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Santé Sexuelle et Reproductive : mère très tôt, les méthodes contraceptives pouvaient aider

Les méthodes contraceptives font partie intégrante de la planification familiale. Utilisées pour prévenir des grossesses ou encore faire des enfants en temps voulu, elles peuvent être utilisées par des jeunes adolescents afin d'éviter des grossesses aux jeunes filles élèves ou celles encore en apprentissage. Malheureusement, les cas de grossesses précoces en milieu scolaire persistent malgré la disponibilité de ces méthodes contraceptives modernes. Un ensemble de facteurs entrent en jeu,notamment le manque d’informations et de sensibilisations de ces élèves ,mais aussi, des stéréotypes liés au planning familial.  

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Les grossesses en milieu scolaire sont encore bien présentes dans nos communautés. En 2022, par exemple, 2 474 cas de grossesse ont été recensés au Togo. Sur ces 3 dernières années, au total 8 631 jeunes élèves sont tombées enceintes dont 536 au primaire, 6 080 au collège et 2 025 au lycée, selon le ministère des enseignements primaire, secondaire et technique. Ces statistiques ne sont pas une singularité dans la sous-région ouest-africaine. Au Burkina Faso, les chiffres font grincer des dents. Entre 2012 et 2016, 6 401 cas de grossesses ont été notifiés, soit une moyenne de 1 600 grossesses par année scolaire, selon le rapport national 2016 sur l’état de la population du Ministère de l’Économie, des finances et du développement. En Côte d’Ivoire, le rapport du ministère de l’Éducation nationale de 2016-2017, fait état de 4 875 grossesses enregistrées en milieu scolaire dont 404 (08,29%) au primaire. Durant la même période scolaire au pays des Amazones, le Bénin, 2 763 grossesses ont été rapportées sur 301 821 filles inscrites, soit une proportion de 9,15%. Tous ces cas auraient pu être évités, si ces jeunes apprenantes avaient opté pour une méthode contraceptive. 

Holali, élève en classe de 4ᵉ, a 14 ans. Elle tombe enceinte juste après avoir découvert la sexualité. : « Je suis allée un soir chez un camarade de classe. Il m’a forcé à coucher avec lui.  J’ai beaucoup saigné ce jour », raconte l’adolescente en rongeant ses doigts. Le mois suivant, elle n’a pas eu ses menstruations, elle ne s’inquiétera de rien jusqu’à ce que ses parents ne découvrent qu’elle est enceinte de cinq mois. Elle est sous le choc, ses parents encore plus. À la maison, Holali n’a jamais entendu parler de sexualité : « ce n’est pas un sujet que nous abordons avec nos progénitures parce que nous estimons qu’ils sont encore enfants.  Mais là, nous nous rendons compte que nous ne les connaissons pas vraiment », a déclaré maman Holali. 

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Les parents de Holali, la future mère à 14 ans, vivent encore dans leur génération. Pour eux, la sexualité commence après 18 ans, et pourtant : « Les enfants d’aujourd’hui sont précoces, vous allez les voir en consultation prénatale, elles ont 15 ans, voire moins. C’est déplorable, mais c’est la nouvelle génération », s’exclame Clémence SOULAMA, sage-femme, coordinatrice de la clinique des sages-femmes de Bobo Dioulasso au Burkina Faso.

 

on pourrait dégager la 6ᵉ ou 5ᵉ heure de la journée pour parler de la santé sexuelle et de reproduction. Tout le monde sortirait gagnant

 

L’école, lieu d’apprentissage et d’éducation

En moyenne, les enfants passent toutes les journées à l’école et rentrent le soir, de même que leurs parents travailleurs. En milieu scolaire, la santé sexuelle et de reproduction est enseignée en trois séances de cours maximum pour toute une année, selon Komla ETSE, enseignant des Sciences de la Vie et de la Terre au Collège Chaminade à Kara au Togo : « En classe de 3ᵉ, nous enseignons la maîtrise de la reproduction qui est le synonyme de la planification familiale. C’est là que nous parlons des moyens contraceptifs. Les curricula d’enseignement donnent le minimum sur les méthodes contraceptives en 2 ou 3 séances de cours », renseigne-t-il.  Pour compenser le manque d’information dans les établissements scolaires au Togo, des organisations de la société civile à l’instar de l’association Aurore initie des séances de sensibilisations au sein des écoles et surtout à l’endroit des jeunes filles. Sadath MOURTALA Secrétaire Général de l’association Aurore : « Les adolescents et jeunes en milieu scolaire manquent généralement d’informations avec leurs parents et aussi les enseignants sur la santé sexuelle. À travers nos campagnes de sensibilisation dans les écoles, nous leur apportons donc l’information sur leur vie sexuelle, comment prévenir les grossesses, tout en faisant la promotion de l’abstinence ou au pire des cas, l’utilisation des méthodes contraceptives. La prise de conscience des élèves nous permettra d’arriver à Zéro grossesse en milieu scolaire pour une bonne éducation de la jeune fille pour mieux préparer son avenir ».

  

Et si l’école en parlait plus largement et plus tôt ? 

Éduquer les enfants tôt sur les méthodes contraceptives leur permettra d’en savoir davantage et décider de comment gérer leur sexualité. La Chargée de Programme VIH/SRAJ (Santé de la Reproduction des Adolescents et Jeunes) à l’UNFPA-Togo (le Fonds des Nations unies pour la population) encourage le gouvernement à passer à échelle d’éducation complète à la sexualité, Abra Jeanne AFELI : « L’éducation complète de la sexualité permettra aux élèves de mieux comprendre leur corps. Le ministère a déjà validé tous les documents, reste à les intégrer dans les écoles de formation des enseignants et ensuite des élèves », a-t-elle déclaré.  Cela peut déjà commencer au Cours Moyen (CM) : « L’enseignement des méthodes contraceptives dès les classes de CM serait une bonne chose. À chaque niveau, on adopte un langage qui puisse permettre aux enfants de comprendre pour ne pas faire entorse à nos coutumes et traditions africaines », a affirmé Clémence SOULAMA, Sage-femme, coordinatrice de la clinique des sages-femmes de Bobo Dioulasso.

Pour des organisations de jeune, l’élargissement du temps d’apprentissage sur les méthodes contraceptives serait bénéfique. Méschak GNARO est la chargée à l’organisation de Youth Panel à Lomé « De 6ᵉ en 4ᵉ, il serait bien que les élèves soient entretenus au moins 02 fois par semaine pour comprendre les basiques de la sexualité : la puberté, les changements du corps. Pour la 3ᵉ et les lycéens, des séances d’une demi-journée avec des cas pratiques et des échanges approfondis, mettre à profit ‘’les heures libres’’ pour en parler ».  Dans les écoles, les dernières heures de la matinée pourraient être dégagées pour des échanges avec des élèves, propose Kozoliwè ASSIH, directeur du Centre Régional d’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (CRETFP) de Kara : « Pour l’année scolaire 2022-2023, mon établissement a enregistré sept cas de grossesses. Et pour venir à bout, on pourrait dégager la 6ᵉ ou 5ᵉ heure de la journée pour parler de la santé sexuelle et de reproduction. Tout le monde sortirait gagnant ». 

L’enseignement des méthodes contraceptives en milieu scolaire permettrait au mieux l’encadrement de la sexualité des enfants qui entraine la faible scolarisation des filles. La jeune fille est beaucoup plus vulnérable, c’est elle qui est obligée de quitter les bancs d’école pour des raisons de maternité. Plus elle est informée, mieux, elle sera épanouie. L’enseignement de la planification familiale dans les écoles peut être une piste de solution tout en insistant sur l’abstinence sexuelle qui est plus recommandée pour leur âge. 

 

Espoire TAWI

 

 

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