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Togo : Des bébés étudiants

L’université, institution d’enseignement supérieur, d’étude et de recherche, est un ensemble de facultés, d’instituts, de départements et d'écoles de formation spécifiques. Pour accéder aux portes de l’université, il faut être titulaire d’un baccalauréat deuxième partie. Cette dernière condition n’empêche pas les bébés d’avoir accès aux amphis et agoras de cours. Ceux-ci y sont conduits par leurs mères étudiantes.

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 Dame Akofa (nom d’emprunt) est en fin de parcours Licence. Âgée de 25 ans, elle va à l’université avec son garçon de 11 mois : « Je n’ai personne à qui le confier à la maison.  Pendant le cours, s’il pleure, c’est qu’il a faim soit sommeil, donc je sors lui donner à manger ou encore, je sollicite un camarade pour le tenir et je retourne suivre le cours. J’ai encore quelques matières à valider pour obtenir ma Licence », nous a-t-elle confié. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à venir aux cours avec son enfant. Comme elle, plusieurs autres étudiantes se retrouvent coincer entre enfant et cours. Une situation quelquefois difficile surtout pour la garde de leur progéniture.  

Quand nous étions en première année, il y a une dame qui est arrivée avec son bébé et l’enseignant lui a interdit l’accès à la salle de cours, comme quoi soit elle reste en amphi seule, ou elle repart avec l’enfant.

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Avec cette double casquette, ces étudiantes sont partagées entre le suivi de cours et la garde de l’enfant, témoigne Aimée : « Les grands-parents qui pouvaient m’aider sont au village et je suis obligée de venir à la Fac avec lui. Heureusement qu’il est gentil, il pleure très rarement. Quand ça arrive ainsi, je lui donne à téter tout en prenant note et après, je le descends s’asseoir par terre avec ses jouets et la vie continue » relate-t-elle.

Les autres étudiants sont parfois perturbés par les pleurs et cris des enfants. Si certains  étudiants sont gênés par la situation, d’autres font fi, restent concentrés, prennent notes et suivent les explications de l’enseignant: « Ici, c’est l’université, chacun s’occupe de ses oignons. Que les camarades viennent avec leur bébé ou pas, ça ne me dérange en rien » affirme Rébécca. Par contre, la situation est mal vécue par certains enseignants, poursuit-elle. « Quand nous étions en première année, il y a une dame qui est arrivée avec son bébé et l’enseignant lui a interdit l’accès à la salle de cours, comme quoi soit elle reste en amphi seule, ou elle repart avec l’enfant. La raison évoquée est qu’il sera le premier responsable s’il arrivait quelque chose au bébé dans l’amphi. La maman a rebroussé chemin avec son enfant au dos », a-t-elle témoigné.

Commentaires

Puisque l’enfantement ne doit pas être un frein à la scolarisation et à la formation de la jeune fille, il est donc nécessaire de mettre en place des mesures sociales pour permettre à ces jeunes mamans de suivre les cours sans être dérangées par leurs enfants. Une garderie par exemple pour accompagner ces jeunes étudiantes durant leur séjour dans le temple du savoir. Cela ne doit pas surtout être perçu comme un encouragement et une invitation aux jeunes étudiantes à s’adonner tôt à la vie de jeune maman en étant en formation. Espérant une solution adéquate, les bébés, que nous sommes tentés d’appeler “bacheliers avant l’heure”, vont continuer leurs études universitaires “précoces”, avec leurs mamans dont le courage est à saluer.

Précisons que, dans sa politique de la promotion de la scolarisation des jeunes filles, le gouvernement togolais encourage les jeunes filles à reprendre les chemins d’université et d’école ou encore des centres de formation professionnelle après accouchement. Néanmoins, la question des bébés en salle de formation ou d’études, n’est pas clairement élucidée pour l’instant.

La Rédaction.

 

 

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