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INTERVIEW : Kafui DOGBE, la petite taille dans les marionnettes géantes et mascottes togolaises

Il y a de ces métiers qui, pour une majorité de personnes, sont ridicules. Pourtant, ils nourrissent et épanouissent ceux qui les pratiquent. Akossiwa Kafui DOGBE, bien qu’ayant son diplôme en communication des entreprises, est restée ouverte et s’est positionnée dans le domaine de l’art à travers la conception et la manipulation des marionnettes géantes et des mascottes. À travers son entreprise Géants-Arts Togo, elle s’est positionnée comme l’une des rares femmes togolaises, spécialiste des marionnettes géantes. Sa formation de base et ses expériences en entreprise lui permettent aujourd’hui de mieux faire tourner son entreprise. Dans cette interview, elle partage avec nous ses débuts dans le métier, les avantages qu’il lui offre et le stress lié à son travail. Bonne lecture !

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Comment votre aventure avec l’art a-t-elle débuté ?

À mon entrée au lycée d’enseignement technique, il fallait qu’on choisisse un club du lycée dans lequel on doit mener des activités. Étant une passionnée du théâtre, j’ai choisi le club de théâtre. Au cours des activités au niveau du club, j’avais eu à rencontrer les professionnels de l’art qui m’ont aidé à forger ma carrière artistique tout en continuant les études. Cela m’a permis de faire des voyages et de découvrir les marionnettes géantes sur un festival. Je me suis dit, pourquoi ne pas le développer dans mon pays, le Togo.

 

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Comment avez-vous appris la confection des marionnettes ?

La confection des marionnettes géantes n’est pas encore développée dans mon pays. Je me suis renseignée et avec l’aide de mes contacts, j’ai embarqué pour le Mali, juste après mon diplôme de Brevet de Technicien Supérieur en communication des entreprises. J’ai suivi une formation de 2019 à 2021 pour maitriser la confection et la manipulation de ces marionnettes Ce fut une expérience formidable. Quand je suis rentrée, j’ai essayé de faire des productions à certaines personnes et elles ont apprécié. Je me suis donc dit, pourquoi, ne pas créer une entreprise. L’idée est devenue concrète en 2019.

 

Qu’obtenez-vous grâce aux marionnettes ?

Je ne pense pas qu’avec ma formation en BTS communication des entreprises, j’aurai toutes ces expériences dont j’en suis fière aujourd’hui. Les marionnettes m’ont permis de voyager, de découvrir le monde, des peuples, des personnes. J’ai participé à plusieurs festivals notamment : FESTIJAR, RIMA, les festivals Rendez-vous chez nous (Ouagadougou, Bamako et Lomé), REMA, BRECHT FESTIVAL…..
Au-delà, les marionnettes me permettent de me nourrir et d’avoir une autonomie financière. Une marionnette géante coûte par exemple 500 000 francs CFA, même si les frais de confections sont énormes, j’arrive à trouver une marge pour prendre soin de moi.

Kafui DOGBE au milieu en train de manipuler une marionnette.

 

Vous avez fait des études en communication des entreprises. Cette formation vous sert-elle aujourd’hui ?

Il y a certains de mes anciens camarades qui me disent que j’aurai dû me consacrer à ma passion pour les marionnettes au lieu de vouloir un diplôme en communication. Ils ont peut-être raison, mais aujourd’hui, même si je n’exerce pas dans mon domaine, je puis vous assurer que oui, ces études m’aident énormément aujourd’hui dans la prospection de nos clients, dans la communication sur nos produits, dans mes relations même avec les clients. L’entrepreneure a besoin d’un tout en fait. Même au lycée, j’ai fait un BAC Comptabilité. Cela m’aide aujourd’hui à faire les comptes pour mon entreprise. Les formations servent toujours.

 

Vous êtes femme mariée, vous avez une fille. Vous voyagez très souvent, comment gérez-vous votre absence auprès de votre famille ?

Sourire… Ma grande chance, ou si vous voulez, Dieu m’a fait grâce, j’ai un époux qui connait le domaine, puisque, lui également travaille dans l’art. Donc, il comprend aisément que mon travail demande que je bouge et que j’aille à la rencontre d’autres personnes. Il n’a jamais manifesté un refus pour un voyage. En ce qui concerne ma fille, je voyageais avec elle. Compliqué parfois, mais maintenant, puisqu’elle est un peu grande et a commencé la maternelle, elle reste avec son papa au pays quand maman doit voyager.

Qu’est-ce qui est le plus dur pour vous dans votre activité ?

Au-delà des marchés qui sont occasionnels au Togo, je peux dire que trouver des personnes qui s’y connaissent, qui partagent la vision de l’entreprise reste la chose la plus difficile. Aussi, la manipulation fatigue le corps. Parfois, on finit tard la confection et dans quelques minutes, il faut la manipuler. La fatigue gagne votre corps et votre prestation peut être impactée.

 

Qu’est-ce que votre entreprise propose ?

Nous proposons des :
Animations socioculturelles,
Promotions et communication pour les clients,
Formations des jeunes en Arts,
Propositions des Mascottes et Marionnettes géantes personnalisées pour les entreprises…

 

Un message à l’endroit des personnes qui pensent qu’on ne peut pas vivre des métiers d’arts ?

Il n’y a pas de sots métiers, dit-on, tout n’est qu’une question d’organisation et de gestion. Les métiers relevant du domaine artistique sont super intéressants. Il faut surtout la passion, la patience et la persistance.

 

 

Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU.

 

 

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