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TOGOCOM – FORFAIT EN HAUT
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Dr Germaine AMEKOUDI: ” J’ai passé de très bons moments avec des patients(…) quelques jours après, ils avaient rendu l’âme…”

Elle fait partie des plus jeunes Docteurs du Togo. Belle, intelligente et dynamique, Germaine AMEKOUDI, moins de 30 ans, a soutenu sa thèse en 2020 . Grace à sa détermination et à ses ambitions, elle obtient à l’Université de Lomé au Togo, son Doctorat au département d’Anthropologie et Etudes africaines. Sa recherche a porté sur un fait social : « Analyse des interactions entre soignants et soignés autour des maladies chroniques au Togo, étude de cas du cancer à Lomé. » Un travail de 376 pages, exposé au jury qui lui permet d’obtenir une mention très honorable avec les félicitations du jury . Elle a accepté d'accorder un entretien à la rédaction de Afrikelles.

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AVANT ARTICLE

Afrikelles : Bonjour Docteure Germaine AMEKOUDI

Docteure Germaine AMEKOUDI : Bonjour Madame, bonjour à toute l’équipe de Afrikelle. Merci pour l’occasion que vous m’offrez de parler de ma thèse.

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AE: Que faites- vous concrètement en tant qu’anthropologue?

D G A : Je travaille comme assistante de recherches en sciences sociales et facilitatrice de projets sociaux. Mon travail consiste en grande partie à coordonner des études socio-anthropologiques, à analyser des réalités sociales divergentes, à accompagner les populations dans l’identification et dans l’expression de leurs besoins sociaux. J’aide aussi les organisations commanditaires à leur apporter des réponses pertinentes et adaptées.

AE: Pourquoi avez- choisi de travailler sur les personnes malades du cancer?

D G A : En réalité, ce n’était pas l’idée de départ. Je voulais juste analyser plus profondément les relations entre les acteurs de soins et les usagers des services de santé au Togo, en partant d’un vécu personnel et du constat selon lequel ces relations sont assez « compliquées ». Mais devant la littérature abondante et dans une quête d’originalité, j’ai eu l’idée d’interroger ces relations sous le prisme des maladies chroniques qui obligent à une longue durée de traitement. Mon choix s’est porté sur le cancer, parce qu’elle est une maladie assez « peu ou mal connue », mais surtout très crainte.

AE: Quels sont les principaux résultats de votre recherche ?

D G A: Le cancer est une maladie soumise à des perceptions très négatives de pourriture, d’obscurité et de fatalité dans la conscience collective et parfois au sein même des professionnels de santé. Ceci en fait une maladie dont le nom est difficilement prononcé dans les espaces de soin, car dans plusieurs cultures du Sud-Togo, tout ce qui est considéré comme un danger et qui suscite la peur n’est pas prononcé, du moins pas à haute voix ou pas par son véritable nom. Cela implique également la difficulté d’annonce au patient.
Compte tenu des perceptions négatives qui l’entourent, des structures de soins assez peu adaptées dans le public et des coûts exorbitants de prise en charge de la maladie, les relations entre les acteurs de soins, les familles et les malades sont assez complexes et plurielles. Elles ne ressemblent en aucun cas aux interactions qu’on peut rencontrer en cas de maladies considérées comme « ordinaires ». Elles dépendent aussi pour beaucoup, de l’histoire personnel de chacun des acteurs avec la maladie. Ces relations sont tellement singulières qu’elles révèlent plusieurs réalités de notre société.
Par ailleurs, dans la prise en charge du cancer, l’observateur extérieur considère le patient comme le seul malade dans l’histoire. Cependant, l’entourage du patient peut parfois se révéler plus « atteint » de la maladie que le malade lui-même. Il en est de même pour certains soignants. Ces derniers sont souvent oubliés ou considérés comme « sans cœur », mais ce sont aussi des êtres humains. L’épreuve du cancer est lourde à surmonter pour tous ceux qui en sont proches.

AE : Rédiger une thèse n’est pas chose facile, racontez-nous un peu votre expérience dans la rédaction de ce document

D G A : (Sourire)…Effectivement ce n’est pas facile, en tout cas pas aussi facile qu’on le pense avant de s’inscrire. Il ne faut pas oublier que selon les domaines, les thèses ne sont pas toujours les mêmes. Les sciences de l’Homme et de la Société sont assez peu connues chez nous. Mais une thèse dans ce domaine, c’est beaucoup d’investissement et de ressources pour la plupart personnels. Lorsque l’on s’aventure dedans et qu’on veut vraiment bien le faire, il faut faire des choix et des sacrifices. Cela implique d’accepter de vivre en marge de ce que les autres peuvent considérer comme « normal », à essuyer des pertes, des critiques et des frustrations aussi. Cependant, je garde précieusement de belles anecdotes, de très belles expériences et la fierté que ça procure lorsqu’au bout du compte d’éminents Professeurs félicitent votre travail et vous montrent tout leur respect et leur admiration, lorsque votre famille vous découvre. Bref, chaque thèse a son histoire.

AE: Qu’est ce qui a changé en vous dans la perception de la maladie après la rédaction de votre thèse ?

D G A: Je m’étais aventurée sur un terrain que je ne maitrisais pas, mais qui me passionnait et qui m’exposait aussi à des craintes de toutes sortes au fur et à mesure que j’avançais et que je comprenais. J’ai passé de très bons moments avec des patients que je ne retrouvais plus quelques semaines ou quelques jours après. Ils avaient rendu l’âme. Il y en avait qui étaient de mon âge ou même plus jeunes que moi. Cela m’a appris que la vie et la santé sont très précieuses, qu’il faut en prendre soin et qu’il faut profiter de l’instant présent avec les personnes qui comptent pour nous.
Mon souhait le plus profond est que les informations autour du cancer soient plus accessibles aux populations et surtout à tous les acteurs de soin, pour éviter dans la mesure du possible le diagnostic tardif et que la question de la prise en charge du cancer retienne beaucoup plus l’attention de nos institutions et organisations pour mieux accompagner les malades et leurs familles dans ce processus.

AE : Merci Docteure Germaine AMEKOUDI, et plein succès à vous.

D G A : C’est moi qui vous remercie.

VIOLENCE
  1. Amekoudi Epiphane dit

    Félicitations grande soeur que Dieu vous bénisse qu’il vous guide, afin que vous soyez toujours à la tête de toutes les nations

  2. TSCHASSMANN dit

    Félicitations grandioses ma Docteure
    Dieu vous bénisse davantagetsc

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