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TOGOCOM – FORFAIT EN HAUT
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VÉCUS DE FEMMES : elle perd une trompe à 18 ans, subit des railleries et huit ans après, la gloire !

L’histoire que nous raconte aujourd’hui Mienna (nom d’emprunt) se passe dans une ville africaine. Jeune, elle venait de connaitre la sexualité. Rapidement, les plaisirs se sont transformés en peines et angoisses. Mienna a juste senti, la veille de son calvaire, que la paume de sa main devenait pâle et cela ne l’a pas grandement inquiétée. Sauf que le lendemain, elle se retrouvera entre la vie et la mort au bloc opératoire pour faire extraire un fœtus. Avec sa mère, elle découvre ce qu’est une grossesse extra-utérine. Malheureusement, elle sort du bloc opératoire avec une seule trompe. Lorsque les voisins du quartier apprennent son hospitalisation et son opération, ils ont vite fait de penser à une interruption volontaire de grossesse. Les railleries et moqueries se sont suivies, les difficultés pour concevoir également. Huit ans après, Mienna connait la grâce. Bonne lecture!

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C’était un samedi matin, pendant que je faisais une petite marche, j’ai senti une douleur abdominale, les minutes qui ont suivi, la douleur s’est accentuée et est allée jusqu’au niveau de mon bas ventre. Je ne marchais plus pour faire du sport, mais pour retourner à la maison, puisque, j’étais à 1 Km environ de mon lieu d’habitation. Avec les douleurs que je ressentais, cette distance était de trop, j’arrivais à peine à déplacer mes pieds. J’ai mis plus d’une heure pour arriver à la maison. On me transporte en urgence à l’hôpital, les médecins ont fait des interrogatoires, ont proposé par la suite un test de grossesse et c’était positif. J’avais 18 ans. Je découvrais ainsi que j’étais enceinte et on m’explique que la grossesse était hors de sa zone, donc une grossesse extra-utérine. Étant donné que je ressentais des douleurs atroces et vu l’évolution de l’embryon, je devrais subir en urgence une opération chirurgicale. Il faut vite agir pour me sauver la vie parce que la grossesse est interrompue et le sang est reversé dans mon bas ventre, ce qui me faisait d’ailleurs saigner anormalement. Les confidences m’ont dit, que si j’avais trainé les pieds encore d’une heure, je serais décédée. D’ailleurs, avant d’entrer au bloc opératoire, j’étais inconsciente.

 

C’est DIEU, lui Seul, gloire lui soit rendue !!!

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Lorsque maman m’a transportée à l’hôpital et que le diagnostic fut fait, le corps médical dit qu’il faut une opération d’urgence, que je suis en train de perdre du sang, et ce, depuis près de 48H déjà, et ça, je l’ai remarqué la veille de mon admission à l’hôpital, les paumes de mes mains qui blanchissaient sans comprendre ce qui se passait. Il faut donc arrêter l’hémorragie qui est interne. J’entends dire à ma mère “Madame faites vite, sinon après 45 min, même si vous apportez des millions, on ne pourra rien faire, votre fille a perdu assez de sang”. À ma mère de répondre : “j’ai de l’argent dans une microfinance et aujourd’hui c’est samedi, c’est déjà fermé, aidez-moi, je vous paierai, je ne peux non plus partir pour qu’on m’annonce une autre nouvelle à mon retour, AIDEZ-MOI.” L’ordonnance était à un peu plus de 50 000 FCFA.

Allongée sur une table dans une salle de maternité, je regardais le ciel en implorant la miséricorde divine pour m’en sortir, et Dieu ne tarda pas à agir. Un homme, personnel soignant qui n’était même pas de service ce jour-là, fait son entrée dans la salle où je suis installée. Pendant qu’on demandait à ma maman de se presser pour réunir les fonds et acheter le kit du bloc, le Monsieur demande à voir le carnet de soins de la patiente. Il y jette un coup d’œil et avance vers moi et a-t-il dit à ses collègues de se débrouiller pour aider ma mère à acheter le kit et qu’elle ira chercher les sous à ma sortie du bloc opératoire. C’est en ce moment-là, chacun a fait sorti l’argent, le tout réuni à permis d’acheter le kit, direction le bloc. Une anesthésie générale du corps fût faite, l’opération a duré des heures, des heures d’un travail acharné pour le personnel soignant, des heures d’angoisse pour ma génitrice et pour moi, des heures de voyage dans un monde magnifique verdoyant.

Au 2e jour, je sortais de la salle de réanimation et je suis installée dans une autre de la maternité. Le monsieur « MON SAUVEUR » vient me voir et m’avouer qu’il me connaissait à travers sa femme avec qui j’ai fait la Terminale. Il donne le nom de sa femme que je reconnus aussitôt. Mes blagues en classe faisaient objet de décryptages les soirs à la maison entre lui et sa compagne. Mes blagues m’ont sauvée! Rire…

Concernant la Grossesse Extra-utérine (GEU)

Il faut d’abord reconnaitre que la GEU est peu connue, il fallait que je passe par là pour découvrir et apprendre de la pathologie. Au bloc, ils ont fait l’ablation d’une trompe et donc je n’en ai qu’une seule actuellement. C’était un coup dur, je dirais très dur, il n’y a pas de bébé, mais je suis hospitalisée en maternité. Je suis sortie de l’hôpital cinq jours après et bonjour les commérages. Pour les voisins au quartier, j’ai fait un avortement clandestin qui n’a pas marché et on m’a opérée, une version qui m’a déstabilisée, démoralisée, je voulais expliquer à qui voulait m’entendre ce qui m’est arrivé, mais hélas, je n’avais pas de choix que de laisser parler et de continuer ma vie. Les années passent et les injures changent de dimension : avec son avortement qui avait mal tourné là, elle est devenue stérile. Soupire…

J’ai dû quitter la ville pour une autre dans la même région afin d’être à l’abri des railleries.
Le corps médical m’avait dit qu’après mon opération, dans les 3 ou 5 mois suivant, il faille que je tombe enceinte pour éviter que ma prochaine grossesse tardive connaisse le même sort. Les mois passèrent et rien. Les années s’enchainent, tout devenait compliqué, des nuits sans sommeil à la recherche de réponses à ma question, pourquoi Moi ? je priais Dieu, je lui disais toujours que si la stérilité fait partie de ses projets pour moi, que sa volonté soit faite. C’est ma phrase de tous les jours, pas plus, pas moins.

Huit bonnes années plus tard, mon heure de miracle a sonné, je suis enceinte ! ALLÉLUIA !!! j’ai crié en larmes, je cours à l’hôpital pour commencer mes consultations. Le médecin qui m’a reçu” m’a demandé mes antécédents. Avez-vous fait un traitement d’infertilité avant de tomber enceinte cette fois-ci ? J’ai répondu par le négatif et il affirme, vous avez de la chance, j’ai souri et j’ai dit, c’est DIEU. Ma grossesse s’est déroulée sans aucune difficulté jusqu’à terme, j’ai accouché d’un magnifique bébé dont j’en suis très fière aujourd’hui.

Je veux, à travers ce témoignage, encourager toutes les femmes qui sont passées par la GEU que tout n’est pas perdu, c’est juste que l’heure de miracle n’a pas encore sonné et ça ne tardera pas. C’est encore possible. À tous deux et toutes celles, ceux qui et à toutes celles qui savent TOUT des autres, vous n’en savez rien en fait (rires).

À DIEU LA GLOIRE !

 

 

Témoignage recueilli par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU

 

 

VIOLENCE
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