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Analyse : Les filles n’aiment pas leurs périodes menstruelles

S'il est vrai que la santé menstruelle est une question de droits humains, il n'en demeure pas moins vrai qu'elle est souvent négligée au profit d'autres questions sanitaires. Pourtant, l'UNFPA estime que 500 millions de jeunes filles et femmes n’ont pas suffisamment accès aux produits d’hygiène menstruelle ni à des structures sanitaires adaptées. Est-ce, ce manque qui motive les filles à ne pas aimer les périodes menstruelles ? Dans quel état d'esprit les filles vivent cette période essentielle et naturelle ? En ce jour du 28 mai 2023 où le monde entier célèbre la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle sous le thème « Faire de la menstruation un élément normal de la vie d'ici à 2030 », la rédaction d'AfrikElles s'est intéressée à la question menstruelle. Le sondage mené auprès d'un échantillon de femmes âgées de 20 à 40 ans sur une période de 3 mois confirme, sans ambiguïté, l'hypothèse selon laquelle, "les femmes détestent les périodes menstruelles".

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Les menstruations se déroulent chez la femme après chaque ovulation quand il n’y a pas eu fécondation. Elle se traduit par un écoulement sanguin d’une durée de 3 à 8 jours. C’est un phénomène physiologique qui se produit tous les mois. Mais il se trouve que les menstruations peuvent être synonymes de mal-être, notamment pour celles qui souffrent de règles douloureuses ou d’affections comme l’endométriose.

 

Les menstruations, une période d’inconfort général

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À l’issue de notre sondage, il ressort que les raisons possibles pouvant expliquer le regard des filles et des femmes sur leurs périodes menstruelles, sont principalement liées à l’inconfort durant cette période. Car, accrochez-vous bien, racontent-elles, il faut vraiment faire attention à ne pas se salir en changeant de protection au moins une fois par jour. Oui, certaines femmes ont prouvé qu’elles avaient l’impression d’être malades pendant ce temps. De plus, le mépris serait alimenté par le fait que de nombreuses femmes sont incapables de s’entretenir correctement durant cette période en raison du manque de savon, d’eau ou même de serviettes hygiéniques. Pour d’autres, il est difficile d’accepter des changements dans le cycle.

 

Trop de tabous sur les règles

 

En Afrique, le sujet des menstruations est quelque peu limité par des réglementations et des théories qui ne favorisent pas entièrement les petites filles, surtout dans les communautés traditionnelles. Pendant les menstruations, certaines ne sont pas autorisées à entrer dans le lieu dit « Saint »car elles sont considérées comme impures donc marginalisées. Le fait que les jeunes filles soient élevées dans la croyance que leurs règles sont impures peut expliquer l’inconfort lorsqu’elles ont leurs règles. De plus, le fait que la menstruation soit considérée comme tabou la garde secrète. Dans certaines traditions, les femmes mariées pendant la période menstruelle ne doivent pas préparer à leur époux. Plusieurs femmes préfèrent ne pas discuter ouvertement du sujet à cause des codes culturels. Par ailleurs, un manque d’information et de suivi de la part des aînés sur la question peut aussi expliquer ce fait. Et chez les petites filles, leur épanouissement en prend un coup quand elles sont moquées parce qu’elles ont été tachées à l’école.

 

Ce qu’il faut faire

Lorsque l’on discute de ce sujet intime et sensible, l’un des plus gros problèmes reste l’accès à l’information et aux produits de soins liés aux menstruations. Malgré les efforts des pays, des ONG et associations et des organisations spécialisées sur les questions de développement de la femme, l’eau potable et les serviettes hygiéniques de qualité font encore défaut dans certaines zones. Il va sans dire que les femmes font de gros efforts afin de rester propres pendant leurs menstruations. Dans cette logique, fournir en premier lieu des services d’écoute et de sensibilisation aux filles, aux leaders communautaires sur la menstruation sera un grand pas. Dans un second temps, il sera idéal de mettre à leur disposition, des packs de serviettes hygiéniques et surtout s’assurer qu’elles ont de l’eau potable en abondance. Le manque de moyens financiers passe également par là. Pour celles qui souffrent des règles douloureuses ou de l’endométriose entre autres, l’idée d’un congé menstruel pourrait leur permettre de mieux s’épanouir, comme c’est le cas en Espagne.

La menstruation est une valeur naturelle et, pour les croyants, un signe divin de fertilité. Ce jour de célébration doit être une tribune d’appel pour la création d’un environnement sain dans lequel les femmes se sentent à l’aise pendant leurs règles, car une mauvaise santé et hygiène menstruelle entrave les droits fondamentaux des femmes, des filles et de toutes les personnes menstruées, notamment leur droit au travail et à la scolarité. Cela aggrave aussi les inégalités sociales et économiques. L’insuffisance des ressources pour gérer ses règles ainsi que les dynamiques sociales d’exclusion et de honte mettent à mal la dignité de la femme. Si une femme ne parvient pas à mener à bien ses activités juste à cause de sa période menstruelle, cela agira directement ou indirectement sur la société en général.

 

Estelle KOMLANI

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