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Interview : “La célébrité est un défi qui nous pousse à trouver un équilibre”, Cécile Meba

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Elle a fait le choix de valoriser sa langue maternelle et sa culture. Elle, c’est Cécile MEBA, artiste, chanteuse, auteure, compositrice et interprète du gospel tradi-moderne. La Togolaise, à l’état civil, SIMTAGNA Hodalo, s’est lancée véritablement dans la musique en 2005. De ce parcours est né six (6) albums et des récompenses dont Ambassadrice pour la paix certifiée par le Système des Nations Unies, Meilleure artiste traditionnel au Festival Klbas USA en 2014. Officier de l’Ordre du Mérite, Cécile MEBA est une citoyenne très engagée qui promeut la paix, la non-violence à travers son art. Pour elle, la paix dans un pays passe forcément par la paix dans les foyers. Pour cela, elle a lancé le 08 mars 2018 « Les Tavernes de Cécile MEBA », une association d’écoute dédiée aux couples en difficultés.

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Dans cette interview exclusive, l’artiste, cheffe d’entreprise, nous parle de son art, ses actions et ses projets:

 

Comment conciliez-vous votre carrière artistique et votre engagement citoyen ?

 

Je concilie ma carrière artistique et mon engagement citoyen en mettant mon art et ma notoriété au service des causes sociales et humanitaires qui me tiennent à cœur. Je pense que la musique est un moyen puissant pour sensibiliser, éduquer, mobiliser et rassembler les gens autour de valeurs communes, comme la paix, l’amour, la justice, la solidarité, etc. C’est aussi, un moyen de louer, de remercier et de glorifier Dieu, qui m’a donné ce don et qui m’accompagne dans ma mission.

 

Vos chansons sont majoritairement en Kabyè, pourquoi ce choix ?

J’ai choisi de faire des chansons en Kabyè, ma langue maternelle, parce que je me sens plus à l’aise, plus authentique et plus proche de mon public. Le Kabyè reflète ma culture, mon identité et mes racines, que je veux valoriser et préserver.

 

Qu’est-ce qui, selon vous, vous a propulsé, dans votre carrière ?

Ce qui m’a propulsé dans ma carrière, c’est d’abord la grâce de Dieu. Elle m’a ouvert les portes et les opportunités. Ensuite le soutien de mon public et de toutes ces personnes souvent invisibles qui m’encouragent, me conseillent…

 

Qu’est-ce qui est le plus difficile dans votre métier ?

Ce qui est le plus difficile dans ce métier d’artiste, c’est de faire face aux jugements gratuits, aux incompréhensions et aux pressions de certains, qui ne reconnaissent pas forcément la valeur de l’art et de l’engagement artistique. L’autre défi, c’est d’arriver à concilier les exigences de notre métier, de notre carrière avec les besoins de notre vie personnelle, sans négliger ni l’un, ni l’autre. C’est aussi de rester fidèle à soi-même, à sa vision et à sa mission, sans se laisser détourner.

 

La célébrité, a-t-elle un impact sur votre vie de famille ?

Je pense que la célébrité est une responsabilité, qui nous oblige à être un exemple, un modèle et une source d’inspiration pour la famille, en particulier pour nos enfants et pour le public. Ça peut être aussi une opportunité de partage, des voyages, des rencontres et des moments inoubliables. La célébrité est un défi, qui nous pousse à trouver un équilibre, une harmonie entre famille et carrière malgré les contraintes, les absences et les sollicitations de notre métier.

 

Depuis 2018, vous avez lancé ‘les tavernes de Cécile MEBA’, une association qui est à l’écoute des couples mais surtout des femmes. Parlez-nous des projets réalisés avec cette association ?

 J’ai créé ‘les tavernes de Cécile MEBA’ pour accompagner les couples et les femmes dans leur épanouissement personnel et familial. Pour y arriver, j’organise des séances de coaching, de conseil et de sensibilisation sur des thématiques liées à la vie conjugale, à l’entrepreneuriat, à la santé, à la culture, etc. Chaque année, j’organise une tournée nationale, au cours de laquelle je rencontre plusieurs milliers de femmes, de jeunes et notamment les filles avec qui nous partageons les expériences à en faire valoir.

 

 Vous avez lancé au Palais des Congrès de Kara, du 02 au 04 février 2024, la 4ᵉ édition de votre tournée nationale de sensibilisation. Comment avez-vous vécu cette édition avec les femmes de la Kozah ?

Cette édition a été pour moi une expérience très enrichissante et émouvante. J’ai été accueillie avec beaucoup de chaleur et de joie par les femmes de la Kozah, qui sont venues, assez nombreuses pour participer à la conférence et au concert. C’était vraiment waooo!  Je n’ai pas de mots pour décrire toute cette foule (silence)…

Comme j’ai l’habitude de dire, tout est grâce, et c’est pour cela que je ne cesse de témoigner toute ma gratitude à mon créateur qui m’a inspiré et guidé.

Avec ces femmes, nous avons pu échanger sur les problèmes qu’elles rencontrent dans leur vie de couple, comme la violence, l’infidélité, la polygamie, le manque de communication, etc. J’ai partagé avec elles mon témoignage personnel et mes conseils pour vivre une relation harmonieuse et épanouie avec son conjoint. Je leur ai également chanté quelques-unes de mes chansons qui parlent d’amour, de pardon et de réconciliation. J’ai été touchée par leur écoute attentive, leur participation active et leurs témoignages de reconnaissance. Tout ceci me donne la force pour avancer dans cette initiative.

 

Vous vous investissez énormément dans la sensibilisation des couples. Quel impact cela a sur votre carrière, sur les foyers et en général sur votre pays en général ?

 

Je pense que mon engagement pour la sensibilisation des couples a un impact positif sur ma carrière, sur les foyers et sur notre pays. Sur ma carrière, parce que cela me permet de me rapprocher de mon public, de connaître ses besoins, ses attentes et ses aspirations. Pour les foyers, parce que cela contribue à renforcer les liens entre les conjoints, à prévenir et à résoudre les conflits, à favoriser le dialogue, le respect, la confiance et la complicité. Enfin, pour notre pays, cela participe à la promotion de la paix, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble, qui sont des valeurs essentielles pour le développement et la prospérité du Togo. C’est ce qui m’a poussé à retenir « la paix dans notre pays commence par la paix dans chaque foyer » comme thème de l’édition 2024.

 

Vous avez lors de cette tournée honorée les gardiennes de la culture musicale en pays Kabyè. Quel est le but recherché à travers cette action ?

 

Il s’agit de rendre hommage aux chanteuses qui ont marqué l’histoire de la musique en pays Kabyè et qui ont contribué à valoriser et à transmettre notre patrimoine culturel. Je pense qu’il est important de reconnaître le talent, le travail et le parcours de ces femmes, qui furent souvent oubliées par le milieu artistique. Je pense qu’il est également important de les faire connaître et de les faire apprécier par les nouvelles générations, qui ont besoin de modèles et de repères pour s’inspirer et s’exprimer. C’est pourquoi j’ai décidé de les inviter à participer à des enregistrements audio et vidéo où elles peuvent partager leur expérience, leur savoir-faire et leur passion. C’est aussi une façon de les soutenir.

 

 

 Quels sont vos projets?

 Mes projets futurs sont nombreux et variés. Sur le plan artistique, je continue à produire de nouveaux singles, de projeter de nouveaux albums, évènements etc. Sur le plan social, je compte poursuivre et renforcer mes actions de sensibilisation, de formation et de solidarité avec les couples, les femmes, les jeunes et les personnes vulnérables. Bref, la musique reste et restera sans doute ma priorité.

 

 

Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU

 

 

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