COVID ET MATERNITE: Les habitudes ont changé

La maternité est l'unité de soin la moins touchée par la pandémie du Covid. Elle continue par être fréquentée puisque les femmes doivent aller aux consultations prénatales et se faire aider pour leur accouchement.

En effet, avec la pandémie à coronavirus, les populations rechignent à se faire consulter, mais comme la grossesse a besoin de suivis, les femmes enceintes sont obligées de s’y rendre. Comment fonctionnent les maternités à l’heure de la crise sanitaire actuelle ? Réponse dans ce Reportage réalisé par Eugénie GADEDJISSO TOSSOU au Centre Médico-Social d’Agoe Nyivé à Lomé.

 

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Nous sommes à la maternité du CMS d’Agoe Nyivé. Comme tous les matins, la surveillante de cette unité, fait le contrôle. Avec cette pandémie due au coronavirus, le passage des femmes enceintes dans les centres de santé pour les consultations prénatales doit respecter certaines mesures, souligne la surveillante DJAGBA SANWOGOU: « une femme enceinte avant de se rendre dans un centre de santé doit se protéger. C’est à dire mettre son masque. Une fois au centre, elle se lave bien les mains à l’entrée avant d’arriver. Une fois-là, on lui prend la température avant de commencer les consultations prénatales. Donc elles s’asseyent sur les bancs distancés d’un mètre avant d’aller se faire consulter. On exige que la femme enceinte ne vienne qu’avec une seule accompagnante. »

Des mesures, respectées par Maman Shouad. Elle vient d’accoucher d’un garçon. « Nous portons les cache-nez et lavons nos mains avant les consultations. Même chose pour l’accouchement. Ils ont bien pris soin de moi Ils ne m’ont pas demandé d’apporter autre chose à part ce que j’amenais pour mes accouchements précédents. Avec la douleur, je ne savais même plus que j’avais le cache nez. »

Si le port de masques n’a pas posé de problème à maman Shouad, peut-être parce qu’elle connaît beaucoup plus les douleurs liées à l’accouchement, puisqu’elle est à son quatrième (4e) geste Rafiyatou, désormais maman Raouda, elle autre a eu des difficultés. « Je ne peux pas porter de cache-nez. J’en avais porté mais quand je suis montée sur le lit, je l’ai enlevé. C’était dur. »

Conscients que les femmes en travail auront du mal à respecter le port du masque, le personnel n’a qu’un seul choix : se protéger au maximum durant la délivrance de la femme enceinte. Docteur N’dédi Béatrice, gynécologue, responsable du service de la maternité : « Nous portons des blouses assez grandes avec des bottes et une visière. Vous avez le masque et la visière qui vous protège contre le sang. La visière couvre tout le visage jusqu’aux yeux tandis que le masque , juste le nez. Avant, on ne mettait même pas de masque pour faire les accouchements. On essaie de se protéger le maximum possible et puis en salle d’accouchement, tout le monde a le masque, tout le personnel. »

A cette situation exceptionnelle, Docteur N’dédi Béatrice appelle à des mesures exceptionnelles pour permettre aux sages-femmes, gynécologues, accoucheurs de faire leur travail sans crainte. « Le matériel n’est pas assez suffisant. C’est-à dire que les tabliers, ce que nous devons utiliser pour faire ces accouchements, parce qu’ils sont toujours nombreux. Nous avons plusieurs équipes et le matériel n’est pas assez pour elles. Il nous faut également le thermo flash pour prendre la température aux femmes. En weekend et la nuit, les mesures prises à la barrière ne sont pas toujours faites au niveau de la maternité. »

Elle ne sera pas seule à faire de doléances, la cheffe service du Centre Médico-Social d’Agoe Nyivé pour sa part, plaide pour plus d’espace et de bancs pour permettre aux femmes enceintes de respecter mieux la distanciation physique lors des consultations prénatales. Docteur Doumbia Massira épouse Théori : « Avec la grande affluence des femmes qui nous fréquentent, surtout au niveau de la CPN et de la maternité, il faut laisser ces femmes souvent sous le soleil ou dans des espaces sont un peu inconfortables. Si on pouvait nous aider dans ce sens, ce serait essayer par exemple de faire des parkings. Quand on prend le service au niveau de la CPN, l’espace alloué n’est pas suffisant pour avoir autant de bancs alors qu’il faut respecter la distanciation des 1 mètre, donc les autres femmes doivent attendre à l’abri quelque part avec le ventre avant de revenir quand celles qui sont disposées sur les bancs auront libéré l’espace.»

A ce jour au Togo, officiellement, 3 nourrissons sont décédés à cause du coronavirus. Il est donc important que les mesures de protection soient renforcées au niveau des maternités pour éviter la contamination des femmes enceintes et aussi de ces êtres encore fragiles.

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