtesse d’accueil ou encore danseuse sur des cars, podiums, dans les espaces de luttes. Au-delà, elles doivent lutter contre le harcèlement et les avances sexuelles.

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Nous sommes en mai, les préparatifs vont bon train pour accueillir les festivités des Evala. Les filles, pour la plupart, commencent par chercher que faire pendant cette fête traditionnelle pour se faire un peu d’argent. Les négociations commencent par téléphone ou encore par contact physique dans les entreprises. « Déjà en mai ou juin, je prends attache avec des sociétés à Lomé pour être recruté et pouvoir me faire un peu d’argent. Evala est la seule période où je peux gagner 50 à 60 milles francs CFA en une semaine », témoigne bella qui travaille depuis quatre ans déjà sur les Evalas.

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Les luttes ont commencé samedi, ce même soir, j’ai déjà eu plus de 10 appels pour me donner un rendez-vous. C’est fatiguant de décrocher ces différents appels.

Yawa travaille pour une société de distribution de boissons: «Je suis ici par le biais d’une amie. Je vends de la boisson sur les terrains de lutte et je gagne 2 500 francs CFA sur trois cartons de boissons vendus par jour. C’est très compliqué pour moi. Il faut obligatoirement arriver à vendre pour gagner quelque chose », nous a-t-elle confié.  Mansura, elle, est dans une société de téléphonie mobile grâce à un parent: « C’est mon frère qui m’a aidé pour que je puisse être recrutée, on nous a formé mais sans discuter du prix, on nous a envoyé sur le terrain. C’est à la fin que l’on saura, combien ils vont nous payer », affirme-t-elle, toute inquiète.

Elles luttent contre le sexe

Généralement, les fêtes traditionnelles drainent assez de monde. Aussi, le sexe s’invite surtout avec le déplacement massif des touristes. Evala ne fait pas d’exception, les filles sur les différents terrains de lutte sont courtisées par des hommes. Edwige est sollicitée déjà après deux jours de vente sur les terrains de lutte :« Les luttes ont commencé samedi, ce même soir, j’ai déjà eu plus de 10 appels pour me donner un rendez-vous. C’est fatiguant de décrocher ces différents appels. Je pense même ne plus utiliser mon numéro après les Evala. Nous sommes obligées de donner le numéro pour pouvoir vendre », témoigne-t-elle.  Plusieurs stratégies sont développées pour échapper aux prédateurs sexuels comme le confirme Tatiana: « Visage que tu prends pour amener à la police, c’est en fonction que l’on va te gifler. Les “file-moi” ton numéro, ça n’en manque pas. Moi, je croise des hommes qui tentent et quand je refuse et ils veulent faire violence, j’alerte nos responsables qui viennent intervenir ».

Pour Sophie, ce sont les risques du métier « Chaque métier a un risque et je pense que c’est le nôtre ici. On est obligé de faire semblant de les écouter et aussi leur donner le numéro de téléphone. Dès qu’ils appellent et je sais que c’est l’un d’entre eux, je le mets sur la liste noire et c’est tout », conclut-elle.

Les luttes traditionnelles en pays Kabyè ont démarré le 8 juillet dernier et prennent fin le samedi 15 juillet 2023 dans les différents cantons de la préfecture de la Kozah. Evala est un rite initiatique du jeune garçon Kabyè qui entre désormais dans la classe des adultes et donc prêt à défendre sa communauté.

 

Espoire TAWI

 

 

 

 

 

VIOLENCE
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