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REPORTAGE : De l’or rouge pour les femmes de Noèpé au Togo

Situé à environ 28 Km au sud-ouest de Lomé, Noèpé est l’un des cantons de la préfecture de l’Avé au Togo avec une population essentiellement agricole. Noèpé a un sol argileux par endroit, surtout au Sud jusqu’à l’entrée de Bagbé, canton frontalier. Ces parties argileuses sont moins favorables à l’agriculture. Les femmes ont réussi à l’exploiter autrement : en faire des boules d’argile pour la commercialisation. Elle est extraite à la main dans les carrières de Noèpé Jeunesse en Mission et de Bagbé.

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Véritable source de revenus

Bagbé a un sol argileux de couleur rouge, un peu complexe pour les cultures agricoles, ce sol est convoité par les femmes de Noèpé qui en font un trésor. L’argile rouge est utilisée entre autre en poterie, dans la fabrication des produits de maquillage. Les femmes du canton voisin Noèpé en font un commerce particulier. Elles utilisent cette argile rouge principalement pour réaliser de petites boules pour peindre les foyers servant à faire la cuisine. C’est notre activité commerciale ici à Noèpé nous a confié Gentille : « Les femmes de Bagbé ne connaissent pas ce travail ; nous exploitons leurs terres depuis des années. Nous nous y rendons, achetons l’argile par sac à 2000 FCFA. Cet argent est partagé entre les propriétaires des terres et les jeunes garçons qui nous font l’extraction ». Cette activité est rentable et c’est son unique marchandise qu’elle propose à ses clients. Dame Gentille dit avoir un bénéfice entre 2 000 à 2 500 francs CFA sur le sac d’argile.

 

 

 

C’est un héritage de nos grands-parents, je fais ce travail depuis ma tendre enfance avec ma grand-mère et ma mère. Aujourd’hui, je suis dans la quarantaine d’âge et je le fais encore. C’est ça mon entreprise, de l’or

 

Comme tout autre métier, l’extraction de l’argile comporte de risques et ces femmes n’ont d’autres choix que de faire appel aux hommes : « Comment faire sortir l’argile du trou, c’est un grand problème, voilà pourquoi c’est réservé uniquement aux hommes. Le site d’exploitation de Noèpé Jeunesse en Mission est dangereux, le trou peut se refermer à tout moment sur toi, surtout en saison des pluies. Un homme est décédé dans l’un des trous cette année et depuis lors, je me rends toujours sur le site de Bagbé même si les prix du transport sont plus élevés » a confié Dame Gentille assise à même le sol en train de polir les boules d’argile rouge.

 

Une activité de mère en fille

Étant l’une des activités propres au canton, elle se transmet de génération en génération. « C’est un héritage de nos grands-parents, je fais ce travail depuis ma tendre enfance avec ma grand-mère et ma mère. Aujourd’hui, je suis dans la quarantaine d’âge et je le fais encore. C’est ça mon entreprise, de l’or », a affirmé Dame Elise. Elle se fait aider par d’autres jeunes femmes et hommes en fonction des commandes à livrer soit à Tsévié, soit à Lomé d’où lui viennent ses plus grandes commandes.

 

Des étapes à respecter

L’argile rouge, pour être prête à commercialiser, suit un processus bien défini. « D’abord, nous allons acheter l’argile à Bagbé, le sac est à 2 000 francs CFA, ensuite le transporter avec les tricycles ou camionnettes à 600F le sac. Une fois à Noèpé ce sable est maintenant pétri par les hommes à l’aide de leur pied et ils sont payés à 250 francs CFA. Enfin, il faut mettre la mouture pâteuse en petite boule, ça, c’est le travail des femmes qui sont à 500 francs CFA le sac » raconte Dame Elise. Madame Yawa est ouvrière dans cette industrie de l’or rouge, elle gagne son pain quotidien grâce à cette activité : « Lorsqu’elles me font appel, si mon bébé ne me dérange pas, je peux rentrer chez moi chaque soir avec 1 000 francs CFA. C’est ça qui me sauve la vie d’ailleurs », nous a-t-elle confié avec un peu de sourire.

Les petites boules d’argile rouge sont cédées 2 pour 25 francs CFA depuis les lieux de production à Noèpé, elles sont revendues l’unité à 50 francs CFA dans les marchés à Lomé.
Aujourd’hui, ces femmes ont une activité génératrice de revenus, mais, au regard des risques encouru, il est nécessaire d’encadrer, de régulariser et de professionnaliser cette activité afin de limiter non seulement l’impact sur l’humain, mais aussi sur l’environnement.

 

 

Espoire TAWI

 

 

VIOLENCE
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